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Euro 2021 : l'Italie favorite de la compétition, réalité ou illusion ?

La Squadra Azzurra a gagné ses trois matches de poule et a terminé en tête de son groupe. 

Article rédigé par franceinfo: sport, Emmanuel Rupied
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les milieux de terrain Jorginho, Marco Verratti et Federico Bernardeschi en discussion.  (ANDREAS SOLARO / POOL)

Trois matches et trois victoires avec la manière. Les débuts idylliques de l'Italie dans cet Euro 2021 viennent rappeler à tous que la nation aux quatre titres de champion du monde est bien de retour au premier plan.

Loin des favoris que sont la France, l'Allemagne ou encore l'Angleterre avant la compétition, l'équipe de Roberto Mancini a redistribué les cartes. Mais fait-elle désormais vraiment partie de ce cercle restreint ? Franceinfo: sport vous répond. 

Invincibilité, jeu offensif, équipe jeune... Oui, l'Italie est favorite

Pour trouver la dernière défaite de l'Italie en match officiel, il faut remonter au 10 septembre 2018. Roberto Mancini débarque sur le banc de la Squadra Azzurra depuis le 14 mai en remplacement de Luigi Di Biagio, provisoirement en place après le départ de Gian Piero Ventura licencié après la non-qualification de la sélection pour le Mondial en Russie. Les cadres sont vieillissants et les résultats indignes de son glorieux passé depuis trop d'années. Avec l'ancien coach de Manchester City, les débuts sont pourtant difficiles. Une défaite face à la France (3-1) et une victoire étriquée face à l'Arabie Saoudite (2-1). Le chemin est long.

Mais avec une nouvelle génération de joueurs emmenée par Gianluigi Donnarumma, Manuel Locatelli ou encore Nicolo Barella et cornaquée par le duo Bonucci-Chiellini, il enchaîne rapidement les succès. La défaite au Portugal marque le début d'une série, toujours en cours, de trente matches sans revers et égale ainsi le record de la Squadra sous Vittorio Pozzo entre 1935 et 1939. Même sans ses huit joueurs titulaires, dimanche 20 juin, face au pays de Galles, les coéquipiers de Marco Verratti sont repartis avec une victoire. Plus fort encore, sur les onze derniers matches, ils n'ont connu que le succès, marquant 32 buts sans en encaisser un seul.

Parce que la force de cette équipe, c'est aussi son animation offensive. Grâce à ses milieux de terrain Barella, Locatelli, Jorginho ou Verratti, le jeu en transition s'opère à merveille et les ailiers comme Domenico Berardi, Federico Bernardeschi ou encore Lorenzo Insigne se régalent tout comme Ciro Immobile devant. L'Italie va vite, trop vite pour ses adversaires quand, derrière, la vieille garde de la Juventus veille au grain. 

Manque d'adversité, d'expérience... Non, l'Italie n'est pas favorite

Cette série en cours de 30 rencontres sans défaite est impressionnante. Mais pour la qualité de ses adversaires, on pourra repasser. Hormis le match nul face au Portugal en novembre 2018, les hommes de Roberto Mancini n'ont pas joué d'équipes figurant dans le top 10 du classement FIFA (Bosnie-Herzegovine, Moldavie, Estonie, Liechtenstein, Finlande...). Et l'équipe la plus forte rencontrée sur le papier, les Pays-Bas, avaient vu leur gourou Ronald Koeman les quitter quelques mois auparavant après deux années à redresser le footbal oranje. 

Jorginho face à Tuominen lors de Finlande-Italie en septembre 2019.  (MIKE KIREEV / NURPHOTO)

La confiance est là mais il est difficile de juger réellement l'Italie à l'aune de ses résultats. Car c'est aussi le cas pour ses joueurs. Hormis Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini qui ont déjà connu le très haut niveau, ils sont peu à pouvoir se targuer d'avoir joué des finales de Ligue des champions, de l'avoir gagnée ou seulement d'avoir participer à un seul match dans cette compétition.

C'est le cas du milieu virevoltant Manuel Locatelli qui évolue à Sassuolo depuis deux saisons après trois ans à l'AC Milan. Barella n'a jamais passé les poules de la Ligue des champions avec l'Inter en deux années, quand Marco Verratti n'est (presque) plus sur le terrain lorsque le PSG passe les quarts de finale. Ses apparitions sont alors réduites à peau de chagrin. 

Que dire aussi de Lorenzo Insigne ou encore de Ciro Immobile, brillants en championnat mais pas suffisamment décisifs en Ligue des champions pour permettre de passer les poules voire les huitièmes ou les quarts à leur équipe ? Le réel baromètre est encore à établir. Et alors seulement, l'Italie connaîtra sa véritable place au sein de l'échiquier européen. 

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