Espagne, Brésil, Allemagne favoris
Les favoris
Le Brésil
A domicile, tout un peuple attend un sixième sacre mondial, douze ans après celui en Corée du Sud. Il permettrait d’oublier le traumatisme du "Maracanazo" (le Brésil avait perdu "sa" Coupe du monde en 1950 chez lui contre l’Uruguay 2-1). Et consacrerait une sélection qui n’a toutefois rien de « brésilienne ». Le beau football, les artistes ne sont pas les premières caractéristiques de cette Selecao reprise en mains par Luis Felipe Scolari. Le sélectionneur champion du monde 2002 a construit une équipe identique à celle qui avait été sacrée en lors du Mondial : solide derrière avec le quatuor Daniel Alves, David Luiz, Thiago Silva, Marcelo, qui comptera sur le génie de Neymar (cf trio Ronaldinho, Rivaldo, Ronaldo en 2002) pour faire la différence et le sens du but de Fred pour débloquer le compteur. Confiante après son succès en Coupe des Confédérations, la Selecao va pourtant devoir gérer les attentes. Elles sont énormes. Neymar, la seule grande star de cette équipe – dotée par ailleurs de très bons joueurs –, à 22 ans, aura d’ailleurs la pression de tout un peuple. Savoir comment les Brésiliens vont cohabiter avec ça reste la grande interrogation. Et l’une des clés du succès du Brésil. Ca et la question du gardien puisque Julio César joue désormais en MLS (Toronto).
L’Espagne
Championne de tout, la Roja fait naturellement figure de favorite à sa propre succession. Ce Mondial au Brésil est la dernière étape d’un cycle vertueux ouvert lors de l’Euro suisso-autrichien en 2008 pour toute une génération. Casillas et Xavi, les deux piliers de la Roja, ont dépassé la trentaine et pour le cerveau du Barca, cette compétition sera la dernière. Pour le gardien du Real aussi sûrement. Les hommes de Vicente Del Bosque douchés par leur défaite en finale de Coupe des Confédérations contre le Brésil (3-0) vont devoir vaincre les sceptiques qui leurs reprochent leur style de jeu et les 31 autres équipes engagées qui rêvent de les faire tomber. Seule contre tous, cette Roja comptera toujours sur ce fameux style, le tiki-taka, moins flamboyant qu’en 2008, mais qui lui assure la possession et la préserve des attaques adverses (seulement 7 buts encaissés 19 matches lors des Euros 2008 et 2012 et du Mondial 2010). Les inquiétudes ? Une marge qui se réduit par rapport à ses adversaires et une saison qui pourrait avoir laissé des traces, notamment au niveau physique. Casillas et Xavi n’ont pas beaucoup joué, les Barcelonais n’ont pas été rayonnants et Diego Costa, l’option offensive numéro 1 et vraie nouveauté de cette Roja, n’est pas au mieux.
L’Allemagne
Cela fait huit ans que l’Allemagne tourne autour d’un sacre, sans jamais triompher. Finaliste lors de l’Euro 2008 et demi-finaliste en 2010 et 2012, la Mannschaft n’est pas loin, mais ces échecs inquiètent outre-Rhin. L’Allemagne a désappris à gagner. De vainqueurs implacables, les Allemands sont passés dans la catégorie des perdants magnifiques, car séduisants dans le jeu. Emmenés par une génération qui arrive à maturité, mais qui a perdu en Marco Reus, le meilleur joueur de la Bundesliga cette saison, les Allemands sont avec le Brésil et l’Espagne les troisièmes favoris de ce Mondial. Avec le vétéran Klose – qui n’est plus qu’à un but du record de Ronaldo en Coupe du monde (14 contre 15) – pour terminer les actions créées par les Mezut Ozil, Toni Kroos, Mario Gotze et Thomas Muller, le potentiel offensif est indéniable. Mais derrière, hormis Lahm et Neuer dans les buts, ce n’est pas la sécurité absolue. Des soucis qui pourraient une nouvelle fois voir l’Allemagne s’arrêter avant la plus haute marche.
Les outsiders
L’Italie
Finaliste de l’Euro 2012, l’Italie espère confirmer au Brésil huit ans après son dernier titre mondial. Le sélectionneur Cesare Prandelli a rajeuni un peu son équipe en emmenant avec lui de nouvelles têtes dont le joueur du PSG, Marco Verratti, et le meilleur buteur du Calcio, Ciro Immobile du Torino. Sinon les cadres sont là, Buffon dans les buts, Chiellini en défense et Pirlo et De Rossi au milieu pour alimenter Mario Balotelli. De la forme de leur fantasque numéro 9 dépendra le parcours de la Squadra Azzura.
