Joueur, coach, commentateur... : cinq métiers de l'esport
Depuis son apparition, l’esport est devenu un écosystème complet. Une industrie avec sa myriade de métiers, plus ou moins en avant médiatiquement. A trois jours de la finale des championnats du monde de League of Legends, présentation de cinq métiers de l’esport.
Le joueur
C'est forcément l'élément central de l'esport. Sans joueur, pas de compétition. Comme un handballeur diffère d'un basketteur, chaque esportif est différent. Le joueur de League of Legends ne ressemble pas à celui de Counter-Strike, qui ne ressemble pas à celui de Dota 2. Réflexes, précision, concentration, les joueurs ont accumulé des milliers d'heures de jeu avant de rejoindre le monde professionnel. "Ce qui m'a toujours fasciné dans League of Legends, c'est que tu peux percer de différentes manières, explique Lucas "Cabochard" Simon-Meslet, joueur chez Vitality. Le fait que les cinq rôles soient assez différents, tu peux avoir ta place. Tu peux être très bon dans un rôle particulier, et percer grâce à ça. Certains vont demander de la réactivité, d'autre d'avoir une vue d'ensemble."
Le coach
En esport, le coach connaît les mêmes écueils que dans le sport dit traditionnel. Il est souvent le premier pointé du doigt en cas de mauvais résultats. Il doit gérer les égos et les frustrations des joueurs. Son influence en cours de match varie selon les disciplines. A League of Legends, il participe à la très importante sélection des champions (la draft) avant de rejoindre les coulisses. A Counter-Strike, il est présent derrière ses joueurs pour leur parler entre chaque manche. Il peut aussi utiliser des temps morts. “Les joueurs sont très forts quand il gagne, le coach est très nul quand ils perdent, ce sont les aléas du sport et il faut les accepter, souligne Thomas “Zaboutine” Si-Hassen, coach de League of Legends pour la franchise nord-américaine Immortals (ex-OpTic Gaming). Le rôle de coach est encore très peu compris par les joueurs. C’est encore pour l’instant un rôle de médiateur, de décisionnaire pour éviter que la responsabilité soit entre les joueurs, pour éviter les conflits sur certaines décisions.”
Le team manager
A chaque équipe sa propre définition du manager, de patron sportif d'une équipe à celui d'encadrant. Quand Matthieu Péché a rangé son canoé et ses titres du champion du monde, il a rejoint Vitality pour devenir le team manager de leur équipe de Counter-Strike. “C'est un poste classique dans la mesure où je gère un peu tout ce qui gravite autour de l'équipe, explique-t-il. Je suis en relation avec les organisation de tournoi, je fais le lien entre la structure et les athlètes. C'est classique dans toute équipe, que ce soit du basket, du foot ou autre. Là, où c'est plus intéressant, c'est que j'essaye de leur transmettre tous les outils que j'ai pu utiliser dans ma carrière au haut niveau.” Nutrition, sommeil, entretien physique, état d’esprit, le manager doit s’assurer que les joueurs sont dans les meilleures conditions pour être performants.
Le dirigeant d'équipe
L’esport étant une discipline encore relativement jeune, beaucoup de dirigeants sont également les fondateurs. Certains gardent leurs distances et délèguent, d’autres sont très présents, à l’image du fantasque Carlos “ocelote “ Rodriguez Santiago, qui va vivre la finale des Worlds avec G2. Les Français Fabien “Neo” Devide et Nicolas Maurer ont lancé Vitality en 2013. Ils sont aujourd’hui à la tête du premier club d’esport de l’hexagone. “Mon quotidien, c'est de la supervision, explique Fabien Devide. Déterminer des stratégies sportives et marketing. On a un droit de regard sur le sportif mais on a la chance de recruter des personnes qui connaissent extrêmement bien chaque discipline. Les coachs sont concertés, les directeurs et les managers aussi pour établir les stratégies sportives.”
Le commentateur
Si tous les acteurs évoqués précédemment sont nécessaires à l’existence des compétitions d’esport, le commentateur va les faire vivre aux fans. “Il faut avoir de la personnalité, un peu d’humour pour transmettre l’émotion, explique Charles “Noi” Lapassat commentateur de League of Legends pour O’Gaming. Il faut connaître le jeu, les joueurs, l’histoire de la scène, les rivalités. Pendant la saison régulière, c’est beaucoup de matches sur beaucoup de ligues, c’est dur d’être au point sur tout. Il y a aussi une question éditoriale : qu’est-ce qu’on va dire, comment on va le dire, comment on le transmet au public, comment cela apparaît à l’écran, tout ce travaille pour communiquer au public la bonne information.”
La finale des championnats du monde de League of Legends sera à suivre dimanche à partir de 13h sur France·tv sport !
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