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"Demain le sport" : donner plus de visibilité aux parasports dans les médias, le vœu de Michaël Jérémiaz

Chaque jour, une idée pour le sport de demain. Dans le prolongement de "Demain le sport", événement organisé par Radio France, l'Equipe et France Télévisions à la Maison de la Radio et de la Musique en septembre, une championne ou un champion nous donne son idée pour le sport de demain en partenariat avec les Etoiles du sport.
Article rédigé par Fabrice Rigobert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Michael Jérémiasz aux Etoiles du sport 2022 à Tignes. (KEMPINAIRE STEPHANE / KMSP)

Champion paralympique de tennis en fauteuil aux côtés de Stéphane Houdet aux Jeux de Pékin en 2008, Michaël Jérémiasz, porte-drapeau de la délégation française à Rio en 2016, est très engagé pour le développement des parasports. Membre de la commission des athlètes des Jeux de Paris 2024, Il milite pour une amélioration de l'exposition médiatique de toutes les disciplines.

franceinfo: A moins de deux ans des Jeux de Paris 2024, les différences de traitement restent aujourd'hui très importantes ? 

Michael Jérémiasz: Quand j'ai commencé ma carrière de joueur de tennis en fauteuil, au début des années 2000, les parasports étaient invisibles. On n'en parlait quasiment pas, uniquement au moment des Jeux paralympiques et encore de manière extrêmement confidentielle. Ça a augmenté progressivement en 2008, pendant les Jeux paralympiques, une heure par jour, toujours en différé, puis il y a une petite accélération en 2012, sous l'influence de nos voisins anglais qui ont montré qu'on pouvait médiatiser comme il se doit les athlètes paralympiques, et pas uniquement pendant les Jeux paralympiques. Et puis une énorme accélération en 2016, notamment sur le service public. On est passé à 100 heures de direct.

Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une plus grande diversité, une offre beaucoup plus large. Même s'il y a du sport partout, il y a quand même beaucoup plus de sport masculin que de sport féminin, beaucoup plus de sports professionnels que de sports amateurs. Il y a quand même encore plus de sports valides que de sports pratiqués par des athlètes handicapés. Donc, c'est juste d'arriver à encourager et inciter aujourd'hui les dirigeants de groupes de médias et de groupes de presse d'être un peu plus courageux, de s'y engager. Et puis aussi aux annonceurs, aux distributeurs, aux financeurs tout simplement d'aller mettre l'argent là où il n'existe pas, peut être d'arbitrer et de pas se contenter toujours d'aller là ou c'est le plus facile, et peut être d'apprendre à marketer un peu plus et d'être un peu plus courageux politiquement. 

Comment peut-on faire pour atteindre cet objectif ? Vous donnez quelques pistes, mais il faut aller plus loin. Est ce que ça passe par des redistributions de droits télés ? Quelles peuvent être les clés 

La clé, c'est l'éducation, si aujourd'hui on se pose encore la question de savoir que le sport masculin serait plus intéressant à regarder que le sport féminin, c'est manifestement parce qu'on est ignorant et qu'on a ce vieux réflexe de comparaison. Et c'est valable évidemment pour les parasports. Si depuis la plus tendre enfance on est capable de faire du sport ensemble, si on est capable de valoriser l'individu quel qu'il soit, garçon, fille, valide ou handi, la question ne se posera pas, donc on n'aura pas besoin de quotas, on n'a pas besoin de redistribution. Il faudrait que, à un moment, les gens fassent ce qui leur paraît évident. Mais ça, c'est l'histoire d'une génération. Il faut apprendre et rééduquer nos enfants pour que plus tard, quand ils seront à des postes de décision, ils pourront dire là, j'ai envie d'aller d'y aller comme ça.

Je l'ai encore vu en Angleterre il y a quelques semaines, on a diffusé le championnat du monde du rugby à treize en fauteuil. Je savais pas que ça existait et je l'ai découvert sur la BBC. On est capable de faire ça et pas uniquement pendant les Jeux, toute l'année. Mais bon, la clé, ça reste le courage politique, quand même.

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