FFF : Un budget record en prévision
250,2 millions d'euros pour la saison 2018-2019 : jamais dans son histoire, la Fédération n'avait disposé d'autant de ressources. Quatre jours après le retentissant succès de l'appel d'offres des droits TV de la Ligue 1 (1,153 milliard d'euros par an entre 2020 et 2024), le football français continue ainsi d'annoncer de bonnes nouvelles sur le plan financier.
Recettes assurées pour 5 ans
L'augmentation du budget de la Fédération (+22%), qui ne tient pas compte de la dotation Fifa pour la Coupe du monde, de l'ordre de 16,3 millions d'euros dans l'hypothèse d'une qualification de l'équipe de France pour les quarts de finale, est liée au renouvellement des contrats de sponsoring intervenu ces derniers jours (Coca-Cola, Belin ou le Crédit agricole), ainsi qu'au démarrage du nouvel accord avec l'équipementier Nike qui doit rapporter 50,5 millions d'euros par an jusqu'en 2026.
Le total des ressources commerciales (partenariat, droits TV) s'élève donc à 181,6 millions d'euros, soit 73% du budget, dont 113 millions générés par l'équipe de France, le fleuron de la FFF. "Les recettes sont assurées pour 5 ans, s'est réjoui Noêl Le Graët. C'est la première fois qu'avant une Coupe du monde tous les contrats sont signés jusqu'à la prochaine édition."
Le football amateur va profiter de cette manne puisque 32% du budget de l'instance lui sera consacrée (86 millions d'euros), une hausse de 12%.
Le Graët tacle la Cour des comptes
Fort de ces résultats, Noël Le Graët s'est permis de taquiner la Cour des Comptes, qui avait émis des critiques sur la gestion dispendieuse de l'instance. "La Cour des comptes ne s'est pas rendu compte que la Fédération française de football est devenue une grosse affaire et qu'elle travaille sérieusement, a-t-il lancé à la tribune de l'AG. Parmi les reproches qu'on nous a faits, c'est d'être trop à l'aise. C'est un compliment."
Bravache et se sentant en position de force, il a même déclaré qu'il inviterait de nouveau les présidents de ligues et districts en Russie durant le Mondial, alors que les Sages de la rue de Cambon reprochent à la FFF un voyage d'un million d'euros d'une délégation de la Fédération pour assister au Brésil au quart de finale de la Coupe du monde entre la France et l'Allemagne en juillet 2014.
"Vous les présidents de ligues et districts, vous serez avec nous à Moscou, malgré la Cour des Comptes. Parce que c'est justice, que vous méritez d'y être et que je préfère avoir une réflexion désagréable que de ne pas faire ce que je ressens", a-t-il affirmé sous les applaudissements nourris des délégués.
Les fumigènes, le sujet qui fâche
La bonne santé financière du foot français n'a toutefois pas éclipsé les sujets qui fâchent et Le Graët n'a pas hésité à frapper du poing sur la table au sujet des incidents qui se multiplient dans les stades français, Marseille et Lyon étant notamment dans le collimateur de l'UEFA après la saison d'Europa League.
"Les fumigènes, c'est terminé, a tonné le dirigeant breton. Je demande à la Ligue, dès la rentrée, d'interdire complètement les fumigènes, sinon la Fédération le fera. C'est dangereux, un jour il y aura un accident. Et l'UEFA ne nous donnera plus de stades et nos terrains se feront suspendre pour la Ligue des champions et l'Europa League."
"Tout ce qui est fumigène, si on en voit un, je vous donne ma parole d'honneur que la Fédération française prendra le dossier en main, quels que soient les textes, et ajoutera peut-être des pertes de points. On va réunir tous les grands clubs parce que l'on ne peut pas continuer comme ça. Cela pourra aller très très loin", a-t-il poursuivi.
L'avertissement n'a pas pu échapper à la présidente de la LFP Nathalie Boy de La Tour, ni au Directeur général Didier Quillot, pourtant très applaudis juste avant pour le résultat de leur appel d'offres sur les droits TV de la L1.
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