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Del Potro, le retour de la Tour

Juan Martin Del Potro sera l'un des outsiders principaux des prochains Internationaux de France. Révélé au grand public en 2009 mais victime d'une saison blanche en 2010, la "Tour de Tandil" retrouve peu à peu son meilleur niveau, celui qui lui avait permis de battre Roger Federer en finale de l'US Open.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Juan Martin Del Potro est le prototype du joueur du futur. Surpuissant, endurant, doté d'un service supersonique et d'un coup droit d'une efficacité redoutable, l'Argentin craint "degun" comme on dit en Provence. S'il existe un joueur capable de dominer Rafael Nadal dans l'échange, c'est bien le colosse sud-américain. Il l'a d'ailleurs déjà fait en demi-finale de l'US Open 2009 en terrassant le Taureau de Manacor –certes diminué- sur le score sans appel de 6-2, 6-2, 6-2. Le lendemain, Del Potro avait retourné une situation défavorable pour venir à bout de Roger Federer lors d'une finale somptueuse qui éblouit le public new yorkais. Et qui confirma l'éclosion au plus haut niveau d'un talent atypique.

Trois mois plus tôt, sur la terre battue parisienne, le grand escogriffe s'était déjà bien amusé en atteignant le dernier carré, écartant au passage Jo-Wilfried Tsonga et menant même deux manches à une contre Maître Roger dans une demi-finale d'anthologie. Vainqueur de 9 titre sur le circuit ATP, "la Poutre" (son autre surnom du à ses mensurations, 198 cm pour 82 kg) revient progressivement à son meilleur niveau après une année 2010 plombée par un grave problème au poignet nécessitant une opération et une longue convalescence. Battu par Marcos Baghdatis dès le deuxième tour de l'Open d'Australie en janvier, Del Potro chute alors à la 485e place mondiale.

Il se refait la cerise en se hissant en demi-finale à San Jose puis à Memphis avant de remporter le tournoi de Delray Beach puis celui d'Estoril la semaine dernière. Il devrait être tête de série à Roland-Garros ce qui lui évitera de rencontrer d'emblée Nadal, Federer ou Djokovic, les ténors de la discipline. Des stars qu'il espère défier sur la terre ocre dans les derniers tours d'un "French Open" peut-être plus ouvert qu'il n'y paraît. Avec sa remarquable couverture de terrain et sa puissance de frappe, Del Potro peut se targuer d'être l'un des seuls joueurs de la planète à pouvoir dominer la référence Nadal du fond du court, davantage encore qu'un Novak Djokovic qui ne fait "que" rivaliser. Après Guillermo Vilas et Gaston Gaudio, Juan Martin Del Potro semble posséder toutes les qualités pour soulever la Coupe des Mousquetaires. Le 5 juin prochain ou dans les années à venir. Pour peu que sa grande carcasse résiste à l'usure du temps et d'un jeu sans fioriture qui demande un physique irréprochable. Le challenge est à la démesure du personnage.

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