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Djokovic-Nadal, plus finale que demie

Grâce à la main innocente de Maria Sharapova, c’est un vendredi béni à Roland-Garros. Après le levée de rideau Tsonga – Ferrer, place aux maîtres du court pour une demi-finale aux allures de match pour le titre entre Novak Djokovic et Rafael Nadal. Que ce choc ait lieu un vendredi, un dimanche ou un lundi ne change rien à l’attente qu’il suscite pourvu que le spectacle soit à la hauteur. Sans aucun doute il le sera.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Leur trajectoire a connu quelques soubresauts mais ils étaient faits pour se croiser. Une nouvelle fois. C’est LE match que tous les fans voulaient. Que Tsonga se mêle à la lutte pour la Coupe des Mousquetaires n’est qu’un bonus qu’on appréciera d’autant plus si le Manceau est toujours là dimanche. D’ici-là, un immense défi attend Nadal et Djokovic. Les deux joueurs se connaissent par cœur et cela ne fait qu’accentuer la pression et la passion autour de cette demi-finale. Bien entendu, le Serbe court après le seul Grand Chelem qui manque à son palmarès et, après une finale perdue en 2012, a fait de Roland-Garros sa quête principale de la saison. Que le match contre Nadal arrive maintenant ou dimanche ne change rien. Il doit passer. Point. « Maintenant, il y a un gros défi à relever, à venir ; je suis prêt pour cette bataille, assure le N.1 mondial. J'ai bien joué jusque-là. Je sais que c'est le plus gros défi pour moi maintenant, à Roland Garros, c'est certain, il n'y a aucun doute là-dessus. Cela va être un match intéressant. » Entre les deux hommes, la tendance est clairement côté espagnol (Nadal mène 19-15 dans les confrontations et 12-3 sur terre battue) mais Djokovic a déjà son plan en tête. Celui qu’il avait appliqué avec réussite en finale à Monte-Carlo cette saison (victoire 6-2, 7-6). « Je l'ai joué à Monte-Carlo plus tôt cette année, sur la terre, un match superbe contre lui. Je sais ce qu'il faut faire pour le battre », indique-t-il. Le Serbe a des certitudes et n’a pas l’intention de changer son style offensif. Mais cela passe par des bases sûres. « Tout doit se mettre en place, de façon harmonieuse. Tout doit être synchronisé. Il ne faut pas non plus avoir trop de hauts et de bas pendant le match. J'ai besoin de bien commencer ce match, j'en suis sûr. »

Le meilleur Nadal

Revenu à son meilleur niveau après une première semaine difficile, Nadal déboule sur une pente ascendante. La marque des grands champions. Il ne faisait  aucun doute que le Majorquin irait jusque-là, lui qui n’a perdu qu’un match Porte d’Auteuil depuis 2005 (en 2009 contre Soderling, ndlr). Après deux succès très convaincants contre Nishikori et Wawrinka, Nadal croit en ses chances. « Je suis très heureux de mon niveau de jeu aujourd'hui, c'est mon meilleur match du tournoi, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, lâchait-il mercredi après sa qualification. Il fallait donc que je change les choses. Je le savais. J'avais confiance en mes capacités d'inverser la tendance, c'est ce que j'ai fait. Je suis en demi-finale, trois matches de suite sans concéder un set. » Ce retour de flamme du septuple vainqueur de Roland-Garros arrive au bon moment. Face à Djokovic, résister à la pression est souvent la clé. Et ça, Nadal sait le faire mieux que personne. « Je vais jouer contre le meilleur joueur du monde. Il va falloir que je trouve mon rythme, la bonne cadence. Il va falloir que je joue mon meilleur niveau pour espérer avoir une chance de l'emporter. »

Djokovic a la recette

D’un côté comme de l’autre, cette « anomalie » du tirage au sort a été intégrée depuis quinze jours. Cette demie n’est qu’une étape ? Une très grosse étape mais pas l’étape décisive comme le rappelle Nadal. « Ce n'est pas la finale, c'est une demi-finale, c'est la différence, on ne joue pas un match pour décrocher un titre, mais pour se hisser en finale. La différence est donc de taille. » « On n'y peut rien, c'est le  tirage au sort, c'est le tableau », ajoute le Serbe. La dernière opposition entre les deux joueurs a eu lieu à Monte Carlo. Djokovic y fait volontiers référence puisqu’il s’était imposé sur le Rocher que l’Ibère squattait depuis huit ans. « Mais chaque match a son histoire.  Nous sommes à Roland Garros, pas à Monte Carlo, et  il est vrai que les sensations que j'éprouve sur ce court  sont différentes », assure Nadal. Par temps sec, la glisse de l’Espagnol sera un argument de plus en sa faveur mais l’écart est infime entre les deux joueurs. La balance est pour le moment à l’équilibre. « Je crois que cela va se jouer à quelques détails, à quelques points, estime Djokovic. Il faut garder sa discipline, être bien concentré pour que mentalement, physiquement, au point de vue émotion, nous soyons prêts pour ce match. » Ils le seront tous les deux. Nous aussi.

Vidéo: un combat de titans entre les deux hommes 

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