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Equipe de France : Patron des Bleus es-tu là ?

En décidant de tourner la page Patrice Evra en équipe de France, Didier Deschamps s’est privé d’une voix importante dans le vestiaire. Si les leaders techniques ne manquent pas, les Bleus recherchent un patron pour les représenter, ce que ni le capitaine Hugo Lloris ni Antoine Griezmann ne veulent assumer pour le moment.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Blaise Matuidi peut-il devenir le nouveau leader de vestiaire des Bleus ? (ALAIN GROSCLAUDE / ALAIN GROSCLAUDE)

Sélection nationale cherche leader pour campagne d’éliminatoires de Coupe du monde. Grande expérience souhaitée. Psychologue, négociateur, médiateur et titulaire indiscutable. Fauteur de trouble s’abstenir. Cette annonce, Didier Deschamps aurait pu la passer dans les colonnes des quotidiens nationaux et régionaux. Faute d’avoir sous la main un leader naturel, le sélectionneur des Bleus espère voir émerger dans sa short-list un joueur capable de prendre la succession de Patrice Evra, ancien taulier du vestiaire. "Par rapport au vécu et à l'ancienneté, j'ai des joueurs qui ont une expérience intéressante au niveau international. Le rôle d'Hugo Lloris en tant que capitaine est important, mais il y a d'autres relais possibles, a expliqué Deschamps au sujet du leadership de l’équipe. Pat a une forte personnalité qui était très appréciée au sein du groupe, il ne laisse pas un vide, mais il prenait de la place. Aux autres de prendre le relais." Si Lloris, dont la timidité naturelle est un frein, n’est pas l’homme providentiel recherché, il faut regarder parmi les autres cadres qui peuvent endosser ce costume de patron.

A 31 ans, Laurent Koscielny présente un profil intéressant. Patron de la défense pendant l’Euro, le Gunner peut-il grimper dans la hiérarchie des « aboyeurs »? Comme beaucoup d’autres, l’ancien Lorientais veut bien aider l’équipe, mais hors de question de prendre les galons de petit Caporal. « Je suis là pour aider l'équipe à avoir les meilleurs résultats possibles avec mon travail sur le terrain. Je ne suis pas comme Pat Evra qui parle beaucoup au groupe et motive les joueurs, se justifie-t-il. C'est plus par l'exemplarité sur le terrain que j'essaye d'avoir un rôle de leader. » Pourquoi alors ne pas se tourner vers celui qui incarne au mieux le leadership des Bleus sur le plan technique : Antoine Griezmann ?

Blaise Matuidi au perchoir ?

La perche a été tendue par les médias au goléador de l’Atlético Madrid en début de semaine. A l’écouter, l’équipe de France n’est pas à prendre. « J’ai l’impression qu’on cherche un leader en équipe de France alors qu’on n’en a pas forcément besoin, répondait-il dans L’Equipe de lundi. Moi je n’ai pas besoin de ça pour hausser mon niveau, donner le meilleur de moi-même et marquer ou faire marquer. » Griezmann ne jure que par le jeu et le plaisir qu’il procure. Un leader de vestiaire est aussi là pour monter au front ou recadrer des partenaires et le Madrilène ne se sent pas prêt à le faire. « Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec l’extrasportif, de devoir aller parler à untel ou untel en dehors parce qu’il n’est pas bien, d’aller négocier les primes avec le président de la FFF, ajoutait-il. Pour l’instant, je laisse cela de côté. »

Deschamps connaît son groupe et ne force personne. Et puis il attend « Grizou » dans un autre registre. « Il est notre leader offensif, notre leader d'attaque, reprend DD. Il respire le foot, il a le sourire mais je ne lui demande pas de rameuter la troupe. Je ne vais pas lui demander de faire des discours. Je ne pense pas qu'il en ait envie et ce n'est pas lui. » Dans cette histoire sans parole, pour recentrer le débat, il reste les hommes du milieu. Ecartons d’emblée Paul Pogba qui doit encore trouver sa place sur le terrain avant de songer à replacer les autres. Et puis sa bouderie avec la presse ne plaide pas en sa faveur. Il ne peut alors en rester qu’un : Blaise Matuidi. Par son expérience, sa maturité et son rôle de piston dans le cœur du jeu, le Parisien est certainement le plus à même de récupérer le brassard du vestiaire. Ce n’est pas forcément sa nature mais son sens du collectif pourrait l’amener à modifier son caractère. A lui de jouer.

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