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Antoine Griezmann et Dimitri Payet, leaders techniques de l'équipe de France

L’Euro l’avait laissé entrevoir, le début des qualifications au Mondial 2018 le confirme : Antoine Griezmann et Dimitri Payet sont les leaders techniques de l’équipe de France, plus que Paul Pogba encore effacé face à la Bulgarie vendredi.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

L’équipe de France se cherche un patron. C’est ce que la presse n’a cessé de répéter toute la semaine. Un leader vocal, d’exemple. Bref, le nouveau Patrice Evra. Le match face à la Bulgarie n’a évidemment pas fait émerger un joueur plus qu’un autre dans ce domaine. En revanche, il a permis de constater une nouvelle fois que l’essentiel du jeu des Bleus se faisait par (et pour ?) Dimitri Payet et Antoine Griezmann. Le Londonien et le Madrilène ont été impliqués sur trois des quatre buts français face à la Bulgarie et n’ont cessé d’amener le danger dans la surface adverse, plus que Paul Pogba, pas encore au niveau attendu, bien que sa prestation n’a pas été infamante.

Un système pour Griezmann

Adepte du 4-3-3, Didier Deschamps fait régulièrement évoluer son équipe en 4-2-3-1 depuis l’avènement total d’Antoine Griezmann. Positionné en soutien de l’attaquant - Gameiro à qui il a adressé une passe décisive, vendredi soir - le Madrilène fait des ravages. Sa complémentarité avec son coéquipier à l’Atletico est évidente, tout comme celle avec Giroud l’était pendant l’Euro. Vendredi soir, si Griezmann, sans doute nerveux, a manqué son début de match, il s’est vite ressaisi. "En première période, moi non plus, je n'étais pas au top, je cherchais des espaces qui ne se créaient pas", expliquait le Mâconnais dans les coulisses du Stade de France après la rencontre. Son cri libérateur suite à un but plein de sang froid - et sur sa première occasion - pour donner de l’air à l’équipe de France était symptomatique de la pression qui entourait Griezmann vendredi soir.

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Payet-Griezmann, complémentaires et complices

De son côté, Dimitri Payet a été le Dimitri Payet que le public français connaît depuis l’Euro. Virevoltant, efficace, inspiré. Le Londonien, auteur d’un but fabuleux avec son club le weekend dernier, a fait lever le Stade de France à plusieurs reprises. Il a même bénéficié d’un peu de réussite quand son centre (tir ?) a trompé la vigilance de Stoyanov avec le concours du malicieux Antoine Griezmann. Ces deux-là se sont beaucoup trouvés face à la Bulgarie, n’hésitant pas à permuter pour troubler les défenseurs. Leur complémentarité et leur complicité tranche avec celle qu’ils cherchent encore avec Paul Pogba.

Pogba cherche encore sa place

Positionné plus bas, en numéro 6 aux côtés de Blaise Matuidi, la "Pioche" a semblé trottiner en première période, ne faisant que très rarement la différence, et ne la cherchant quasiment pas si ce n’est sur du jeu long peu précis vendredi soir. Plus incisif en fin de match, quand les Bulgares souffraient physiquement - il aurait pu marquer un but fabuleux sur une demi-volée des 25 mètres -, Pogba n’a pour autant pas été, encore une fois, à la hauteur des attentes. "Il a alterné le bon et le moins bon. Il peut et il doit mieux faire, même si ce n'est pas le registre où il est le plus mis en valeur", a tancé le sélectionneur après le match. Comprenez que la présence d’Antoine Griezmann devant lui l’empêche d’évoluer dans sa zone de prédilection. S’il peut évidemment faire des erreurs, son énorme valeur marchande ne le mettant pas à l’abri de ce genre de choses, c’est son activité qui laisse parfois à désirer, à l’opposée de celle d’un Matuidi ou d’un Sissoko, jamais avares en effort.

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Si les 65 000 spectateurs du Stade de France ont passé une bonne soirée vendredi soir, ils ne le doivent donc pas à Paul Pogba. Qu’à cela ne tienne, Didier Deschamps peut compter sur un effectif riche en talents - Giroud était absent, Benzema pourrait revenir, Fekir sur le banc - et la performance moyenne du Mancunien n’a aucune conséquence. Lundi face au Pays-Bas dans ce qui s’apparente à un premier tournant dans ces éliminatoires du Mondial 2018, la "Pioche" ferait tout de même bien de se mettre au diapason de Payet et Griezmann.

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