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Affaire Zahia : le procès de Ribéry et Benzema renvoyé au 20 janvier

Le procès des deux footballeurs français n'a pas pu démarrer ce mardi au tribunal correctionnel de Paris. L'avocat de Franck Ribéry a en effet soulevé une question prioritaire de constitutionnalité ; il estime que le texte de loi sanctionnant, dans le code pénal, le recours à une prostituée mineure est trop imprécis. Le procès a été renvoyé au 20 janvier 2014.
Article rédigé par franceinfo
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À peine ouvert, déjà renvoyé. Le procès des footballeurs français Franck Ribéry et Karim Benzema, notamment, n'a pas pu commencer comme prévu ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les deux hommes, ainsi que six autres prévenus, sont poursuivis pour sollicitation de prostituée mineure ; en 2008 et 2009, ils sont soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec Zahia Dehar, alors mineure. Franck Ribéry conteste avoir payé la jeune fille, lors de deux soirées (à Munich et en région parisienne). Karim Benzema conteste lui avoir passé une soirée avec Zahia en 2008, dans un hôtel parisien. La jeune fille a expliqué avoir menti sur son âge aux deux internationaux français, leur faisant croire qu'elle était majeure à l'époque. Le parquet de Paris avait d'ailleurs requis en novembre 2011 un non lieu, estimant qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments à charge contre les joueurs.

"Présomption irréfragable de minorité "

L'avocat de Franck Ribéry, Maître Carlo Alberto Brusa, n'a pas attendu longtemps avant de sortir son meilleur atout de sa manche. Il estime en effet que le texte du code pénal sur lequel se fonde l'accusation, le recours à une prostituée mineure, crée une "présomption irréfragable de minorité ", parlant d'un texte imprécis. En clair, il interdit à la défense d'apporter la preuve de l'âge réel de Zahia Dehar au moment des faits.

"Le tribunal a estimé que la question soulevée n'était pas dépourvue d'un caractère sérieux ", a expliqué la présidente du tribunal. Me Brusa salue une "première victoire ". Mais l'avocat de Karim Benzema, lui, regrette ce contretemps : "Cette affaire dure depuis trois ans, il est parfaitement innocent des faits, il a toujours expliqué que les déclarations de Zahia étaient mensongères. Effectivement, c'est encore une attente qui est pénible pour le justiciable ".

C'est désormais la Cour de cassation qui devra décider si elle transmet cette question prioritaire de constitutionnalité au conseil constitutionnel. Le procès, lui, est renvoyé au 20 janvier 2014.

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