L'AC Milan donne la leçon à Arsenal en 8e
Arsenal pensait avoir franchi un cap. Le début de saison catastrophique oublié, le retour du sauveur Thierry Henry, une 4e place en Premier League et un 8e de finale de Ligue des Champions à réaliser, Arsène Wenger imaginait possible un exploit à San Siro. Jamais éliminé par un club italien lors de matches par éliminations directes après 8 confrontations, les Gunners semblent bien mal partis pour conserver cette dynamique. En s'inclinant (4-0), ils encaissent la plus sévère défaite de leur histoire dans cette compétition.
Pendant les 45 premières minutes, l'équipe anglaise n'a pas vu le ballon, n'a pas enchaîné de mouvements offensifs, n'a pas donné de rythme. Bref, l'AC Milan a posé la main sur le match, et a serré bien fort. Avec des joueurs offensifs (notamment Ibrahimovic, peu friand de cet exercice) très actifs pour presser une arrière-garde anglaise friable ces derniers temps, et des milieux de terrain explosifs à l'image de Boateng, l'équipe lombarde n'a laissé aucun espace, aucun répit. Walcott fantomatique, van Persie éclipsé, Rosicky discret comme Arteta, les Gunners ont vu les vagues déferler sur leur but, sans parvenir à les endiguer ni à amener un semblant de danger sur le but d'Abbiati. Et même la sortie dès la 11e minute de Seedorf, qui disputait son 123e match en Ligue des Champions, ce qui le place sur le podium derrière Raul et Giggs, n'a pas altéré le rendement milanais.
Ibrahimovic passeur et buteur
C'est ainsi qu'à la 15e minute, sur un mauvais dégagement de Szcesny, Nocerino récupérait le ballon et trouvait Boateng, qui enchaînait le contrôle de la poitrine pour s'emmener le ballon dans sa course et la volée puissante du droit, qui venait se loger juste en-dessous de la barre transversale anglaise (1-0). Un but somptueux de part sa vitesse d'exécution. Cette ouverture du score ne ralentissait pas les Milanais. Nocerino enlevait trop son tir (21e), Ibrahimovic passait devant un Vermaelen hésitant avant de se heurter au portier d'Arsenal (24e), Robinho voyait sa passe pour "Ibra" interceptée par le retour de Koscelny (36e)...
Mais l'inévitable survenait à la 38e minute. Ibrahimovic, parti à la limite du hors jeu, profitait de l'hésitation de Sagna pour débouler sur le flanc gauche avant d'adresser une offrande du gauche à Robinho, seul au milieu de trois Gunners, qui plaçait sa tête croisée au fond des filets (2-0). Dans le temps additionnel, Boateng tentait une nouvelle frappe de mule à côté, avant qu'Antonini ne cadre pas son tacle sur une passe millimétrée d'Ibrahimovic en plein dans l'axe.
Après la pause, Wenger décidait de faire entrer son héros, Thierry Henry, à la place de Walcott. Mais le miracle ne survenait pas, l'AC Milan trouvant encore l'ouverture sur un décalage d'Ibrahimovic pour Robinho, qui profitait d'une glissade de Vermaelen pour tirer et s'offrir un doublé (49e, 3-0). A la 66e minute, une aile de pigeon de Henry trouvait van Persie dont la volée du gauche était détournée en corner par Abbiati. C'était la première grosse occasion des Gunners. Mais pas la première d'une série.
Tristes adieux de Henry
Toujours aussi à son aise, "Ibra" poursuivait son chemin en mystifiant Djourou pour obtenir un penalty (79e), qu'il transformait lui-même (4-0). Une juste récompense pour un joueur, habituellement très individualiste, à la dévotion exceptionnelle pour son équipe ce soir. Et si la qualification est pratiquement dans la poche des hommes d'Allegri, c'est aussi dû à la performance d'Abbiati, le gardien écartant une nouvelle tentative de la tête de van Persie (85e). Pas beaucoup de travail pour le portier transalpin, mais il a été bien fait. Et son homologue n'a pas été beaucoup plus sollicité, même s'il a encaissé quatre buts. Il en a empêché un cinquième, sur une frappe du droit de Pato dans le temps additionnel.
Pour son dernier match sous ce maillot avant de retourner aux New York Red Bulls, Thierry Henry finit la tête basse. Son équipe vient d'encaisser son premier revers lors de ses cinq derniers matches. Et elle ne devrait pas entrevoir les quarts de finale de la Ligue des Champions, comme l'année dernière où elle avait été éliminée par Barcelone à ce stade de la compétition. A moins d'un miracle, mais sans le plus grand canonnier de son histoire, cela semble inimaginable. Jamais une équipe battue (4-0) à l'aller ne s'est qualifiée depuis la création des Coupes d'Europe.
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