A la Fifa, c'était "la Coupe du monde de la fraude" ironise le procureur fédéral de Brooklyn
Une "Coupe du monde de la fraude", voilà comment le procureur américain Kelly Currie a qualifié ironiquement le système de corruption découvert au plus haut niveau de la Fifa. Et d'ajouter que les 14 inculpations de dirigeants et de partenaires de l'instance n'étaient que "le début de l'effort, pas la fin".
Enquêteur américain: c'est la coupe du monde la fraude. #FIFAgate
— Frédéric Carbonne (@FCarbonne) May 27, 2015
FIFAgate
Neuf hauts dirigeants de l’instance mondiale du football et cinq partenaires ont été inculpés de corruption mercredi. Ils auraient participé à un vaste système de versements de pots-de-vin et de blanchiment d’argent depuis les années 1990 jusqu’à nos jours. Sept d'entre eux ont été arrêtés à Zurich, fief de la Fifa. L’affaire, déjà requalifiée "FIFAgate" sur les réseaux sociaux, porte un coup très dur à l’organisation qui doit élire ce vendredi son prochain président, et qui a toujours cultivé le secret le plus strict en interne.
Ils ont "corrompu le football mondial pour servir leurs intérêts et s'enrichir personnellement"
Pour la ministre américaine de la Justice Loretta Lynch, qui avait lancé la procédure à l’époque où elle était encore procureure au parquet du district de New York, ces personnalités de la FIFA, issues pour moitié de la Concacaf, la Confédération de football d'Amérique du Nord, "ont corrompu le football mondial. Ils avaient la confiance de tous, ils en ont abusé pour s’enrichir personnellement ", a-t-elle ajouté, précisant que la prochaine étape serait "l’extradition, nous allons le demander à la Suisse sous 40 jours ". Six des sept personnes interpellées s’opposent néanmoins à cette extradition.
Loretta Lynch: les dirigeants avaient la confiance de tous, ils en ont abusé pour s'enrichir personnellement. #FIFAgate
— Frédéric Carbonne (@FCarbonne) May 27, 2015
Si l’enquête a été diligenté depuis les Etats-Unis par le FBI, c’est parce que ces hauts dirigeants de la FIFA ont scellé leurs accords présumés frauduleux sur le sol américain, avec des représentants des médias sportifs et des dirigeants de sociétés de marketing. Des dessous de table négociés, et versés sur des comptes dans des banques américaines, également. Ce système a fonctionné à plein pour l’attribution des Coupes du monde 2018, 2022, et même celle de l’Afrique du Sud en 2010 selon Loretta Lynch.
Une taupe au sein de l'organisation travaillait pour le FBI
Selon les informations du Wall Street Journal (en anglais) Charles Blazer est l'homme par qui le scandale est arrivé. Cet ancien secrétaire général de la Concacaf, ancien membre exécutif de la Fifa, a plaidé coupable dans ce dossier, et aurait accepté de coopérer avec les enquêteurs du FBI. Il aurait donc enregistré, au profit de l'enquête, des conversations accablantes avec plusieurs cadres de l'oganisation.
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