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Retrait de la Rabobank du cyclisme pro : la crainte d'une réaction en chaîne

La banque néerlandaise, Rabobank, a annoncé vendredi son retrait du peloton professionnel à la fin de l'année. Une annonce qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre alors que le monde du cyclisme est déjà ébranlé par les conséquences de l'affaire Armstrong. L'Union cycliste internationale se prononcera lundi sur le sort du champion américain accusé de dopage par l'agence américaine antidopage.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Robin van Lonkhuijsen Reuters)

"Nous ne sommes plus
convaincus que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire
du cyclisme un sport propre et juste. Nous ne croyons pas que cela pourrait
changer en mieux dans un futur proche
". C'est en quelques mots que Bert
Bruggink, membre du conseil d'administration de la Rabobank a annoncé vendredi le
retrait la banque du cyclisme professionnel
. C'était un des sponsors
historiques de ce sport, présent dans le peloton depuis 1996.

La banque honorera toutefois
ses engagements pour 2013 et l'équipe courra avec des maillots blancs. La Rabobank
continuera également de soutenir le cyclisme amateur. À travers les équipes de
jeunes et le cyclocross.  

"L'écœurement" de David Millar

Cette annonce a immédiatement
entraîné une avalanche de réactions à commencer par l'équipe professionnelleelle-même qui
explique "regretter" cette décision. "L'équipe a été informée des raisons
et comprend cette décision. Nous roulions fièrement depuis 17 ans sous le nom Rabobank
et l'idée de continuer sans ce nom est douloureuse
."

Sur son compte Twitter,
David Millar chantre de l'antidopage s'insurge. "Chère Rabobank,
tu faisais partie du problème. Comment oses-tu t'en aller en laissant de côté
de jeunes coureurs propres qui faisaient partie de la solution. Écœurant
".

Décision de l'UCI lundi sur l'affaire Armstrong

Ce
retrait fait suite à l'affaire Armstrong et au rapport accablant de l'USADA,
l'agence américaine antidopage. Elle a détaillé "le programme de dopage le
plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport". Lance Armstrong, qui
nie toujours s'être dopé, a été lâché dans la foulée par plusieurs de ses
sponsors
, Nike ou encore le brasseur Anheuser-Busch.

L'UCI
, l'Union cycliste internationale, fera connaître lundi sa décision dans cette
affaire. Elle pourrait priver Lance Armstrong de la plupart de ses victoires.

La crainte d'une réaction en chaîne

Le
monde du cyclisme commence donc à s'inquiéter et craint que d'autres sponsors quittent le navire en pleine tourmente. Joint par France Info, Vincent Lavenue,
le manager d'AG2R, est conscient de ce risque :* " Les affaire qui se suivent
depuis plusieurs années font que des partenaires se retirent ou ne viennent
pas vers le  cyclisme. Cela peut
refroidir certains investisseurs alors que l'on sait par ailleurs que notre
sport développe des qualités énormes. "* Pour Vincent Lavenue :

"Il est temps que tout cela s'arrête et
que l'on reparte sur de bonnes bases".

Le pavé dans la mare de l'AMA

La
réflexion sur l'avenir du sport cycliste, et du sport en général, confronté au
dopage continue. Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), John
Fahey, s'est déclaré " intéressé " par une réflexion sur une amnistie
générale pour les sportifs coupables de dopage.

Ces déclarations " scandalisent " Jean-François Lamour, député de Paris, ancien ministre des Sports et ancien vice-président de l'AMA. "C'est une sorte de passeport pour le dopage. Ces propos sont inacceptables  et irresponsables. Ce monsieur se moque vraiment du monde. Il faut que John Fahey quitte l'AMA, qu'il démissionne."

"John Fahey n'a plus rien à faire à la tête de la lutte antidopage dans le monde." (Jean-François Lamour)

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