Djokovic-Raonic, quart majeur
Novak Djokovic est une montagne pour n'importe quel joueur du circuit ATP. Jo-Wilfried Tsonga peut en témoigner. Le Français n'a inscrit que six jeux en 8e de finale face au Serbe. "Il a été impérial" a déclaré, désabusé, "Jo" après la rencontre. La marche pour lui était beaucoup trop haute. Djokovic continue donc sa route tranquillement vers la finale qui semble déjà écrite face à Rafael Nadal - si Nadal se sort des difficultés qui arrivent (son dos et David Ferrer) -. Seul Marin Cilic l'a (un peu) fait douter au 3e tour en lui prenant un set au tie-break. Mais hormis cette frayeur, le demi-finaliste de l'an dernier dégage une impression de puissance et de maîtrise qui fait peur. Mais il en faut plus pour inquiéter Milos Raonic, ce grand gaillard canadien qui frôle le double-mètre (1m96), né au Montenegro. "Avoir la possibilité de jouer contre lui à nouveau, c'est quelque chose que j'attends avec impatience", a assuré le 9e joueur mondial entraîné par Ivan Ljubicic et Riccardo Piatti en conférence de presse ce dimanche après sa qualification.
Première pour Raonic, 20e pour Djoko
Comme son adversaire, Milos Raonic n'a pas eu à forcer son talent pour monter dans ce quart à Roland. Le premier de sa jeune carrière dans un Grand Chelem. En disposant De Marcel Granollers en trois sets, il s'est rassuré après avoir eu besoin de cinq sets pour écarter Gilles Simon au 3e tour. "Je me sens bien, a-t-il avoué après sa qualification, après est-ce que j'aurais pensé que mon premier quart de finale ce serait les Internationaux de France ? Je ne sais pas ce que j'aurais répondu. Mais j'en suis content. Il y a beaucoup de choses positives qui en ressortent, de bonnes choses que j'ai faites, j'ai eu des soucis cette année, malheureusement mais j'y ai fait face et je suis très content de mon niveau de tennis et on le voit dans les résultats". Ces "soucis", c'est une blessure à la cheville qui l'a contraint à déclarer forfait dans des tournois au début de l'année. Les blessures, Djokovic connaît aussi. Son poignet droit l'a obligé à abandonner son trophée à Monte-Carlo et à renoncer à Madrid. Mais depuis son retour à Rome et son succès contre Nadal en finale, la machine est repartie et les succès s'accumulent (28 victoires-3 défaites en 2014). Et le voilà à l'aube d'un 20e quart de finale en Grand Chelem, soit la troisième meilleure série derrière Jimmy Connors (27) et Roger Federer (36).
Djoko se méfie
Au niveau de l'expérience, la balance penche largement en faveur du Serbe. Au niveau des confrontations aussi. Les deux joueurs ne se sont croisés que deux fois et le "Joker" s'est imposé à chaque fois : une fois en Coupe Davis en 2013 et en demi-finale à Rome il y a deux semaines. Sur l'ocre de la capitale italienne, le Serbe avait du batailler, perdant le premier set (7-5) avant de remporter au tie-break la deuxième manche. Ensuite seulement il avait dérouler. "Il est plus à l'aise sur le court, on l'a observé au cours des derniers matchs à Rome, cela a été un match serré. Je n'attends pas grand-chose de différent cette fois-ci", a prévenu Djokovic. Le Serbe sait à quoi s'attendre. "Je sais que je vais être confronté à un joueur qui sert à plus de 200 km/h en moyenne pendant tout le match". Il a d'ailleurs été dithyrambique en conférence de presse : "Raonic joue le meilleur tennis de toute sa vie, il est établi comme un joueur du top 10. Il est très puissant, très précis". Des qualités qui doivent servir au Canadien qui a toutefois bien conscience de l'immense défi qui l'attend. "C'est une question mentale de pouvoir résister aussi longtemps. Mais de toute façon, c'est tout aussi exigeant face à Djokovic que vous jouiez en trois ou en cinq sets. Il faut jouer son meilleur tennis, c'est ce qui compte". Ça tombe bien, c'est le cas en ce moment si l'on en croit son adversaire.
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