JO de Tokyo 2021 : un thérapeute texan plaide coupable d'avoir fourni des produits dopants à des athlètes
Eric Lira, thérapeute installé au Texas (Etats-Unis), qui se présente comme un médecin "kinésiologue et naturopathe", a plaidé coupable, lundi 8 mai, d'avoir fourni des produits dopants à des athlètes lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, dont la sprinteuse nigériane Blessing Okagbare, lourdement suspendue. Il est le premier inculpé, en vertu de la loi Rodchenkov, votée en décembre 2020, qui permet aux Etats-Unis de poursuivre toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, impliquées dans un système international de dopage.
"Lira a fourni des substances interdites destinées à améliorer les performances des athlètes, qui souhaitaient obtenir un avantage par la corruption. De tels efforts pour saper l'intégrité du sport vont à l'encontre de l'objectif des Jeux olympiques, à savoir mettre en valeur l'excellence athlétique grâce à des règles du jeu équitables. Ses efforts pour pervertir cet objectif ne resteront pas impunis", a déclaré le procureur pour le district Sud de New York, Damian Williams. Le thérapeute a reconnu avoir fourni des produits dopants à Blessing Okagbare, qui avait été exclue de la compétition juste avant les demi-finales du 100 m féminin, pour dopage à l'hormone de croissance. En octobre de la même année, l'athlète de 34 ans avait été de nouveau épinglée pour un contrôle positif à l'EPO plus tôt dans la saison. La sprinteuse a depuis été suspendue onze ans par l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU).
Une loi critiquée par l'Agence mondiale antidopage
Sans la loi Rodchenkov, du nom de l'ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou, à l'origine des révélations sur le dopage organisé en Russie entre 2011 et 2015, et réfugié aux États-Unis, "celui qui se présentait comme un médecin pour les athlètes, aurait probablement échappé aux conséquences de sa distribution de produits dopants et de son complot visant à escroquer les Jeux olympiques de Tokyo", s'est félicité Travis Tygart, patron de l'Agence antidopage américaine (USADA). La loi avait été critiquée par de nombreux acteurs internationaux, dont l'Agence mondiale antidopage (AMA), craignant qu'elle encourage d'autres pays à créer leur propre juridiction extraterritoriale pour des raisons politiques. La peine d'Eric Lira sera déterminée par un juge à une date ultérieure.
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