Euro 2021 : Lavillenie-Duplantis, Mayer, la Russie absente, les cinq choses à savoir sur les championnats d'Europe en salle en Pologne
• Lavillenie, les maîtres de la perche face à Duplantis
Depuis le début de saison, Renaud Lavillenie et Armand Duplantis ne cessent de se défier. Les perchistes ont tous deux franchi la barre des 6 mètres au saut à la perche. Chacun à deux reprises depuis janvier. Mais entre temps, Valentin Lavillenie, 29 ans, frère cadet de Renaud, a joué les trouble-fêtes pour son frère.
Souvent dans l'ombre de son frère, Valentin Lavillenie a dépassé le maître lors des derniers championnats de France en salle qui avait lieu le 21 février dernier. Le cadet a privé son aîné d'un neuvième titre de champion de France, en passant une barre à 5,77 mètres. Une performance qui pourrait le mettre en confiance pour rivaliser lors de ces championnats. Mais son frère et le Suédois ont tapé fort.
C'est le Suédois, Armand Duplantis qui avait lancé les hostilités, en décrochant la meilleure performance mondiale de la saison, 6,01 mètres au meeting en salle de Düsseldorf. Une performance qui a tenu seulement deux heures. À plusieurs centaines de kilomètres de Düsseldorf, Renaud Lavillenie n’a pas tardé à lui répondre. A Tourcoing, le Français a vite effacé les 6,01 mètres de Duplantis pour passer la barre à… 6,02 mètres.
Lors de leurs retrouvailles au Perche Élite Tour à Rouen, les deux hommes s’étaient livré une bataille sans merci. Mais impossible pour Lavillenie de rivaliser avec "Mondo" Duplantis, qui s’est avait passé les 6,03 mètres sans problème, contre 5,93 mètres pour le médaillé olympique.
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Renaud Lavillenie a pourtant eu le dernier mot au All Star Perche, le 27 février dernier. Le Français a franchi les 6,06 mètres, sa meilleure performance depuis 2014. En grande forme et jamais rassasié, il avait ensuite tenté les 6,20 mètres, soit deux centimètres de plus que le recordman du monde, Armand Duplantis. En vain. Face au géant Duplantis, les Lavillenie seront doublement représentés pour tenter de le faire tomber. Début des qualifications hommes, samedi 6 mars à 10h04.
• Mayer, Bosse, et les chances de médailles françaises
C'est très certainement le Français le plus attendu. Kévin Mayer, recordman du monde du décathlon, sera aligné sur l'heptathlon. Le spécialiste des épreuves combinés avait remporté l'épreuve en 2017 à Belgrade (Serbie) avec le record d'Europe en salle d'heptathlon établi à 6 479 points. Alors qu'il vient de se rassurer lors du All Star Perche en franchissant les 5,30 mètres, le décathlonien est ambitieux : en Pologne, il veut battre ses records personnels "à chaque épreuve". "J'ai les jambes pour battre le record du monde d'Ashton Eaton [6645 points], a-t-il lancé. Après, réussir à l'optimiser, c'est quelque chose que l'on arrive à faire que quelques fois dans sa vie. Donc, ce n'est pas à ça que je pense, je veux prendre épreuve par épreuve."
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Lui aussi est en grande forme depuis ce début d'année. Pierre-Amboise Bosse, spécialiste du 800 mètres, avait amélioré son record en salle de la distance lors du meeting de Madrid, le 24 février dernier. Avec un temps de 1'45''95, le Français avait décroché la troisième place. Sa précédente marque de référence 1'46''16, datait des Championnats de France à Miramas, quelques jours plus tôt. Même s'il est plutôt un habitué du plein air, Pierre-Amboise Bosse ne cesse de multiplier les meetings indoor depuis cette saison.
Avec vingt-cinq athlètes, les Tricolores seront bien représentés à Torun. Pourtant, la délégation française sera presque deux fois moins nombreuse que pour les Championnats d'Europe d'athlétisme en salle de Glasgow, en 2019. Mais c'est surtout la sélection féminine qui a été grandement impactée avec seulement sept athlètes présentes. Et pour cause, certain(e)s ont préféré voir plus loin et se concentrer sur les Jeux Olympiques de Tokyo. Alors que la crise sanitaire avait eu raison d'eux en 2020, ils ont été reportés à l'été 2021. Une accumulation de compétitions prestigieuses pour les athlètes qui ont donc dû revoir leurs priorités et faire des choix. Avec cinq médailles ramenées de Glasgow mais aucun titre, les Tricolores, en nombre réduit, pourront-ils égaler ce score ou même faire mieux ?
