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Affaire de la sextape de Valbuena : les huit phrases à retenir de l'audition de Benzema devant la juge

"Le Monde" publie, mercredi, l'essentiel des déclarations de l'avant-centre des Bleus avant sa mise en examen pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs".

Article rédigé par franceinfo
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Le joueur Karim Benzema lors du match France-Arménie le 8 octobre 2015 à Nice.  (VALERY HACHE / AFP)

Quelques heures avant sa première interview depuis le début de l'affaire, dont la diffusion est prévue au 20 heures TF1, mercredi 2 décembre, Le Monde publie l'essentiel des déclarations de Karim Benzema devant la juge d'instruction Nathalie Boutard, le 5 novembre. Une publication qui a irrité les avocats du joueur. L'un d'entre eux, Alain Jakubowicz, a annoncé sur RTL qu'il allait porter plainte pour violation du secret de l'instruction. 

L'avant-centre des Bleus a été mis en examen pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs" dans l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena. Voici les huit phrases à retenir de son audition devant la juge. 

"Je pense que c’est un gros malentendu, tout ça"

A la question de la juge "reconnaissez-vous les faits ?", le joueur de l'équipe de France commence par nier. "Non, je n’ai pas participé à ça, répond-il. (...) Je pense que c’est un gros malentendu, tout ça. Au départ, je voulais le [Mathieu Valbuena] mettre au courant d’une histoire qu’il y avait sur lui et l’aider. C’est quelqu’un qui joue avec moi en équipe de France, c’est un pote. Je voulais le mettre au courant de cette histoire et discuter avec lui pour lui faire part que moi aussi ça m’était arrivé et voir ce qu’il en pensait."

Karim Zenati, "c’est mon ami, un très bon ami, comme un frère"

La magistrate interroge aussi Karim Benzema sur Karim Zenati, son ami d'enfance, soupçonné d'être l'un des intermédiaires impliqués dans la tentative d'extorsion. "C’est mon ami, un très bon ami, comme un frère. Oui, c’est un ami d’enfance", indique Karim Benzema. Il explique qu'il est employé dans sa société [Best of Benzema] depuis deux ou trois ans, mais qu'il ne sait plus quel poste il occupe. "Aviez-vous connaissance de ses condamnations et de sa situation actuelle ?", lui demande la juge. "Oui. Oui, je savais qu’il était en libération conditionnelle", répond Karim Benzema.

"Une personne est venue me remettre un coussin Louis Vuitton"

Karim Benzema explique les circonstances dans lesquelles il aurait eu connaissance de l'existence d'une vidéo "chaude" concernant Mathieu Valbuena. "Trois semaines avant" la rencontre France-Arménie du 8 octobre, "j'étais à Madrid. J’étais à un déjeuner avec Karim Zenati. Une personne est venue me remettre un coussin Louis Vuitton et m’a parlé d’une vidéo sur Mathieu Valbuena", raconte-t-il. "Je lui ai dit : 'Arrête-toi tout de suite, je ne veux pas en entendre parler.' (...) Ensuite, je n’ai pas eu d’autres contacts avec cette personne, c’est la seule fois où je l’ai vue", assure-t-il.

"Parfois, au téléphone, j’abuse un peu, je déconne"

Karim Benzema est ensuite invité à s'expliquer sur les propos qu'il a tenus au téléphone avec Karim Zenati, révélés par une interception judiciaire datant du 6 octobre. Il lui dit avoir vu "l'autre", Mathieu Valbuena, et qu'il ne "prend pas au sérieux" l'affaire. Karim Zenati lui répond : "Ouais, ça veut dire en vérité, je crois, il va rien lâcher celui-là, non." Visiblement embarrassé, Karim Benzema assure à la juge : "Parfois, au téléphone, j’abuse un peu, je déconne. (...) Je ne parle que d’aide. Je n’avais pas autre chose derrière la tête."

"La vidéo, je ne l’ai pas vue"

Au cours d'une conversation avec Mathieu Valbuena, Karim Benzema a assuré à son coéquipier en équipe de France d'avoir vu le contenu de la sextape. "Avez-vous vu la vidéo ?", lui demande Nathalie Boutard. "Non, je ne l’ai pas vue", admet le joueur. "Pourquoi lui dites-vous alors ?", reprend la juge. "Franchement je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. (...) Comme Karim [Zenati] m’a dit que c’était une vidéo sérieuse, c’est ce que j’ai dit à Mathieu. Je me suis fait un film par rapport à ce que m’avait dit Karim, parce que je lui fais confiance et qu’il est mon meilleur ami", argumente l'avant-centre. "Je pense qu’il [Zenati] l’a vue, car il m’en a parlé avec des détails. (...) Qu’on voyait Mathieu dedans, que c’était une vidéo porno, sexuelle, qu’on le voyait bien et qu’il se filmait", poursuit-il.

"De l'argent, j'en ai. Je n'en ai pas besoin. Karim non plus"

Alors que la juge d'instruction s'étonne du comportement de Karim Benzema à l'égard de Mathieu Valbuena, qu'il était censé vouloir aider, l'intéressé répond : "C’est quelqu’un que j’apprécie. Ce n’était que de l’aide, je n’avais rien d’autre derrière la tête, de chantage ou d’argent. Et d'ajouter : "De l’argent, j’en ai. Je n’en ai pas besoin. Karim [Zenati] non plus. Je lui en donne de l’argent, il est employé dans ma société. Après, au téléphone, on a abusé, je m’en veux de parler de cette manière, parce que c’est pas bien."

Un peu plus tard, il répète à propos de Karime Zenati : "Je ne comprends pas l’histoire de chantage et d’argent. Car, je vous le répète, il ne manque vraiment de rien. (...) J’ai réussi ma vie. Je lui fais partager, car c’est mon ami depuis tout petit."

"'Tarlouze', on peut le dire à tout le monde, à ses amis, à ses potes"

"Le 19 octobre 2015, vous semblez très inquiet de votre mise en cause et vous qualifiez M. Valbuena de 'tarlouze'", lui rappelle la juge. "Forcément, je suis énervé. Je me suis dit qu’il [Mathieu Valbuena] était allé me dénoncer à la police, alors que j’étais allé le voir", se justifie Karim Benzema. "Après, 'tarlouze', on peut le dire à tout le monde, à ses amis, à ses potes. Pour moi, pour la nouvelle génération, c’est amical", avance-t-il pour se justifier. 

"Franchement, j'ai la haine"

Invité à "ajouter quelque chose" s'il le souhaite, Karim Benzema conclut :  "Je suis vraiment déçu de l’ampleur de cette histoire, parce que chantage, des trucs comme ça, franchement, c’est grave. Même pour mon ami Karim Zenati. J’ai tout fait pour qu’il sorte de prison, pour qu’il ait une meilleure voie, il travaille pour moi. Et là, me retrouver avec une histoire comme ça, avec un joueur de mon équipe que j’aime bien, je suis déçu. (...) Franchement, j’ai la haine."

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