Cet article date de plus de douze ans.

Errani tient sa finale

L'Italienne Sara Errani, tête de série N.21, s'est qualifiée jeudi pour la finale dames de Roland Garros en éliminant l'Australienne Samantha Stosur (N.6) en trois sets 7-5, 1-6, 6-3. Face à Stosur, plus puissante et plus académique, l'Italienne n'a pas hésité à alterner de longs coups droits liftés, des montées au filet ou des amorties pour la déstabiliser. Aussi surprenante soit-elle au vue de la hiérarchie, cette victoire récompense l'esprit offensif et la combativité de Sara Errani.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Sara Errani qualifiée pour la finale

Après une attente d'une heure et demi, le temps que la pluie cesse de tomber sur le central, et alors que l'on pensait que sans doute Samantha Stosur allait mieux gérer ce contretemps, les deux joueuses ont fait jeu égal, et sont livrées une vrai combate, dans des conditions difficiles sur la terre, avec des balles lourdes, du vent, et une alternance de luminosité lorsque le soleil sortait de quelques nuages.
A vrai dire, on ne savait pas vraiment à quoi s'attendre dans ce match entre deux joueuses aux styles opposés. Tout ce dont on disposait avant ce duel, c'était le chiffre éloquent des face à face entre les deux filles, très nettement à l'avantage de Stosur qui l'avait emporté cinq fois en autant de confrontations. Mais c'était sans compter sur la dynamique actuelle de Sara Errani, 24e joueuse mondiale qui depuis son 1er tour Porte d'Auteuil n'en finit pas de surprendre. Il faut dire que son jeu parfaitement adapté à la terre battue, qui n'est pas sans rappeler celui de son aînée Francesca Schiavone, victorieuse ici même en 2010, lui a permis d'obtenir trois titres cette saison, ce qui lui a donné une bonne de confiance.

Et de la confiance, il lui en fallait pour aborder cette demi-finale après avoir connu les affres de l'attente. La petite pile électrique italienne, plus tacticienne que cogneuse, devait se frotter à la solide Australienne, dont le kick au service peut être assez dévastateur. Samantha Stosur, battue en finale en 2010 (par Schiavone...tiens tiens...) pouvait s'appuyer sur l'expérience d'une demi-finale et une première balle puissante. Mais cela ne pouvait pas suffire, sans davantage de créativité dans un jeu trop mécanique.

Sara Errani entrait à cent à l'heure dans une partie que Stosur maintenait du fond du cour. La petite italienne, contrainte de compenser son manque de puissance par plus de variété, rendait coup pour coup coupf,  notamment grâce àune défense tout terrain, où elle sautait sur toutes les balles. Stosur tentait bien de la manoeuvrer, mais Errani ne se laissait pas dicter le jeu. Au contraire, c'est elle qui allait faire basculer la première manche au 11e jeu, en montrant qu'elle avait du répondant. Sur ce jeu où Stosur vit son service se dérégler, et alors que jusque là toutes deux s'étaient livrées à un chassé-croisé, l'Italienne en profitait pour prendre les devants et conclure le set dans la foulée 7-5.

Stosur accélère...puis perd pied

Déstabilisée par la perte de la première manche, Samantha Stosur eut du bien mal à revenir dans la partie, et dut s'employer énormément pour remporter le 1er jeu très disputé. Paradoxalement, le fait de s'en être sortie, alors que Errani continuait à multiplier les coups droits longs de ligne, lui redonna un peu de tonus, et elle choisit délibérement d'accéler et de durcir encore le jeu pour faire vaciller son adversaire. Celle-ci sentait bien qu'elle devait pas se désunir ni tomber dans le piège de l'épreuve de force. Un peu nerveuse soudain, elle perdait de l'influx et n'arrivait plus à être aussi précise. Stosur en profitait pour faire un double break, avec des services canons sur lesquels Errani avait du mal à assurer les retours. Stosur l'emportait 6-1 et l'on pensait alors que le match avait changé de scénario.
Mais comme elle l'a reconnu elle-même après le match, Stosur n'a pas fait ce qu'il aurait fallu faire pour l'emporter, et surtout elle n'a pas été assez régulière. Même si elle pensait avoir pris l'ascendant après ce deuxième set.

La bataille d'Errani

C'était mal connaître le tempérament accrocheur de la jeune Italienne installée en Espagne, qui a pris du caractère de ces deux pays, en même temps qu'elle a appris à maîtriser la terre. Errani repartait avec ses armes, sans rien céder, en se battant sur tous les points. Alors qu'en face, Stosur semblait parfois déjouer, surtout lorsque son premier service ne passait pas. Ses attaques étaient trop téléphonées, et elle avait du mal à trouver une solution efficace, face à Errrani, toujours aussi mobile, et combative à souhait. Axant son  jeu sur la vitesse, elle débordait lAustralienne et prenait l'avantage pour ne plus le lâcher. L'Italienne allait chercher un succès mérité, tant elle su démontrer que pour gagner, il fallait savoir défendre avec intensité, mais aussi construire des points sans se précipiter. Sans doute l'erreur dans laquelle est tombée Stosur. L'Australienne est parfois sortie de son match dans des moments-clés, ce dont a su profiter Sara Errani très en jambes, qui a su aussi surmonter la pression sur la balle de match, pour aller chercher sa place en finale.

Errani : "Un sentiment incroyable"Voir la video

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.