Foot : Antoine Griezmann, une retraite internationale surprenante qui vient conclure des derniers mois compliqués en Bleu
Il était pourtant de la partie pour débuter un nouveau cycle avec les Bleus début septembre en Ligue des nations face à l'Italie (titulaire) et la Belgique (remplaçant), après un Euro compliqué, mais Antoine Griezmann a finalement dit stop à l’équipe de France, lundi 30 septembre. A 33 ans, à deux ans d’une Coupe du monde aux Etats-Unis, un pays qui l’attire, et alors qu’il est encore bien en jambes et épargné par les blessures, cette retraite surprend. D'autant qu'il n'était qu'à huit sélections d'égaler le record de Hugo Lloris, qui compte 145 capes. Mais elle reflète aussi quelques derniers mois de "moins bien" pour le meneur de jeu des Bleus.
Brillant dans un poste plus reculé qu’à son habitude, en milieu relayeur, lors de la Coupe du monde 2022, sa machine s’est un peu enrayée ensuite. L’affaire du brassard de capitaine, confié à Kylian Mbappé à ses dépens, après le Mondial au Qatar, l’avait déjà laissé un peu amer. "Ça a été dur, difficile", confiait-il à Téléfoot en juin 2023, affirmant qu’il avait eu du mal à digérer la décision pendant "un jour et demi, deux jours".
"Il était déçu et franchement c'est compréhensible, c'est normal, c'est une réaction qui s'entend. Je lui ai dit que j'aurais peut-être eu la même réaction à sa place. Il a 32 ans, il a passé 10 ans en équipe de France. C'est peut-être le joueur le plus important de l'ère Deschamps", déclarait quant à lui Kylian Mbappé, à propos de son vice-capitaine.
Une dernière compétition teintée d'amertume
Mais peu importe son rôle au sein de l’équipe, Antoine Griezmann est resté un joueur dévoué, jamais avare d’efforts, depuis la fin de la Coupe du monde 2022. Cependant sur le terrain, son impact a diminué. Il n’a marqué que deux buts depuis cette compétition, et n’avait plus trouvé le chemin des filets depuis un an en Bleu.
Avant le début de l’Euro, en juin de cette année, le Madrilène avait quelque peu fâché son coach, Didier Deschamps, dont il était pourtant le "chouchou" à en croire ses coéquipiers. Sa déclaration sur le jeu des Bleus, qualifié de "chiant à regarder", n’avait pas plu au sélectionneur et lui avait valu une franche discussion avec lui. Sur le terrain, durant cette compétition, Antoine Griezmann a été baladé avec différents positionnements, parfois sur l’aile droite comme contre la Belgique en huitièmes de finale, avant d'être relégué sur le banc en demi-finale. Il n'a joué l'intégralité d'une rencontre qu'à trois reprises lors de cette compétition, sur les six matchs disputés par l'équipe de France.
"J’ai mal commencé, après je me sentais de mieux en mieux, et j’ai fini sur le banc", regrettait-il avec un sourire de dépit, après l’élimination des Bleus en demi-finale de l’Euro contre l’Espagne, le pays qui l'a vu éclore au plus haut niveau en club. "J’ai essayé de tout donner, avec beaucoup de changements de position, il fallait tout le temps s’adapter", poursuivait-il, amer. Ce soir de défaite, ce 9 juillet, il avait aussi été interrogé sur une possible retraite internationale. Il avait alors refusé de répondre.
Avait-il encore une place de choix dans cette équipe de France ? "Ce n’est jamais évident de tirer un trait sur l’équipe de France. Il faut du courage, de la lucidité et de l’honnêteté et Antoine, dans son analyse, n’en a pas manqué", a réagi dans un communiqué Didier Deschamps. Une forme de réponse à cette interrogation ?
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