Federer éliminé en 8e par Gulbis
Les signes ne trompent pas. Lorsque Roger Federer décentre ses frappes, c'est qu'il manque de justesse, qu'il manque de jambes, qu'il n'est pas dans le rythme. Et c'est ce qui lui est arrivé à partir de la fin du deuxième set, contre Ernests Gulbis. Ce dernier ne lui a pas facilité la tâche avec son jeu parfois décousu, qui alterne les frappes de mammouth, les services à plus de 215km/h, les amorties, mais aussi les coups de sang, les frappes qui sortent de 3m et les bris de raquette. Avec lui, il faut s'attendre à tout. Le Suisse le savait, l'ayant déjà affronté à trois reprises (toutes en 2010) pour une defaite (sur la terre-battue de Rome).
L'ancien N.1 mondial va regretter longtemps les occasions ratées, notamment au deuxième set. Breaké au sixième jeu du premier set sur deux fautes directes (4-2), il revenait aussitôt (4-4) et les deux hommes devaient disputer un jeu décisif. Sur un smash trop long, il perdait l'un de ses services (4-3), et était mené (5-3). Là encore, il recollait au score (5-5) et sur un ace puis sur un somptueux passing-shot de coup droit croisé court, il arrachait cette première manche (7/5) après 51 minutes de jeu.
Vidéo: Federer remporte le premier set
Les occasions ratées du 2e set
Le "come on" retentissant qu'il lançait trouvait pour réponse les poings brandis par tout son clan, à l'unisson. Les visages commençaient à s'y décrisper, d'autant que sur l'entame du 2e set, il menait 40-0 sur son service, avec un point exceptionnel conclu d'un smash de revers après avoir renvoyé d'une demi-volée de revers un retour supersonique du Letton puis remis son amortie. Mais la machine se grippait alors. Il laissait filer les occasions, notamment avec une volée "facile" qui terminait dans le filet. Et sur un gros revers le long de la ligne, la tête de série N.18 faisait le break. Stefan Edberg avait beau mimer cette volée à Severin Luthi, les deux entraîneurs de Federer ne pouvaient rien changer.
Leur protégé rendait néanmoins la pareille au jeu suivant pour égaliser à (1-1). A (4-3), l'Helvète profitait de plusieurs erreurs adverses pour s'emparer de son service (5-3). Puis, il menait 40-15, avec un smash tout fait devant lui. Mais il décidait de le placer dans le contre-pied, là où Gulbis était resté. Puis, il décentrait son coup droit. Les deux balles de set étaient passées, et deux fautes successives offraient le break à son adversaire qui recollait (5-5). C'est ensuite Gulbis qui voyait filer deux balles de break au jeu suivant, l'énervant au point de casser sa raquette avant de la donner à un jeune spectateur. Encore une fois, les deux hommes se départageaient au jeu décisif, que le Letton négociait mieux pour le conclure (7/3) après 1h48 de jeu.
La tête basse, Federer rentrait aux vestiaires quelques minutes. Le bras de fer reprenait, et sur un revers qui touchait le filet avant de finir dans le couloir, Federer s'emparait du service adverse (3-2). A (5-2), Ernests Gulbis faisait appel au médecin, et regagnait les vestiaires pour s'y faire soigner. La pause lui faisait du bien, puisqu'il remontait un break de retard (5-4), mais sur sa deuxième balle de set, le 4e mondial gagnait le droit de disputer un cinquième set.
Vidéo: Federer égalise à deux sets partout
Après plus de trois heures de jeu, les deux hommes se trouvaient toujours dos à dos. Mais Ernests Gulbis avaient clairement plusieurs atouts dans sa manche: une puissance supérieure dans le jeu, un service destructeur, et une capacité à anticiper les coups adverses. Sans compter sa "créativité" qui empêche l'adversaire de prévoir les coups à venir, mais peut aussi le mener sur le chemin de l'inconstance. Mais pas aujourd'hui. Dans le deuxième jeu, il s'emparait de l'engagement de Roger Federer (2-0). Il ne se faisait ensuite aucune frayeur sur son service, pour finalement s'imposer après 3h41 de jeu.
Vidéo: La balle de match
Ernests Gulbis se qualifie pour la deuxième fois de sa carrière pour un quart de finale en Grand Chelem. La première, c'était ici-même, en 2008. Vainqueur à Marseille et Nice cette saison, le Letton confirme qu'il aime bien jouer en France. Pour Roger Federer, le record en solitaire du plus grand nombre de quarts de finale en Grand Chelem de l'ère Open attendra. Il demeure en compagnie de Jimmy Connors, avec tout de même 41 quarts en carrière.
Vidéo: La réaction d'Ernests Gulbis après sa victoire
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