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Euro 2016 : Où en est l'Espagne avant son entrée en lice contre la République Tchèque?

Double tenante du titre, l’Espagne débute son Euro contre la République Tchèque. Depuis son fiasco au Mondial 2014, la Roja a changé. Si le style demeure, les visages ont changé. Rangée parmi les favoris à sa succession, l’Espagne doit quand même faire face à quelques interrogations.
Article rédigé par franceinfo
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L'Espagne prépare son Euro (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Comment l’Espagne a digéré le Mondial 2014 ?

Au Brésil, l’Espagne était la grandissime favorite à sa propre succession. Le crash n’en sera que plus monumental. La claque 5-1 reçue en ouverture contre les Pays-Bas et le revers 2-0 contre le Chili ont renvoyé la Roja à la maison dès la fin du premier tour. Une triste fin pour Xavi, Xabi Alonso et David Villa, respectivement architectes du jeu espagnol et meilleur buteur de l’histoire de la Roja. Vicente Del Bosque, fragilisé par ce fiasco, est finalement resté pour mener les qualifications à l’Euro 2016. Hormis une défaite contre la Slovaquie lors de la deuxième journée des éliminatoires, les Espagnols ont réalisé un sans-faute (9 victoires) en n'encaissant que trois buts.

Quel gardien du temple ?

C’était le débat avant l’Euro, qui de David De Gea ou Iker Casillas serait titulaire pour la compétition? D’après les derniers échos, le portier de Manchester United tenait la corde, mais le scandale révélé par eldiario.es pourrait tout changer. Accusé par une femme d'avoir organisé en 2012 une soirée où elle aurait été contrainte d'avoir des relations sexuelles avec des footballeurs, le portier de Manchester United a démenti en bloc ces allégations. De Gea, qui n'aurait selon la presse pas participé à ladite soirée, a aussitôt reçu le soutien de Del Bosque et de ses partenaires.

Mais le joueur (25 ans, 9 sélections), symbole du renouveau générationnel espagnol, apparaît fragilisé et les différentes révélations des journaux espagnols semblent accablantes pour De Gea. Lundi, Del Bosque va devoir trancher. Après plusieurs mois de "transition douce" entre ses deux gardiens, il doit décider si De Gea est capable de faire abstraction du contexte, ou bien si Casillas, charismatique mais déclinant, est une meilleure garantie. "Nous examinerons (...) d'abord l'aspect sportif. Ensuite c'est un tout, nous devons être sûrs de ce que nous faisons, à tous les niveaux", a commenté le sélectionneur.

Quelles nouveautés ?

Leur buteur et leurs garants du jeu partis, il a fallu changer des choses au sein de la Roja. La greffe Diego Costa n’ayant jamais pris (10 sélections, 1 but), Del Bosque a dû être soulagé lorsqu’il a appris la blessure de l’attaquant de Chelsea. Une épine en moins. Orpheline de David Villa, de Diego Costa et de Fernando Torres, l’attaque de l’Espagne a dû être repensée. Paco Alcacer a eu les faveurs de Del Bosque mais la pénible saison de Valence lui a coûté la place. Del Bosque s’est tourné vers Alvaro Morata, pourtant guère efficace avec la Juventus (7 buts en 34 matches dont 16 comme titulaire). Le jeune buteur est en concurrence avec Ari Aduriz, l'attaquant de Bilbao. Sur les ailes, l'indispensable David Silva aura comme penchant à droite, Nolito, ultime surprise de ce 11.

L’attaquant du Celta Vigo s’est imposé tardivement dans l’esprit du sélectionneur espagnol, notamment grâce à sa préparation réussie (4 buts en 3 matches). Au milieu, sans ses deux "facteurs X", Del Bosque a changé ses plans. Exit le double pivot (Xavi-Xabi Alonso), le sélectionneur est revenu au 4-3-3 estampillé Barca avec trois joueurs issus de la Masia, Busquets en sentinelle avec Fabregas et Iniesta. Enfin derrière, Juanfran qui a explosé avec l’Atletico Madrid apporte la touche de vice et de "méchanceté" autrefois propriété d’Alvaro Arbeloa. La paire Sergio Ramos-Gerard Pique et Jordi Alba à gauche complètent le onze qui devrait être aligné contre la République Tchèque.

Quel niveau ?

Mais l’Espagne va devoir faire face aux mêmes problèmes qu’il y a deux ans. En 2014, Atletico et Real s’affrontaient en finale d’une Ligue des champions pompeuse en énergie pour les joueurs de Madrid et de Barcelone (sorti en quarts). Et dans le onze aligné lundi, il pourrait y avoir jusqu'à sept titulaires de l'humiliant premier match perdu face aux Pays-Bas à la Coupe du monde 2014 (5-1), une gifle mémorable qu'il convient d'effacer.

Il faudra surtout que l’Espagne retrouve les clés face à des équipes très regroupées en défense. Lors de son dernier match de préparation contre la Georgie, les Espagnols se sont inclinés (0-1) malgré une domination de tous les instants – ils avaient remporté les deux premiers contre la Bosnie (3-1) et la Corée du Sud (6-1) - . Une claque qui pourrait être salvatrice comme celle reçue en 2010 contre la Suisse en ouverture du Mondial. Quoiqu'il en soit, la Roja va s'appuyer sur les mêmes recettes : le "toque" et la possession pour remporter un troisième titre à l'Euro qui serait historique.

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