L'Union cycliste internationale promet de traquer les moteurs cachés dans les vélos, à deux mois du Tour de France
En janvier, un premier cas de tricherie mécanique a été révélé lors des championnats du monde de cyclo-cross. L'UCI affirme avoir mis au point un système pour dénicher les tricheurs.
Pour éviter que les moteurs électriques ne remplacent les mollets des cyclistes, l'Union cycliste internationale (UCI) montre les muscles. A deux mois du Tour de France, l'UCI a présenté son dispositif pour lutter contre la tricherie mécanique, mardi 3 mai.
En janvier dernier, un premier cas a été révélé. La Belge Femke Van den Driessche, championne de cyclo-cross, avait dissimulé un moteur dans son vélo, lors des championnats du monde à Zolder (Belgique). Fin avril, la jeune femme de 19 ans était suspendue durant six ans et annonçait qu'elle mettait fin à sa carrière.
Un scanner pour détecter les moteurs cachés
Pour trouver ce premier moteur caché, l'UCI a mis au point un système de résonance magnétique, capable de détecter "toute forme" de fraude technologique, a assuré mardi son président, Brian Cookson.
La nouvelle méthode de scannage a été préférée aux rayons X, à l'imagerie thermique ou aux ultrasons. Elle utilise une tablette, un boîtier, un adaptateur et un programme développé pour l'occasion, qui permettent à l'opérateur de contrôler un vélo complet, ses roues, son cadre, son groupe et autres composantes "en moins d'une minute", explique l'UCI.
Le scanner crée un champ magnétique et la tablette détecte ensuite toute interruption de ce dernier qui serait causée par la présence d'un moteur, d'un aimant ou d'un objet solide comme une batterie dissimulée dans un cadre ou un autre composant. La technologie a été développée avec le concours de la société Typhoon, basée à Monaco et dirigée par l'Irlandais Harry Gibbings.
Une réaction à l'enquête de "Stade 2"
Le dopage mécanique "est une question que nous prenons très au sérieux. Nous envoyons un message pour dire aux tricheurs : 'Si vous utilisez cette méthode, nous vous attraperons', a insisté Brian Cookson, qui n'a pas souhaité donner de précisions sur le montant investi par l'UCI dans la mise au point de ce système, "une somme importante certes, mais c'est un nombre à moins de 7 chiffres".
"Nous sommes conscients de l'intérêt des médias au cours des dernières semaines", a ajouté Brian Cookson, faisant allusion à l'enquête diffusée dans "Stade 2", sur France 2, à la mi-avril. On y voit notamment des roues tourner seules, alors que le coureur a chuté, et d'étonnantes performances récentes de coureurs célèbres, capables de monter une côte à 20% sans lever les fesses de la selle, avant de changer opportunément de vélo avant l'arrivée... Durant l'enquête de Stade 2, les journalistes ont notamment utilisé des caméras thermiques. Une solution qui n'a pas été retenue par l'UCI. "Nous estimons que notre système est plus efficace que celui que [les journalistes] ont utilisé [des caméras thermiques]", a ajouté Brian Cookson, estimant que "l'imagerie thermique n'est pas aussi fiable que notre technologie".
L'UCI a également testé la technique des rayons X qui s'est avérée "peu pertinente en raison de la complexité des problèmes logistiques inhérents à sa mise en œuvre" ainsi que celle des ultrasons "prometteuse en théorie, mais qui s'est révélée inefficace en raison de l'épaisseur et de la densité très différentes des cadres des vélos et de leurs composants".
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