Euro 2016 - Le Portugal éteint le Pays de Galles et file en finale
On pouvait résumer le match de ce soir comme on résume les duels entre Coca-Cola et Pepsi, entre iPhone et Samsung ou entre DC Comics et Marvel. En l’absence d’Aaron Ramsey côté Gallois et de Pepe côté Portugais, les projecteurs étaient plus que jamais braqués sur les deux stars de chaque sélection : Gareth Bale du côté des Dragons, Cristiano Ronaldo côté Seleção. Un match dans le match sous fond de Ballon d’Or où il semblait impossible que deux des meilleurs joueurs du monde ne soient pas décisifs dans un moment si crucial. Et à ce petit jeu-là, c’est Cristiano Ronaldo qui a fait la différence. Auteur du premier but et impliqué sur le second, CR7 a fait jaillir la magie au bon moment pour envoyer le Portugal en finale de l'Euro.
Jusqu’au bout de l’ennui
Vivement critiquée depuis le début de la compétition pour ses matches nuls et sa réussite maximale, cette demi-finale était l’occasion parfaite pour la sélection portugaise d’enfin assumer son statut de candidate au titre. Spécialiste de la compétition face à l’invité surprise du dernier carré de cet Euro, la Seleçao se devrait de prendre le taureau par les cornes pour faire la différence face à des Gallois en pleine bourre. Problème : l’ennui a pris le pas sur le spectacle pendant les 45 premières minutes, tout comme les Gallois sur les Portugais. Les hommes de Chris Coleman maîtrisent la possession pendant les vingt premières minutes sans réellement réussir à se trouver entre les lignes. Comme souvent, c’est Gareth Bale qui a finit par prendre les choses en main. L’homme fort des Dragons fait du bien à chacune de ses prises de balle et c’est logiquement de lui que viennent les meilleures possibilités des Dragons. Une frappe non cadrée suite à une combinaison sur corner (19e), un centre que ne peut reprendre Kanu (21e) puis une frappe des 20 mètres après un rush depuis le milieu de terrain qui finit dans les bras de Rui Patricio pour la seule frappe cadrée de cette première mi-temps. Un long temps-fort dont ne profite pas le Pays de Galles face à une Seleçao insipide avec zéro tir cadré pendant les 45 premières minutes (16e ; 29e ; 32e ; 44e). Mais avec ces Portugais là, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Ronaldo puissance 9
S’il aurait pu bénéficier d’un penalty dès le début du match pour une faute de James Collins (10e), Cristiano Ronaldo semblait encore passer à côté de son match, comme il a pu le faire lors du quart de finale face à la Pologne. Il ne lui aura fallu finalement que cinq minutes en seconde période pour répondre au "Don’t Take Me Home" des supporters Gallois qui a résonné pendant de longs moments dans les travées du Parc OL. Suite à une combinaison sur corner entre Joao Mario et Raphaël Guerreiro, l'ancien Lorientais envoie une merveille de centre aux six mètres. L’espace d’un instant, le temps semble s’arrêter, comme si Cristiano Ronaldo ne poserait plus jamais pied à terre. Une détente parfaite au-dessus de Chester pour catapulter le ballon sous la transversale et ouvrir le score (50e). Un but qui fait basculer cette demi-finale et qui permet à CR7 de rejoindre Michel Platini sur la plus haute marche des meilleurs buteurs de l’histoire de l’Euro avec neuf réalisations (50e).
Le Pays de Galles plie en deux minutes
L’ennui laisse place à la folie, le temps de deux minutes où de 0-0, le tableau d’affichage indique désormais un écart de deux buts lorsque Nani se jette pour reprendre une frappe anodine de Cristiano Ronaldo. Habitués aux exploits depuis le début de l’Euro, les hommes de Chris Coleman ne reviendront pas cette fois. La faute à des Portugais enfin portés vers l’avant une fois l’écart creusé, mais qui n’arriveront jamais à mettre ce troisième but malgré de nombreuses opportunités pour Cristiano Ronaldo (63e ; 86e), Joao Mario (65e) ou Danilo (78e). Grand bonhomme de cet Euro, Gareth Bale n’aura rien pu faire malgré deux dernières banderilles sorties par Rui Patricio (75e ; 80e). Les Portugais, eux, ont désormais les yeux rivés vers la finale de dimanche face à l’Allemagne ou la France et auront à cœur d’effacer l’affront grec de 2004 à domicile (défaite 0-1).
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