Benzema, Valbuena, Euro, Platini : Deschamps n'esquive pas les sujets qui fâchent
Dans une interview accordée au "Parisien/Aujourd'hui en France", le sélectionneur des Bleus commente l'actualité mouvementée des Bleus et du monde du foot.
Le sélectionneur de l'équipe de France de football, Didier Deschamps, est revenu vendredi 18 décembre dans Le Parisien sur les différents sujets qui secouent les Bleus et le milieu du foot. Affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, Euro 2016, Platini, l'ancien capitaine français répond aux questions du quotidien, comme le résume ci-dessous francetv info.
"Karim a fait une erreur, c'est évident"
C'est la grosse épine dans le pied de Didier Deschamps. L'affaire du chantage à la sextape visant Mathieu Valbuena a provoqué la suspension sine die de Karim Benzema. "C'est une affaire qui me gêne, qui m'énerve, et dont je me serais bien passé", commente le sélectionneur, qui rappelle une nouvelle fois que "la seule autorité habilitée à juger la gravité des faits, c'est la justice". La suspension de son attaquant numéro 1, décidée par le président de la FFF, Noël le Graët, il la "comprend" et "l'accepte".
La décision du président est cohérente par rapport à l'éthique et à la morale.
Il enfonce le clou en expliquant que selon lui "Karim a fait une erreur, c'est évident". Mais Didier Deschamps dénonce ensuite la fuite des écoutes dans la presse et rappelle que "la présomption d'innocence est un principe de droit". Puis il tente une explication pour justifier les propos insultants de Benzema à l'égard de Valbuena révélés par les écoutes. "Je pense qu'il n'a pas évalué la situation dans laquelle il se trouvait. (...) Les joueurs ont aujourd'hui une telle façon de s'exprimer entre eux, inconcevable à mon époque. Ils ont un langage différent."
"Mathieu, je n'ai pas à le défendre, il n'est accusé de rien"
Concernant Mathieu Valbuena, Didier Deschamps répète qu'il "est la victime dans cette affaire". En novembre, au moment où l'affaire s'emballe dans les médias, il ne l'a pas fait jouer contre l'Allemagne, pour ne pas l'exposer. "Je pense l'avoir soutenu", affirme le sélectionneur, alors que Valbuena a laissé entendre que la fédération ne l'avait pas particulièrement épaulé.
"Je n'ai pas à le défendre, car il n'est accusé de rien", commente-t-il, soulignant que Mathieu Valbuena "reste un joueur important de l'équipe de France".
Reste à savoir si le retour du milieu de l'Olympique lyonnais en équipe de France pourrait créer des clans entre les pro-Benzema et les pro-Valbuena. "Non",répond fermement Deschamps, qui parle seulement d"affinités et de groupes" chez les joueurs, "mais pas des clans".
Mais vous pensez peut-être qu'à mon époque nous étions 22 joueurs et qu'on s'embrassait tout le temps ? L'unité, c'est sur le terrain.
Pour l'Euro, "on a une chance"
Côté sportif, le sélectionneur fait valoir que, même si "des équipes nous sont supérieures", les Bleus ont "une chance" de remporter l'Euro 2016 qui débute le 10 juin par le match France-Roumanie.
On ne va rien clamer haut et fort aujourd'hui, même si notre ambition est d'aller le plus loin possible.
En revanche, le sélectionneur donne peu d'indication sur les joueurs qui composeront le groupe de 23 qui disputera l'Euro. "Il n'y a pas de joueurs irremplaçables", observe Didier Deschamps, qui explique être en train d'étudier ses futurs adversaires (Roumanie, Albanie, Suisse), pas encore de préparer sa liste.
Platini, "j'ai confiance en l'homme"
Interrogé sur les déboires de Michel Platini, Didier Deschamps se dit "déçu" pour son ancien sélectionneur (1990-1992), rappelant qu'"il a accompli de très bonnes choses à l'UEFA". "J'ai confiance en l'homme", déclare l'ancien milieu de terrain, qui estime tout de même que, "si la justice s'en mêle, c'est qu'il y a sans doute des points à éclaircir".
Michel, c'est un instinctif, un sportif. Pas un politique ni un homme d'argent.
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