"Des riches qui volent ce que le peuple a créé" : Pavard, Herrera, Ozil, Alvaro, ces joueurs qui s'opposent à la Super Ligue
Face à l'annonce de la création de la Super Ligue par douze clubs parmi les plus riches du monde, les réactions ont été nombreuses. Mais les joueurs se sont montrés plutôt discrets jusque-là. Champion du monde 2018 avec la France et vainqueur de la Ligue des champions en 2020 avec le Bayern Munich, Benjamin Pavard a déclaré sa flamme à la C1 sur twitter après que le club bavarois ait officialisé son hostilité à la Super Ligue. "Ce n’est pas qu’un patch sur une manche, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Ce sont des émotions indescriptibles en tant que joueur, des souvenirs incroyables en tant que fan. C’est une compétition à laquelle tous les joueurs et tous les clubs doivent pouvoir aspirer s’ils le méritent."
Ander Herrera, arrivé au PSG en 2019, est également sorti de son silence pour évoquer avec franchise et sans calcul son sentiment à l'égard d'une nouvelle compétition fermée. Et il ne mâche pas ses mots. "Je suis amoureux du football populaire, des fans de football, avec le rêve de voir mon équipe de cœur affronter les meilleurs", écrit-il sur son compte Twitter. "Si la super ligue européenne avance, ces rêves sont terminés, l'illusion des fans de l'équipe qui n'est pas un géant de pouvoir gagner sur le terrain en participant aux meilleures compétitions prendra fin. J'aime le football et je ne peux pas garder le silence à ce sujet."
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"Je ne crois pas aux riches qui volent ce que le peuple a créé"
Passé par l'Athletic Bilbao, mais aussi par Manchester United, qui fait partie des 12 équipes qui ont créé cette compétition, le milieu de terrain parisien poursuit avec la même fougue, le même ton. "Je crois en une Ligue des champions améliorée, mais pas aux riches qui volent ce que le peuple a créé, ce qui n'est rien d'autre que le plus beau sport de la planète."
Le milieu de terrain du PSG a été suivi rapidement par un autre joueur international, Mesut Ozil, l'ancienne star du Real Madrid et d'Arsenal, toujours dans le même sens : "Les enfants grandissent en rêvant de gagner la Coupe du monde et la Ligue des champions - pas une Super Ligue. Le plaisir des grands matches est qu'ils n'ont lieu qu'une ou deux fois par an, pas toutes les semaines."
Alvaro Gonzalez, défenseur de l'Olympique de Marseille, s’est également fendu d’une réaction assez ferme contre la Super Ligue, en souhaitant défendre le côté universel du football. “Je crois au football modeste, aux petits clubs qui veulent faire face aux grands, à un sport à l’écart de l’égoïsme et des égos. Je crois au mérite du sport et au sacrifice de ceux qui se battent pour être meilleurs à chaque saison. (...) Vouloir être meilleur chaque jour et avoir l’opportunité de le montrer. Je ne crois pas au foot pour quelques-uns.”
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L’actuel défenseur du Zenit Saint-Pétersbourg et vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool en 2019, Dejan Lovren, s’est dit très inquiet à la suite de l'annonce de la création de la Super Ligue. “Le football sera dans un proche avenir au bord de l'effondrement complet. Personne ne pense à la situation dans son ensemble, seulement au côté financier”, a-t-il indiqué. Mais le Croate ne perd tout de même pas espoir : “Je crois toujours que nous pouvons résoudre cette situation désagréable.”
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L’ancien membre des Galactiques du Real Madrid et Ballon d’or en 2000, Luis Figo, s’est également opposé à ce projet alors que son ancien club fait partie des moteurs dans la création de cette Super Ligue par l’intermédiaire de son président Florentino Pérez. “Cette soi-disant 'Super Ligue' est tout sauf 'Super'” a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.
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“Cette décision cupide et insensible serait un désastre pour notre base, pour le football féminin et la communauté du football au sens large, uniquement pour servir les propriétaires intéressés, qui ont cessé de se soucier de leurs fans il y a longtemps, et qui ont un mépris total pour le mérite sportif. Tragique”, a-t-il ajouté avant de publier une photo où on peut lire une des devises souvent mise en avant par l’UEFA : “Nous tenons au football”.
De son côté, Fifpro, le syndicat des joueurs, a annoncé qu'il "s'opposera vigoureusement aux mesures des deux parties qui pourraient entraver les droits des joueurs, tels que l'exclusion de leurs équipes nationales", sanctions brandies par l'UEFA. Tout en ajoutant que "une nouvelle compétition minimisant (la coopération solidaire entre compétitions domestiques et internationales) pourrait causer des dommages irréparables",et regrettant que les joueurs soient "utilisés comme actifs et leviers dans ces négociations".
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