Fontaines à eau, écocup… Les 20 km de Paris disent adieu aux bouteilles plastiques

La 46ᵉ édition, qui se déroule dimanche, est la première course parisienne où le plastique à usage unique est interdit. Une telle mesure représente un défi logistique et un coût financier pour les organisateurs.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Lors des 20 km de Paris, le 8 octobre 2023. (STADION-ACTU / MAXPPP)

Trente mille coureurs arpenteront dimanche 13 octobre les rues du centre-ville de Paris, à l'occasion des Vredestein 20 km. Une 46e édition un peu à part : aucune bouteille d'eau en plastique ne sera distribuée aux participants au moment des ravitaillements. La conséquence de la mesure prise il y a quelques jours par la mairie de Paris d'interdire le plastique à usage unique pour toutes les courses à pied.

Une course comme les 20 km de Paris représentait 150 000 petites bouteilles d'eau distribuées aux coureurs. La mairie de Paris y a mis donc fin, à charge pour les organisateurs avec l'aide de la ville de trouver une alternative. "On a prévu des fontaines à eau sur quatre ravitaillements et aussi des ecocups qui seront préremplis par les bénévoles, explique Didier Eck, le patron des 20 km. Ce sont des fontaines à eau qui auront un débit rapide, donc les coureurs arriveront avec leurs contenants et n'auront qu'à appuyer sur les boutons des fontaines. Il y aura suffisamment de fontaines pour qu'il n'y ait pas de queue."

Nouvelle donne environnementale et financière

Cela fait déjà trois ans que la mairie réfléchit à une telle interdiction, avec l'ambition de supprimer les 20 tonnes de déchets plastiques rien qu'avec les courses à pied. Il y en a plus d'une centaine chaque année dans la capitale. Pour l'adjoint aux sports Pierre Rabadan, c'est le bon moment, comme un symbole de l'héritage des Jeux olympiques : "On souhaitait donner aux organisateurs le temps d'intégrer cette nouvelle donne dans l'organisation des courses. On sait que pour certaines organisations, la plupart sont des associations, étaient aussi financées par des minéraliers."

Mais supprimer les bouteilles et les remplacer par d'autres dispositifs a un coût : pour cette phase test, la ville de Paris aide les organisateurs. Mais après, ils devront trouver d'autres ressources, ce qui représente par exemple 90 000 euros en plus pour les 20 km.

"Soit on va essayer d'augmenter notre panel de partenaires pour participer. Sinon ce sera le prix du dossard qui en pâtira un petit peu. On devra peut-être l’augmenter de trois euros dans les prochaines années."

Didier Eck, président des "Vredestein 20 km"

à franceinfo

Didier Eck ajoute : "On a déjà beaucoup fait en matière d’éco-responsabilité, avec un système de récupération des bouteilles d’eau et leur recyclage. On a aussi deux salariés rien que sur cette thématique."

Pour Manon Richert, de l'association Zéro Waste France, il s'agit d'une première étape positive. Mais elle demande à aller plus loin et pas uniquement dans les courses à pied. "La France est engagée sur une trajectoire de sortie du plastique à usage unique d'ici 2040, rappelle Manon Richert. Aujourd'hui, les mesures qui sont prises ne suffisent clairement pas à atteindre cet objectif. Donc il faut des mesures d'interdiction pour aller plus loin, et qui ne se cantonnent pas aux événements sportifs." D'autres courses à l'étranger ont déjà franchi le pas, comme à Bruxelles, San Francisco ou Genève, avec succès.

Les bouteilles plastiques interdites lors des courses dans Paris : reportage de Jérôme Val

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