Escrime : la fédération internationale réintègre les athlètes russes et biélorusses en compétition
Alors que le Comité international olympique (CIO) doit encore se prononcer sur la possibilité ou non qu'ils participent aux Jeux de Paris 2024, et que des athlètes canadiens demandent à ce qu'ils en soient interdits, les athlètes russes et biélorusses vont pouvoir reprendre la compétition en escrime.
La Fédération internationale d'escrime (FIE), a réuni, vendredi 10 mars, un congrès extraordinaire en ligne, qui a décidé de la réintégration des escrimeurs russes et biélorusses, sous bannière neutre, à partir du 3 avril prochain. Ils étaient exclus des compétitions depuis février 2022, au début de l'invasion russe en Ukraine.
Les comités olympiques asiatiques et africains ont notamment soutenu cette décision, approuvée par 65% des 136 pays votants, selon l'AFP. Les escrimeurs russes et biélorusses vont donc être réintégrés à temps pour la période de qualification pour les Jeux de Paris 2024, qui débute en avril, avec huit étapes de Coupe du monde, un championnat du monde et un championnat d'Europe d'ici mars 2024.
La Fédération ukrainienne "choquée" et "indignée"
Cette décision n'a pas manqué de faire réagir, en France, mais également du côté de la Fédération ukrainienne d'escrime, qui a aussitôt signifié son désaccord dans un communiqué. "Nous sommes profondément choqués et indignés par cette décision et nous convoquons immédiatement une réunion du Présidium pour décider de notre réponse à la décision de la FIE et de son éventuel appel", a-t-elle ainsi déclaré.
L'escrime devient ainsi le premier sport à réintégrer sous bannière neutre les athlètes en provenance de Russie et de Biélorussie, un an après leur exclusion. La décision de la FIE, qui concerne les épreuves individuelles et par équipes, laisse quand même la main au CIO puisqu'elle sera effective à partir d'avril 2023 "sous réserve d'éventuelles recommandations/décisions futures du CIO", a-t-on appris auprès d'une fédération nationale ayant participé au congrès extraordinaire.
Les Européens plutôt opposés
Leur retour en compétition pose un premier jalon en vue de la participation aux Jeux des deux délégations, alors que l'hostilité à leur retour vient principalement d'Europe. L'escrime ajoute à ce rapport de forces géopolitique un facteur supplémentaire : celui de l'influence russe au sein des instances, puisque la FIE a été dirigée pendant 14 ans par l'oligarque Alicher Ousmanov, qui a laissé il y a un an l'intérim au Grec Emmanuel Katsiadakis.
Les Russes comptent parmi les meilleurs athlètes dans la discipline, puisque le Comité olympique russe (ROC) s'était classé en tête du classement des médailles en escrime en 2021 à Tokyo, devant la France, avec huit breloques dont trois en or.
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