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Et l'Allemagne se prend à rêver à une "décennie Werner"

"S'il continue comme ça, il va dominer l'attaque allemande pour les dix prochaines années !", Mario Gomez, pourtant lui-même candidat au poste d'avant-centre de la Mannschaft, n'en finit pas de s'extasier sur les qualités de Timo Werner, nouveau buteur attitré de la sélection, à 21 ans.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Timo Werner, la nouvelle pépite allemande.  (HELGE PRANG / GES-SPORTFOTO)

Lundi soir, le "gamin" de Leipzig a frappé deux fois contre la Norvège (6-0) en qualifications du Mondial, portant à 6 buts son total international, en 8 sélections seulement ! Gerd Müller, Jürgen Klinsmann et autre Miroslav Klose vont-ils trembler pour leurs records ? Werner s'annonce comme le futur grand avant-centre que le pays attend depuis quelques années. Mais, paradoxalement, il est pris en grippe par une partie du public "ultra" en championnat.

Son péché ? Un "plongeon" dans la surface contre Schalke en décembre en championnat pour tromper l'arbitre et obtenir un penalty. Il s'en est excusé mais doit encore subir les sifflets à chacune de ses sorties. Cette rancune, à vrai dire, serait moins tenace si Werner n'était pas l'avant-centre du RB Leipzig, le club propriété de la marque Red Bull, voué aux gémonies par tout ce que l'Allemagne compte de "traditionalistes", jaloux de la réussite des nouveaux venus.

Acclamé, enfin ! 

Mais, lundi, à Stuttgart, il a été acclamé, enfin ! Trois jours après avoir été grossièrement insulté par de pseudo-supporters allemands à Prague lors du match contre la République tchèque (2-1). Le jeune homme ne boude pas son plaisir : "Je ne m'attendais pas à ce que ça se passe aussi bien, merci aux fans, cela signifie beaucoup pour moi, je suis très heureux d'avoir été accueilli comme ça !" "Quand son nom a été scandé, j'en avais la chair de poule", avoue Gomez, "et on a vu ce que ça donne lorsqu'il est soutenu, il est encore meilleur que lorsqu'on le conspue !"

Voici donc ce joueur solide sur ses jambes (en dépit de ses 75 kg pour 1,81 m), qui n'a pas son pareil pour les appels de balle en profondeur, désormais installé à la pointe de l'attaque. Il remplit le vide laissé par la retraite de Klose en 2014 (meilleur buteur allemand de tous les temps avec 71 buts). Les articles sur lui ont remplacé les sempiternelles analyses sur l'absence de véritable finisseur allemand. Thomas Müller, attaquant allemand en manque de réussite, avait bien résumé la situation : le football allemand, longtemps obsédé par l'école espagnole - possession, passes courtes, petits espaces - s'est réveillé brutalement en réalisant "qu'il faut aussi avoir un attaquant qui joue dans la surface adverse".

Wunderkind

Mais, depuis, l'Allemagne a assisté à l'ascension vertigineuse de son "wunderkind" (enfant prodige). Dès sa première saison de Bundesliga l'an dernier, il termine meilleur buteur allemand avec 21 buts, derrière les stars étrangères Pierre-Emerick Aubameyang (Dortmund), Robert Lewandowski (Munich) et Anthony Modeste (Cologne).

Après ses débuts internationaux en mars contre l'Angleterre en amical, il réussit un triplé dès son deuxième match en juin contre San Marin (7-0). Puis, embarqué par Joachim Löw dans le commando composé pour la Coupe des confédérations en juin/juillet, il explose véritablement pendant le tournoi, qu'il termine meilleur buteur ex-aequo avec trois buts.

D'ici au Mondial de Russie, Werner possède un avantage sur Gomez et d'autres candidats éventuels au poste : il est le seul véritable buteur allemand engagé en Ligue des champions, avec Leipzig (dans le groupe de Monaco), avec qui il va pouvoir progresser encore face aux meilleures défenses du continent.

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