Arbitrage vidéo : dans les coulisses du système utilisé pour la première fois en quarts de finale de la Coupe de la Ligue
Le match de football Nice-Monaco a été placé mardi sous la surveillance de l'assistance vidéo à l'arbitrage. Une première à ce niveau de la compétition en Coupe de la Ligue, avant une possible généralisation la saison prochaine en Ligue 1.
Alors que l'arbitrage vidéo est appelé à être généralisé en Ligue 1 de football la saison prochaine, le système a vécu mardi 9 janvier son premier grand test en France, lors du quart de finale de la Coupe de la Ligue entre Nice et Monaco.
La recherche de la bonne image
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour vivre les premières interventions de l’assistance vidéo. Ni vu, ni connu, dès la troisième minute de jeu, le système est utilisé pour valider le but monégasque de Thomas Lemar. En revanche, à la 19e minute, tout le monde voit clairement l’arbitre du match, Clément Turpin, s’arrêter à l'occasion d'un tir d'Alassane Plea. But ou pas ? L'arbitre met le doigt sur son oreillette. C'est le signe qu’il va discuter avec son assistant vidéo principal, Amaury Delerue, installé dans une fourgonnette, à l’extérieur du stade. Aux côtés de son assistant, il est face à un écran qui retransmet les images d’une douzaine de caméras.
Avec tous les angles de caméras, les vitesses, les zooms possibles, je vais manipuler l’image en coordination avec l’opérateur pour qu’il me donne le bon plan.
Amaury Delerue, arbitre assistant vidéo principalà franceinfo
La recherche de la bonne image, de la ligne de hors-jeu, doit être rapide, d'autant que le public et les joueurs attendent la décision.
Un moment de flottement s’installe en tribune
Avant la validation du but d’Alassane Plea, 75 secondes s’écoulent. La décision marque alors la délivrance des supporters niçois. Leur tribune, qui retenait son souffle, explose de joie. Sur le terrain, l’attente, même courte, est aussi compliquée à gérer, explique le défenseur de l’OGC Nice, Maxime Le Marchand, obligé de réfréner sa spontanéité. "C’est bizarre ces buts où l'on attend s’il y a hors-jeu ou pas. Ça gâche un peu la célébration", témoigne le joueur.
Le patron des arbitres français, Pascal Garibian, répond aux premières critiques sur le délai, en rappelant que pour un coup franc, à proximité de la surface de réparation, il faut une minute avant son exécution. Pour un pénalty, c’est 1mn 30.
Restons raisonnables sur l’exigence de temps. Oui, l’assistance vidéo ne doit pas perturber l’émotion, la fluidité du spectacle, mais pas de précipitation pour prendre la bonne décision.
Pascal Garibian, directeur technique de l'arbitrage françaisà franceinfo
Pascal Garibian rappelle aussi que pour ne pas nuire au cours du jeu, seules quatre actions peuvent être soumises à l’arbitrage vidéo : un but, un éventuel pénalty, un carton rouge direct ou une erreur d’identité.
Les supporters, eux, avaient surtout un regret : ne pas avoir accès aux images de contrôle afin de mieux comprendre les décisions. Certains se demandent aussi comment l’arbitre pourra faire accepter un verdict dans ces stades où l’ambiance est plus tendue. Il est impossible en revanche de savoir comment Clément Turpin a vécu cette grande première. Les commentaires des arbitres sont réservés à la seule Ifab, l’institution internationale des lois du jeu du football. L'instance décidera en mars d’instaurer ou non l’assistance vidéo lors de la prochaine Coupe du monde en Russie.
En attendant, la France poursuit son expérimentation, mercredi 10 janvier, lors des trois derniers quarts de finale de la Coupe de la Ligue.
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