F1/GP de Silverstone - Les écuries disent non aux trois courses consécutives
Après les habituels "back-to-back", enchaînement de deux courses lors de deux week-ends consécutifs, la F1 a bouclé ce week-end son tout premier "triple-header" en 69 saisons d'existence, avec l'Autriche au programme entre les manches française et britannique.
Pour le plus grand plaisir des pilotes, beaucoup moins des personnels des équipes, dont on a vu les cernes se creuser de semaine en semaine et qui ne cachaient pas, sur le paddock de Silverstone, leur joie de retrouver enfin un chez eux qu'ils n'ont pas revu depuis près d'un mois.
"Pour moi, c'est quelque chose à refaire, je suis super content parce que je peux courir tous les week-ends, résume le Français Pierre Gasly (Toro Rosso). C'est plus compliqué pour l'équipe, quand tu penses à toutes les familles qui sont impliquées... Ca n'est pas une vie qui est simple."
"En tant que pilote, nous ne ressentons pas vraiment les problèmes que cela pose. C'est surtout dur pour les mécaniciens et leurs familles. Ca a été particulièrement chargé pour eux", ajoute le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull.
"Dur pour tout le monde"
Alors que les nouveaux propriétaires de la F1, le groupe américain Liberty Media, envisagent de rajouter des courses au calendrier des saisons à venir (on parle actuellement de 22 ou 23 GP contre 21 cette saison) et que l'ont évoque Miami, Hanoï ou encore Copenhague comme destinations potentielles, les écuries ne cachent pas qu'elles ne souhaitent pas voir l'expérience se reproduire.
"Il n'y aura probablement pas de 'triple-header' l'an prochain, a révélé Zak Brown, PDG de McLaren Racing, en conférence de presse. C'est ce qui a été dit lors de la réunion du Groupe Stratégique (qui rassemble les écuries, le promoteur de la F1 et la Fédération internationale de l'automobile, ndlr) cette semaine, même si ça n'est pas gravé dans le marbre. La plupart des équipes, sinon toutes, préféreraient ne pas refaire trois courses consécutives".
"Je crois que nous avons compris à quel point c'était dur pour tout le monde", notamment en termes de logistique, renchérit Claire Williams, qui dirige l'écurie éponyme. "Nous avons beaucoup travaillé pour faire en sorte que nos gars puissent faire une pause et rentrer chez eux, même si ce n'était que pour 24 heures, explique-t-elle. Il a aussi fallu faire venir des gens pour les remplacer et c'est autant de travail supplémentaire."
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Saisons rallongées
Le transport des garages et des structures d'accueil des écuries a été une autre gageure, alors que l'enchaînement Autriche/Grande-Bretagne était déjà considéré comme le plus compliqué de l'année, du fait des distances importantes à parcourir par les routes. Plutôt que des courses enchaînées, on devrait donc voir dans les années à venir des saisons rallongées et l'option de week-ends raccourcis est sur le tapis.
Le GP inaugural de 2019, en Australie, a d'ailleurs été programmé une semaine plus tôt qu'en 2018, le 17 mars au lieu du 25 (sous réserve de ratification par la FIA), même si la saison ne devrait encore compter que 20 ou 21 courses.
L'argent sera le nerf de la guerre de saisons plus denses, conclut le patron de Force India, Vijay Mallya. "Si plus de Grands Prix signifie plus de revenus distribués et que je peux avoir une équipe et demie ou deux pour les courses, je le prendrais en considération, dit-il. Mais si les choses ne changent pas, plus de vingt-et-une courses ou d'autres +triple-headers+ sont tout simplement trop pour nous."
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