Fabio Cannavaro soupçonné de fraude fiscale
L'enquête dirigée par le parquet de Naples porte sur une société de location d'embarcations de luxe gérée par l'ancien défenseur central et son épouse Daniela Arenoso. Les deux époux sont soupçonnés d'avoir souvent utilisé à des fins personnelles les trois bateaux déclarés au fisc comme uniquement destinés à la location, ce qui leur avait permis d'économiser plus d'un million d'euros d'impôts entre 2005 et 2010, selon la police financière. Le régime fiscal des embarcations destinées à la location est en effet plus favorable à celui des embarcations personnelles, en particulier pour le carburant. Dans un communiqué, les avocats du couple ont assuré que le point de vue du fisc était "très discutable" et que la procédure était en cours depuis plusieurs années.
Le footballeur et son épouse, "convaincu que leur position est correcte, ont demandé à leurs avocats de fournir toutes les clarifications nécessaires, tout en contestant la mise sous séquestres", ont ajouté les avocats selon l'Ansa. L'enquête, ouverte en 2011, porte sur Fabio Cannavaro, son épouse, son beau-frère et une quatrième personne soupçonnée d'avoir servi de prête-nom pour la société de location. Les trois yachts concernés sont un Pershing 62 (le "Massivus"), un Pershing 76 (le "Chriman Naples") et un Pershing 72 (le "Chriman II"). Fabio Cannavaro, 41 ans, est né et a débuté sa carrière à Naples avant de rejoindre Parme puis l'Inter Milan, la Juventus Turin ou encore le Real Madrid. Il a mis fin à sa carrière en 2011. Immense défenseur, il compte 136 sélections en équipe nationale, dont il était le capitaine lors de la glorieuse épopée du Mondial-2006 en Allemagne, qui lui a valu de remporter le Ballon d'Or la même année.
La fraude fiscale est un sport national en Italie. Mardi, la police financière a annoncé avoir démantelé un groupe d'entreprises soupçonnées d'avoir volé 1,7 milliard d'euros au fisc italien grâce à un système de fausses factures. Selon une étude menée en 2012 par un grand institut privé, l'économie souterraine (travail au noir, activités mafieuses ou locations immobilières au noir) a représenté en 2011 environ 35% du PIB italien, soit quelque 540 milliards d'euros. La lutte contre la fraude fiscale en Italie a pris quelques grands noms dans ses filets, de Dolce&Gabbana à Maradona, en passant par Silvio Berlusconi, condamné définitivement à la prison, une peine transformée en travaux d'intérêt général, et déchu de son statut de sénateur pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset.
Flavio Briatore, le flamboyant ancien patron de l'écurie Benetton de Formule 1, a d'ailleurs comparu ce mercredi devant un tribunal à Gênes dans le cadre d'une procédure similaire entamée en 2010. Cette année-là, la police financière italienne avait saisi son immense yacht "Force Blu", estimant que Briatore était l'unique utilisateur du bateau et non pas un simple locataire, titre auquel il aurait indûment épargné au moins 3,6 millions d'euros de TVA à l'importation.
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