• Les temps forts de la compétition
Au total, 733 athlètes (405 hommes et 328 femmes) représentant 47 pays sont enregistrés pour cet Euro. Pour assister à l'explication entre Armand Duplantis et Renaud Lavillenie, il faudra attendre le dernier jour de compétition avec les qualification le dimanche 7 mars dès 9h51, et la finale le même jour dès 17h05.
Autre temps fort : le 60 mètres. C'est la discipline reine en salle. Deux Français seront sur la ligne de départ dès les séries le samedi 6 mars à 10h20. Mouhamadou Fall et Amaury Golitin tenteront de battre le record européen détenu par le Britannique Dwain Chambers et ses 6 secondes 42. La finale, elle, se déroulera le même jour à 20h58. Chez les femmes, deux Françaises également tenteront de s'imposer sur cette discipline : Orlann Ombissa-Dzangue et Carolle Zahi. Les séries débuteront le dimanche 7 mars à 10h20 avant de se conclure par la finale à 18h46.
A suivre également, le 800m masculin de Pierre-Ambroise Bosse, avec les séries le vendredi à 19h55, les demi-finales le lendemain à 19h25 et la finale le dimanche à 18h25, ainsi que les épreuves du 60m haies féminin et masculin (séries le samedi 6 à partir de 12h10, demi-finales le dimanche 7 à 13h05 et finales à à partir de 17h).
Les épreuves sont diffusées sur France tv sport le vendredi 5 à partir de 19h, le samedi 6 dès 18h50, et le dimanche 7 à partir de 17h.
• Les athlètes russes absents
Aucun athlète russe ne sera là pour tenter de ramener un titre dans son pays. Pour cause, la Fédération Russe est suspendue depuis 2015 en raison d'un vaste scandale de dopage institutionnalisé. Le processus leur permettant de concourir sous le statut d'athlète neutre est pour le moment gelé. La raison ? Dmitri Chliakhtine, ancien président de la Rusaf mais aussi d'autres hauts responsables de l'organisation ont été accusés d'avoir aidé Danil Lysenko, champion du monde de saut en hauteur, à fournir de faux documents pour justifier un manquement à ses obligations de localisation antidopage. Ce processus ne devrait pas être réexaminé avant la prochaine réunion de World Athletics, les 17 et 18 mars prochain.
La perchiste Anzhelika Sidorova, meilleure performeuse mondiale de l'hiver (4,90m) ou encore les sauteurs en hauteur Mariya Lasitskene (2,00m) et Mikhail Akimenko (2,31m) ne seront donc pas là pour rivaliser avec les autres athlètes européens.
• Les autres grands absents
Le Britannique Elliot Giles, spécialiste du 800 mètres, est la surprise de cette saison. Il avait fait sensation lors du meeting de Torun (Pologne) le 17 février dernier. Avec un temps de 1'43''63, l'athlète s'était emparé du deuxième chrono de l'histoire sur 800 mètres. Sur cette même piste, il pouvait rêver d'or. Pourtant, Elliot Giles a déclaré forfait pour ces Championnats d'Europe en salle. La raison ? Une accumulation de courses en février, mais surtout, la préparation pour les Jeux Olympiques de Tokyo sur lesquels le Britannique préfère se concentrer.
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Du côté des femmes, deux absences majeures seront à noter. La première, celle de la Serbe Ivana Spanovic. La spécialiste de la longueur, triple championne d'Europe (2015, 2017 et 2019) ne pourra pas défendre son titre en Pologne. L'athlète souffre en effet d'une blessure aux ischio-jambiers survenue à l'entraînement. Celle qui avait déjà connu plus d'un an de pause après une blessure au métatarse, avait repris la compétition en janvier dernier. Une nouvelle blessure qui intervient à quelques mois des JO de Tokyo.
Figure emblématique du saut en hauteur, Blanka Vlasic ne sera pas présente pour cet Euro indoor. L'athlète Croate au palmarès bien rempli (double championne du monde et double médaillée olympique) avait annoncé mettre un terme à sa carrière le 19 février dernier. À 37 ans et après des blessures à répétition, Blanka Vlasic a préféré se retirer des pistes.
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