Fifa: Domenico Scala, président de la commission d'audit, claque la porte
Gianni Infantino a fait adopter un amendement qui transfère au gouvernement de la Fifa le pouvoir de nommer ou démettre les présidents de la commission d'éthique ou d'audit, "ce qui prive ces organes de leur indépendance" et "détruit l'un des acquis essentiels de la réforme", a annoncé M. Scala dans un communiqué.
Le congrès, qui rassemble l'ensemble des fédérations mondiales, a "donné vendredi au conseil le pouvoir exclusif de nommer ou démettre de leurs fonctions les membres des organes de supervision indépendants, tels que la commission d'éthique, la commission des recours ou la commission d'audit et de conformité", explique M. Scala. Avec cette décision, il est possible pour le conseil, présidé par Gianni Infantino "d'entraver des enquêtes contre des membres à tout moment, en démettant de leurs fonctions les membres des commissions ou en s'assurant de leur approbation à travers la menace de les renvoyer", dénonce M. Scala. "Ces organes sont de fait privés de leur indépendance et menacés de devenir des auxiliaires de ceux qu'ils sont censés superviser", a-t-il encore estimé.
Scala consterné
M. Scala se dit "consterné par cette mesure car elle remet en cause un pilier central de la bonne gouvernance de la Fifa et détruit l'un des acquis essentiels des réformes. Pour cette raison, j'annonce ma démission immédiate de mon poste de président de la commission d'audit et de conformité de la Fifa". La commission d'éthique de la Fifa, composée de magistrats professionnels, a joué un rôle essentiel dans la crise qui secoue actuellement la Fifa en suspendant pour 6 ans l'ancien président Sepp Blatter et le candidat à sa succession Michel Platini. La suspension de Platini a ensuite été réduite à 4 ans par le TAS.
Placé à ce poste en 2013, il était placé en première ligne en 2015, quelque semaines après l'explosion du Fifagate. Domenico Scala devait en effet mener de grandes réformes au sein de la Fifa afin que pareil scandale ne se reproduise plus. Il s'était prononcé, quelques mois après, sur les mises en accusation de Sepp Blatter et Michel Platini qui, selon lui, s'étaient rendus coupables de "falsification des comptes".
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