Euro 2016 - France-Portugal : Le Ballon d'Or, Ronaldo, Deschamps, les enjeux d'une finale
Tourner le dos aux fantômes du passé
Depuis 2006 et cette finale perdue autant aux tirs au but que sur un coup de tête mal placé, l’équipe de France vivait de jours sombres. Les quatre dernières années de Raymond Domenech ont été un calvaire qui s’est terminé par une tâche quasi-indélébile (Knysna). Cet épisode du bus, personne ne veut ou n’a pu l’oublier. En conférence de presse samedi, Hugo Lloris et Bacary Sagna, présents en Afrique du Sud, ont eu droit à une piqure de rappel. "On a traversé une crise dans le football français. Ça n'a pas été facile mais on a su le faire étape par étape", a reconnu le gardien français. Il a fallu faire énormément d'efforts, se rapprocher des gens, reprendre les bases. Six ans après, ça prend énormément de temps. On a fait énormément d'effort pour en arriver là. On a envie de montrer une autre image. On ne peut pas changer le passé, mais construire l'avenir", a abondé le défenseur Bacary Sagna.
L’ère Laurent Blanc, malgré la très belle série de matches sans défaite (23), s’achèvera sur un couac à l’Euro 2012 et des mini-scandales (Nasri, Ben Arfa). En nommant Didier Deschamps, Noël Le Graët a voulu s’appuyer sur un pilier de la maison Bleue. Le symbole de la France qui gagne, mais tout ne fut pas facile pour "DD". Les affaires encore et toujours : Ribéry, la sextape et les cas Benzema et Valbuena a tranché, Nasri (encore lui ?), les blessures (Varane, Diarra), les suspensions (Sakho). Pas grand-chose n’a été épargné au sélectionneur qui a pourtant su protéger son groupe et le faire grandir, malgré (grâce ?) les épreuves. Même le chemin jusqu’à la finale aura été compliqué. Critiquée pour son niveau de jeu et ses victoires "petit bras", l’équipe de France n’a pas suscité un enthousiasme débordant jusqu’à ce quart de finale "presque parfait" pour reprendre la une de L’Equipe et cette demi-finale explosive contre l’Allemagne. Enfin la France signait une grosse performance dans un grand match. Le France-Ukraine du barrage en 2013 trouvait un écho. Voilà les Bleus en finale, face à ces Portugais contre qui ils ont la recette. Voilà les Bleus de retrouver la voie des sommets, voie qu’ils avaient perdue depuis quelques années.
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Ronaldo, enfin la bonne ?
Cristiano Ronaldo est un immense joueur. Sans être dans la forme de sa vie, le Portugais a réussi a hissé son équipe en finale de l’Euro 2016. Auteur de trois buts, dont un doublé déterminant contre la Hongrie et d’une tête après une descente vertigineuse en demie contre le Pays de Galles, Ronaldo ne s’est pas caché et le voilà à une marche de réussir là où Lionel Messi a toujours échoué. L’échec, le Portugais l’a connu alors qu’il n’avait que 19 ans. Dans son pays, l’ailier dribbleur, pas encore buteur, joue sa première finale d’un Euro contre la Grèce. Il finira en larmes.
Suivront d’autres échecs et des déceptions, parfois contre les Bleus (demie du Mondial 2006). Que ce soit au Mondial ou à l’Euro, Ronaldo n’a plus jamais été aussi proche de remporter une grosse compétition. Il pourra s’appuyer sur des signes positifs. Les fantômes allemands qui planaient sur l’équipe de France depuis 1958 ont été balayés par les Bleus jeudi au Vélodrome, ceux tricolores qui rôdent sur le Portugal depuis 1984 pourraient bien subir le même sort.
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