Euro 2016 : le Portugal élimine la Pologne aux tirs au but et se qualifie pour les demi-finales
La Pologne opposée au Portugal : pouvions-nous, objectivement, échapper à un match à rallonge ? Si la première période annonçait une partie spectaculaire, la deuxième aura refroidi tout le monde. Portugais et Polonais compris. Lors des huitièmes de finale, la Pologne s'était arrachée pour arriver à bout, aux tirs au but, de Suisses courageux et bien en place défensivement. De son côté, le Portugal d'un Cristiano Ronaldo décevant avait réalisé le hold-up parfait contre la Croatie, formation la plus séduisante des poules mais finalement trop naïve. Ce soir, la logique a donc été respectée entre deux équipes qui aiment faire durer le suspense et jouer avec le coeur de leurs supporters...
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Renato Sanches répond à Lewandowski
Tout avait si bien démarré. La première période, de bout en bout, nous avait tellement régalés que nous pouvions, à juste titre, rêver d'un match complètement fou. D'entrée, Robert Lewandowski, pourtant muet depuis le début de la compétition, ouvrait la marque d'un plat du pied droit tranchant (1-0, 2e) et après un superbe travail côté gauche de Kamil Grosicki. Ce but lui permettait même de devenir le deuxième buteur le plus rapide de l'histoire de l'Euro. Les Polonais, séduisants à l'image des combinaisons entre Lewandowski, Milik puis Grosicki (23e), en voulaient plus face à des Portugais également joueurs mais inefficaces.
Du moins, jusqu'à cette sublime action entre le prodige Renato Sanches, 18 ans, et Nani. Pour sa première titularisation, le jeune Sanches a encore prouvé qu'il avait beaucoup de talent à revendre. Aux abords de la surface, le futur joueur du Bayern joue vite vers Nani le une-deux qui, d'une subtile talonnade, lui remet dans la course. Sa frappe du gauche, légèrement déviée par Krychowiak, trompait Lukasz Fabianski (1-1, 33e).Voilà le score à égalité. Et d'ailleurs, ça n'allait plus changer à cause de Pepe, muraille infranchissable, et Cristiano Ronaldo, encore inexistant.
Pepe, le pompier. Cristiano, l'ombre de lui-même
45 minutes et puis c'est tout. Les deux équipes ayant peur, les combinaisons et autres enchaînements qui avaient fait lever le Stade Vélodrome de Marseille paraissaient bien lointains. En effet, après la pause, les deux formations ne proposaient plus du tout la même opposition. L'ennui s'installait petit à petit. Les seuls éclaircis à ce naufrage du football : les multiples interceptions de Pepe, le défenseur du Real Madrid. Exit la colère, place à la sérénité et au coeur. Cristiano Ronaldo se montrant une nouvelle fois transparent ou s'illustrant par sa maladresse et ses mauvaix choix (56e, 85e, et 92e), la véritable star portugaise, c'était Pepe. Les attaquants polonais se sont cassés les dents à de nombreuses reprises face aux interventions aussi propres que redoutables du défenseur madrilène. Et au final, cela aura suffi.
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Bref, avec la fatigue, les deux équipes filaient logiquement vers une prolongation et une séance de tirs au but inéluctable. Et là encore, le Portugal avait tout compris. Pourquoi gagner pour passer les tours d'un Euro ? Déjà première équipe de l'histoire de la compétition à s'être qualifiée en huitièmes puis en quarts sans gagner le moindre match, la belle, ou plutôt désolante, série de la Selecção se poursuit. Alors évidemment, vu comme ça, ce n'est pas brillant. Mais finalement, la méthode marche. En s'appuyant sur des valeurs mentales exceptionnelles et une solidité défensive à toute épreuve, l'équipe de Fernando Santos n'a pas volé sa place dans le dernier carré. Oui, le Portugal, sans gagner, jouera les demi-finales. Et alors ?
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