Dopage: L'enquête qui mettrait en cause 150 sportifs
Selon le journal dominical britannique, le médecin âgé de 38 ans, Mark Bonar, aurait traité "plus de 150 sportifs britanniques et étrangers avec des substances interdites telles que l'EPO, des stéroïdes et de l'hormone de croissance". Le médecin aurait eu accès à une liste de "clients secrets". Après les révélations du Sunday Times, la chaîne publique allemande ARD et sa filiale WRD a également diffusé ce dimanche en fin de journée une enquête similaire dans laquelle le médecin donne les mêmes explications. Selon la ARD, il raconte avoir "travaillé avec des footballeurs de Premier League et aussi avec des joueurs de l'étranger. J'ai aussi donné à un nom célèbre de l'EPO, de la testostérone et des hormones de croissance. De toute façon, les footballeurs ne sont guère contrôlés", aurait-il lancé.
L'ancien préparateur physique de Chelsea confirme
La chaîne allemande a par ailleurs présenté une interview en caméra cachée de l'ancien préparateur physique de Chelsea, Rob Brinded. Interrogé sur sa capacité à pouvoir "remonter" des athlètes, Rob Brinded a répondu par l'affirmative. "Je peux le faire, volontiers, mais je ne fais pas de choses qui ne sont pas éthiques, c'est le docteur Bonar qui s'en charge", a-t-il précisé. Il confirme que "Bonar a travaillé avec un grand nombre de footballeurs" et indique qu'"un médecin d'une équipe (lui) a dit il y a quelques années que les joueurs plus âgés prenaient des anabolisants pour une meilleure régénération".
Depuis la publication de l'article et la diffusion de la vidéo sur le site du Sunday Times, les clubs de football concernés ont fermement réfuté ces accusations. Le club d'Arsenal a ainsi indiqué qu'il suivait "strictement l'ensemble des directives de l'Agence mondiale antidopage et les joueurs de notre équipe première subissent approximativement cinquante contrôles antidopage aléatoires chaque saison (...) Aucun de nos joueurs n'a jamais été contrôlé positif". Les deux autres clubs de Premier League concernés ont également réagi dans la journée. "Chelsea n'a jamais fait appel au Dr Bonar et n'a ni connaissance ni trace écrite indiquant qu'un de ses joueurs a été traité par lui". De son côté, Leicester City indique également suivre "des protocoles antidopage solides et complets pour garantir son entière conformité et celle de ses joueurs à l'ensemble des règles antidopage".
Des faits révélés dès 2014
Entre avril et mai 2014, un sportif convaincu de dopage avait expliqué à l'Agence britannique antidopage (UKAD) que le fameux médecin lui prescrivait de l'EPO et de la testostérone, tout en précisant qu'il fournissait également en produits dopants un boxeur anonyme. L'UKAD a ainsi confirmé avoir été tenue au courant à ce moment des activités présumées du Dr Bonar, mais l'agence assure qu'elle n'a, depuis, plus eu d'autres informations à son sujet. Elle affirme par ailleurs que le sportif qui avait donné le nom du médecin n'avait pas pu donner des éléments probants, confirmant ses dires. Interrogé par la WDR, le sportif estime que "le Dr Bonar est la version britannique du docteur de Lance Armstrong, le Dr Ferrari. C'est Bonar qui m'avait procuré de la testostérone et d'autres substances. Il m'avait demandé: 'as-tu essayé l'EPO avant? ou les hormones de croissance?' "
Depuis la diffusion du reportage, le directeur de l'agence David Kenworthy a déclaré qu'une investigation indépendante sera menée quant aux allégations du Sunday Times, y compris sur la façon dont l'agence a traité les accusations portées par le sportif. L'ordre des médecins britannique (GMC) a été informé par l'UKAD et s'est engagé à étudier "en urgence" les accusations portées contre le Dr Bonar. Le ministre britannique des Sports, John Whittingdale, a lui aussi rapidement réagi dans un communiqué, dans lequel il s'est dit "choqué et très préoccupé" par ces allégations et a demandé l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante.
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