Federer sans forcer, Monfils au forceps
C'est par une sacrée frayeur que Gaël Monfils a débuté l'Open d'Australie. Le Français, tête de série N.12, a en effet failli caler dès le premier tour face au Néerlandais Thiemo De Bakker. Poussé vers la sortie par le 47e mondial, Monfils a concédé les deux premiers sets 7-6 (7/5), 6-2. A 5-3, service à suivre pour le Néerlandais, dans le 3e set, l'affaire semblait même pliée. Le Parisien avait déjà jeté sa raquette de rage et échoué à plusieurs reprises à prendre le service de son adversaire. A l'inverse, De Bakker, poing serré, survolait le match, n'hésitant pas à conclure au filet ses points. Mais finalement, Monfils enlevait la 3e manche en remportant quatre jeux de suite, et laissait échapper un gros soupir de soulagement. En début de quatrième set, le Néerlandais disparaissait plusieurs minutes pour se faire soigner, alors qu'il menait 2-1. A son retour, il laissait défiler les jeux blancs et un abandon se profilait. Il se remettait toutefois en selle en début de cinquième manche, se procurant même une balle de break, sauvée par Monfils. Mais le Parisien, qui semblait enfin se retrouver, accélérait, prenait deux fois la mise en jeu adverse pour finalement s'imposer 6-7 (5/7), 2-6, 7-5, 6-2, 6-1.
"On peut dire que c'est la chance, de la réussite ou un miracle, oui", a réagi le Français. "J'espère que cela ne m'arrivera plus", a-t-il dit, avant d'analyser sa performance. "C'est un peu de ma faute. Je mène 5-3 au premier set et je suis envahi par des pensées négatives. Une fois mené, je me suis raccroché à ce que j'ai pu". Et d'ajouter : "Je savais qu'il pouvait très bien jouer mais je ne l'avais jamais vu tenir pendant deux heures et demie. Je me suis rappelé les propos de mon coach Roger Rasheed qui m'avait rappelé que Thiemo ne croyait pas toujours en lui. Je me doutais qu'il aurait du mal à conclure et c'est ce qui s'est passé."Au prochain tour, Monfils affrontera le Portugais Federico Gil ou l'Uruguayen Pablo Cuevas. Surtout, il devra éviter ce genre de prestation s'il souhaite se hisser plus haut dans le tableau, où l'attendent théoriquement Stanislas Wawrinka, Andy Roddick et Roger Federer.
Ce dernier a d'ailleurs facilement obtenu son billet pour le second tour face au Slovaque Lukas Lacko (6-1, 6-1, 6-3). En 1 h 24 de jeu, Federer a déroulé sur la Rod Laver Arena face au N.97 mondial, qui s'était fait remarquer à Doha en début d'année en prenant un set à Rafael Nadal, cependant grippé. Federer a certes concédé son service une fois au 3e set, mais a survolé la rencontre, en convertissant 7 balles de break sur 14. Le N.2 mondial retrouvera au prochain tour le Français Gilles Simon, tout juste vainqueur du tournoi de Sydney, ou le Taïwanais Yen-Hsun Lu. Comme Federer, l'Américain Andy Roddick (N.8) n'a pas traîné pour se qualifier pour le second tour. Opposé au Tchèque Jan Hajek, 96e joueur mondial, il n'a eu besoin que d'1h40 de jeu pour l'emporter en trois petits sets (6-1, 6-2, 6-2). Comme à son habitude, l'Américain a mitraillé au service, avec 18 aces et un taux de réussite de 80% sur sa mise en jeu. Au prochain tour, il sera opposé au Russe Igor Kunitsyn. Novak Djokovic (N.3), victorieux de l'Espagnol Marcel Granollers (6-1, 6-3, 6-1), rencontrera pour sa part les Croates Ivo Karlovic ou Ivan Dodig.
Qualifications rapide également des Français Richard Gasquet, Gilles Simon et Nicolas Mahut, tombeurs respectivement du Canadien Frank Dancevic (6-3, 6-4, 6-4), du Taïwanais Yen-Hsun Lu (6-7[3], 6-2, 6-4, 6-2) et de l'Argentin Brian Dabul (6-3, 6-4, 6-4). Au tour suivant, ils seront opposés au Français Adrian Mannarino, au Suisse Roger Federer et au Serbe Viktor Troicki. "Mannarino, je sais qu'il a un bon revers, qu'il est talentueux, a estimé Gasquet au sujet de son futur adversaire. Il n'a pas grand chose à perdre. La pression sera plus sur moi mais j'ai l'habitude." De son côté, Simon n'a pas caché son appréhension : "Contre Federer, forcément ce sera très dur. Il n'a jamais perdu au 2e tour d'un Grand Chelem depuis 30 tournois (Roland-Garros 2003, ndlr). J'ai gagné deux fois contre lui, ce sont les victoires dont je suis le plus fier, mais ce n'est pas pour cela que je suis sa bête noire. Il se méfie un peu mais il sait qu'il est le plus fort, et il a bien raison."
L'aventure s'arrête, en revanche, là pour le Russe Nikolay Davydenko. L'ancien N.3 mondial, qui semblait sur la voie d'un retour en forme, a en effet été éliminé par l'Allemand Florian Mayer (6-3, 4-6, 7-6[4], 6-4). "J'ai essayé de me battre car je ne jouais pas très bien, a déclaré le Russe, quart de finaliste l'an passé. Mais ce n'étais pas suffisant, je ne suis plus tout jeune, à courir et me battre sur tous les points." L'Américain Sam Querrey (N.18) a lui aussi pris la porte prématurément, chassé par le Polonais Lukasz Kubot 5-7, 6-2, 3-6, 6-1, 8-6.
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