Disparition : Lyon, club de coeur de Gérard Houllier
Gérard Houllier l'entraîneur a vécu plusieurs vies. De ses premiers pas sur les bancs de la première division au RC Lens en 1982, au premier titre de champion de France de l'histoire du Paris Saint-Germain en 1986, à son passage respecté et salué à Liverpool pendant six ans, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France aura marqué tous les clubs par lesquels il est passé. Depuis l'annonce de son décès ce lundi matin, les hommages se succèdent, et l'Olympique Lyonnais ne fait pas exception.
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"L'OL perd un ami avec la disparition de Gérard Houllier (...) Nous perdons l'un des plus grands architectes du football mondial dont l'excellence a marqué plus de trois décennies", a ainsi écrit l'OL dans un communiqué. Entraîneur du club rhodanien de 2005 à 2007, Gérard Houllier a marqué l'une des périodes les plus fastes de l'OL. Deux saisons durant lesquelles Lyon n'aura laissé que des miettes à ses adversaires en Ligue 1, sur la lancée des quatre premiers titres acquis les années précédentes. Lorsque Houllier remplace Paul Le Guen à l'été 2005, l'OL domine déjà sans partage le championnat de France et remportera avec l'ancien entraîneur de Liverpool les saisons 2005-2006 et 2006-2007 de Ligue 1 avec respectivement 15 points d'avance puis 17 points d'avance sur ses dauphins.
Mais c'est bel et bien sur la scène continentale que Houllier gagnera ses lettres de noblesse lors de son passage à l'OL. Ambitieux, le club dirigé par Jean-Michel Aulas visait à l'époque une victoire finale en Ligue des champions, frustré par deux éliminations successives en quarts de finale de la compétition. En confiant le poste à Houllier, l'un des deux seuls entraîneurs français, avec Luis Fernandez, à avoir remporté une Coupe d'Europe, le président lyonnais se voit déjà sur le toit de l'Europe.
Un rêve européen brisé
Le 13 septembre 2005, deux mois seulement après son arrivée sur le banc, Houllier dompte le Real Madrid des Galactiques à Gerland, au terme d'une prestation collective exceptionnelle (3-0). L'OL envoie un message à l'Europe, comme la saison suivante lorsqu'il remet ça face au Real en s'imposant à domicile (2-0). Pourtant, les espoirs placés en Houllier et son équipe laisseront place par deux fois à la frustration face à des clubs italiens. En quarts de finale la première saison, l'AC Milan renverse Lyon au match retour dans les toutes dernières minutes de la rencontre (1-3) tandis que l'AS Roma élimine l'OL un an plus tard, en huitièmes de finale à Gerland (0-2).
Des résultats qui resteront en travers de la gorge, mais qui n'enlèveront rien au passage de Houllier à Lyon, marqué par ces deux succès en Ligue 1 (2006, 2007) et autant de victoires lors du Trophée des champions (2005, 2006). Des titres dignement fêtés par Houllier et ses joueurs, dont il était proche, avant d'annoncer son départ du club en mai 2007, un an avant la fin de son contrat, pour "des raisons personnelles". "J'ai beaucoup hésité, mais il y avait un autre élan à donner avec un nouveau projet au club. (...) J'ai préféré arrêter, après mûre réflexion. J'ai vécu à Lyon deux années exceptionnelles, qui m'ont rappelé les six ans à Liverpool", déclarait-il au moment de quitter le club.
Devenu conseiller d'Aulas en 2016
Toujours influent au sein du giron lyonnais, l'ancien entraîneur était revenu à Lyon pour devenir "conseiller extérieur en matière sportive" du président Aulas à l'été 2016. Houllier s'était notamment impliqué dans la section féminine du club, aux nombreux succès. Mais son poste aux contours peu définis n'aura cessé de défrayer la chronique dans la capitale des Gaules, en raison de frictions avec Bernard Lacombe, autre proche de Jean-Michel Aulas. Soutien inconditionnel de ce dernier, Houllier l'avait notamment défendu corps et âmes en mai dernier au micro d'Europe 1 concernant l'arrêt du championnat de France : "Je suis à 150% avec Jean-Michel Aulas sur tout".
Ses nouvelles fonctions à l'OL lui octroyaient une présence au club qui aura marqué les joueurs de l'effectif actuel. Houssem Aouar, Memphis Depay ou encore Sinaly Diomandé ont ainsi eu des mots pour rendre hommage à Houllier sur les réseaux sociaux, comme beaucoup de ses anciens joueurs. À Lyon, où son bilan - 69 victoires, 23 nuls et seulement 15 défaites en 107 matches - parle de lui-même, Houllier aura donc marqué le club d'une trace indélébile. Celle d'un entraîneur à succès, venu perfectionner une équipe hégémonique, passée si proche de son rêve européen.
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