L’Argentine
Toute l’Argentine rêve de voir l’Albiceleste renverser le Brésil chez lui. Et pour ça, elle pourra compter sur sa star Lionel Messi. Remontée après une saison difficile à cause des blessures et des scandales, la "Pulga" veut gagner ce Mondial pour devenir l’égal des plus grands. Avec lui, Aguero, Higuain, Lavezzi, Di Maria, le potentiel offensif des hommes d’Alejandro Sabella fait peur. Tout comme la défense, mais pas pour les mêmes raisons.
Les Pays-Bas
Les Bataves ont été battus par l’Espagne en finale en Afrique du Sud. Quatre ans plus tard, ils veulent leur revanche. Ca tombe bien ils l’auront puisque les hommes Van Gaal affronteront la Roja lors du premier match du groupe B le 13 juin. Ce Mondial au Brésil sera sûrement le dernier pour la génération Sneijder (Van Persie, Robben, De Jong, Kuyt) qui va cohabiter avec une les nouveaux visages des Oranje au Brésil.
L’Uruguay
Quatrième il y a quatre ans en Afrique du Sud, vainqueur de la Copa America en 2013, l’Uruguay est un outsider à prendre très au sérieux. Sa solidité et la dureté de ses défenseurs n’est plus à démontrer et avec Edinson Cavani et Luis Suarez, elle présente un duo d’attaquants très efficace. Reste à savoir dans quel état le serial-buteur de Liverpool arrive au Brésil. De son état dépendra les chances de la Celeste qui devra aussi s’extirper du "groupe de la mort" (Italie, Angleterre, Costa Rica).
L’Angleterre
Ca fera 50 ans en 2016 que l’Angleterre court après un trophée international. Au Brésil, les coéquipiers de Steven Gerrard ne sont pas favoris car pas aidés par le tirage qui leur a réservé le groupe le plus compliqué et aussi car cela fait 18 ans que les Three Lions n’ont pas atteint le dernier carré d’une compétition internationale (Euro 96 en Angleterre). Mais avec ce mélange entre « anciens » (Rooney, Gerrard, Milner, Lampard) et nouveaux talents (Sturridge, Sterling, Barkley), l’équipe de Roy Hodgson est à prendre aux sérieux.
Le Portugal
La réussite du Portugal ne dépendra que d’un seul homme : Cristiano Ronaldo. Le meilleur joueur du monde (Ballon d’Or 2013) est l’atout offensif numéro 1 de la sélection de Paulo Bento. Le seul, diront les mauvaises langues. Mais il est vrai qu’avec un Nani perdu à Manchester United et cette quête d’un numéro 9 qui dure, les autres arguments sont maigres. Reste la défense avec le feu-follet Coentrao qui devrait encore animer le couloir gauche et les guerriers Pepe-Bruno Alves en charnière centrale pour repousser les offensives adverses.
La France
Au Mondial, la France alterne le meilleur (titre en 1998, finale en 2006) et le pire (élimination au 1er tour en 2002 et 2010). Si on suit la logique, les Bleus devraient briller au Brésil, un pays qui leur a souvent réussi par le passé. Didier Deschamps, le sélectionneur, en sait quelque chose. L’objectif avoué ? Un quart de finale, faire honneur à la France et donner du plaisir aux supporters qui n’ont pas oublié Knysna et ce maudit bus. Orphelins de Ribéry, leur seul joueur de haut niveau mondial – avec Benzema –, les Bleus vont devoir retrouver les valeurs du collectif qui avaient tant fait défaut en Afrique du Sud. Regarder le passé pour mieux préparer l’avenir et 2016 avec un Euro qui se profile à domicile.
Ceux qui peuvent créer la surprise
La Colombie
En Amérique du Sud, il y a le Brésil et l’Argentine bien sûr, l’Uruguay mais aussi la Colombie. Bien que privée de sa star – comme beaucoup d’autres sélections- Falcao , l’équipe de José Pekerman fait pourtant figure d’épouvantail. Avec James Rodriguez (AS Monaco), Juan Cuadrado (Fiorentina), Jackson Martinez (Porto) ou Carlos Bacca (Seville), la Tri a des arguments. Surtout que son groupe (Japon, Côte d’Ivoire, Grèce) est à sa portée.
La Belgique
En 1986, il avait fallu un exploit de Maradana pour sortir la Belgique en demi-finale. Dix-huit ans plus tard, beaucoup prédisent que les Diable Rouges peuvent refaire le coup et se hisser parmi les meilleures nations. Pourquoi ? Parce que la Belgique arrive avec une superbe génération dont le plus beau fleuron Eden Hazard doit prouver qu’il peut être l’égal de Messi ou Ronaldo.
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