Interdiction d'un antidouleur très utilisé par les cyclistes : un médecin dénonce "les comportements déviants des coureurs"
La classique Paris-Nice sera la première course cycliste à faire l'objet de contrôles sur le tramadol, dès dimanche. Cet analgésique est désormais interdit par l'Union cycliste internationale (UCI).
C'est un contrôle auquel les cyclistes professionnels vont devoir s'habituer : celui sur le tramadol, un analgésique à effet opioïde. Interdit officiellement par l'Union cycliste international depuis le 1er mars, les premiers tests seront pratiqués sur la classique Paris-Nice, dont le départ est donné dimanche 10 mars. "L'UCI veut montrer qu'elle souhaite vraiment lutter contre les comportements déviants des coureurs", a justifié sur franceinfo samedi le Dr Michel Guinot, praticien au CHU de Grenoble. "C'est aussi l'occasion de montrer que c'est de moins en moins tolérable de voir des coureurs mettre en danger leur santé et perturber la sécurité du peloton", souligne le rhumatologue.
Un antidouleur à effet "euphorisant"
L'interdiction du tramadol repose sur un argumentaire "purement médical et sécuritaire", explique le médecin. En effet, d'après lui, le tramadol peut altérer la vigilance des coureurs mais aussi engendrer des problèmes "plus rares, sur le système vasculaire, jusqu'à avoir des pertes de contrôle du vélo parce qu'on a un problème cardio-vasculatoire".
Si cet antidouleur est très utilisé par les coureurs cyclistes, c'est parce qu'il "agit un peu comme de la morphine", explique encore Michel Guinot, qui évoque "un effet euphorisant". Des coureurs peuvent donc en prendre "pour diminuer la douleur, la sensation de cuisses lourdes, par exemple". Cependant, d'après le rhumatologue, "il n'y a pas d'étude scientifique qui démontre un réel effet sur la performance". Il assure que c'est pour cette raison que l'Agence mondiale antidopage (AMA) a refusé de le mettre sur la liste des interdictions.
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