Djokovic-Nadal, le quart du siècle
Le match attendu à chaque tournoi du Grand Chelem arrive plus tôt que prévu à Roland-Garros : au stade des quarts de finale. La glissade de Nadal à la 7e place du classement mondial et un tirage au sort capricieux en sont responsables. Ils font de ce match le quart probablement le plus attendu de l'histoire de Roland-Garros.
D'un côté, Novak Djokovic, le N.1 mondial, qui a tout gagné ou presque depuis huit mois (Paris-Bercy, Masters, l'Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Monte-Carlo et Rome), ne laissant à ses rivaux que Madrid, qu'il avait renoncé à disputer. De l'autre, Rafael Nadal, déjà neuf fois sacré à Roland-Garros, où il détient un record irréel de 70 victoires pour une défaite. Un seul joueur à réussi à lui faire mordre la poussière à Paris : le Suédois Robin Soderling, en huitièmes en 2009.
44e affrontement
Les deux joueurs, qui se sont affrontés 43 fois (23 victoires pour l’Espagnol) n'ont plus de secrets l'un pour l'autre. Et Djokovic a une idée très précise du défi qu'il doit relever, pour conserver une chance d'entrer dès cette année dans le cercle restreint des joueurs (7, dont Nadal) ayant remporté les quatre "Majeurs".
Par six fois déjà, le Serbe est venu buter sur Nadal à Paris : en quarts en 2006, en demies en 2007, 2008 et 2013, et en finale en 2012 et 2014. "Je sais ce qui est exigé de moi. Je l'ai joué tant de fois. Je sais ce que je dois faire pour avoir une chance de gagner", soutient "Djoko". La plupart des observateurs lui accordent un petit temps d'avance. Avec son revers magique et sa couverture du terrain défiant l'imagination, il a les outils pour tenir en respect le Majorquin, doté lui de l'arme atomique sur terre avec son lift de coup droit.
Du mieux chez Nadal ?
Le Serbe a été aussi irrésistible depuis le début du tournoi que ces derniers mois. Il n'a concédé aucun set et n'a connu qu'un bref moment de flottement au premier tour contre Jarrko Nieminen. Mais il a déjà abordé par le passé certains de ses rendez-vous avec Nadal en position de force. Sans pour autant pouvoir forcer le verrou espagnol. Car, comme il le rappelle lui-même : "Le jouer ici et dans un autre tournoi sont deux choses complètement différentes".
"Les conditions conviennent parfaitement à son style de jeu", constate Djokovic, qui croit cependant en ses chances : "Le fait que j'ai eu une grande saison jusqu'ici et que je me sente bien dans tous les aspects de mon jeu, m'autorise à croire que je peux gagner." Nadal, lui, était arrivé à Paris avec quelques nuages au-dessus de la tête. Pour la première fois depuis son premier sacre en 2005, il n'a remporté aucun des grands tournois européens sur terre battue précédant Roland-Garros. Ces derniers mois, l'Espagnol s'était même laissé aller à quelques confessions, en reconnaissant que ses difficultés à évoluer à son niveau habituel et son inconstance - un mal nouveau pour lui - le rendaient un peu nerveux. Mais depuis le début de la quinzaine, qu'il a géré de manière très tranquille, avec seulement un petit set perdu en huitièmes contre Jack Sock, il a donné l'impression d'avoir retrouvé tout son flegme et son assurance. "Ma dynamique a beaucoup changé et je prends à nouveau du plaisir sur le court, parce que je suis capable de jouer plus souvent avec calme", explique-t-il. "C'est ce calme qui vous donne la capacité à jouer à votre meilleur niveau. Je pense que je vais mieux à nouveau."
Les deux joueurs sont prêts. Indéniablement. Le résultat devrait donc être spectaculaire. Quant à choisir un favori, peut-être faudra-t-il pour cela regarder du côté du ciel. "Plus il fera chaud, mieux ce sera pour moi", résume Nadal.
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