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Donetsk fait pleurer la Roma

Les Ukrainiens du Chakhtor Donestk sont allés s'imposer sur la pelouse de la Roma (3-2) en 8e de finale aller de la Ligue des Champions. Bien qu'en manque de compétition, ils sont su faire preuve d'opportunisme et de maîtrise, dans une rencontre dans laquelle ils ont imposé leur intensité face à des Italiens collectivement débordés qui se sont sérieusement compliqués la tâche dans la perspective de la qualification.
Article rédigé par franceinfo
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Dans un stade Olympique bien loin de faire le plein après les piètres prestations romaines dans le Scudetto, la rencontre s'annonçait des plus indécises entre une formation de la Roma en manque de confiance, et un Chakhtior Donetsk en manque de repères pour n'avoir plus disputer de matches officiels depuis quatre vingt jours. Les premières minutes furent donc pour le moins soporifiques, entre deux équipes cherchant à se jauger sur un faux rythme et très peu d'occasions, si ce ne fut un tir de loin de Srna repoussé par le gardien italien Doni (12e). Le Chakhtior sortait un peu plus tandis que les Romains laissaient venir, mais de de part et d'autres, on évitait de se livrer. Les quelques actions manquaient de percussion pour créer le danger.

Petit à petit pourtant, la partie se déverrouillait avec notamment un centre de Totti mal repris par Riise. La Roma consentait enfin à mettre le nez à la fenêtre, avec un tête mal cadré de Burdisso, puis un tir de loin de Vucinic qui avait bien vu le gardien ukrainien avancé, mais le milieu romain ne parvenait pas à tromper Piatov. Les hommes de Ranieri prenaient alors un peu plus de culot, en tentant des enchaînements parfois brouillons mais qui avaient le mérite de mettre la pression sur Donetsk.

Les Ukrainiens dégageaient parfois à l'emporte pièces et perdaient beaucoup de ballons. Sur l'un d'eux récupéré sur le flanc gauche par Rome, Taddei adressait un bon centre qui trouvait Perrotta qui ajustait sa tête, le ballon rebondissant sur la poitrine de Rat, le défenseur de Donetsk marquant contre son camp (27e).  Les Italiens pensaient avoir débloqué la situation et effacé leurs incertitudes. Mais à peine eurent-ils célébré cette réalisation que, sur le contre suivant, profitant d'un manque de concentration italienne, les Ukrainiens revenaient dans la partie par Jadson, servi sur un centre en retrait adressant un superbe tir de 20 m qui trouait Doni (1-1, 28e).

Les Romains se font sonner les cloches

Les Romains étaient abasourdis, eux qui croyaient avoir fait le plus difficile. Et ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Ragaillardis par cette réaction instantanée, les joueurs du Chakhtior prenaient alors la direction des opérations et prenaient crânement leurs chance, profitant de quelques atermoiements dans la défense romaine. Après un début timide, ils se livraient tout à fait pour réussir le break. Et ils l'obtenaient d'abord sur un tir enroulé de loin de Douglas Costa (2-1, 36e) imité cinq minutes plus tard par un autre sud-américain, Luiz Adriano, à la conclusion d'un contre encore une fois rondement mené alors que les Romains avaient du mal à revenir (3-1, 41e).

Les choses se compliquaient pour les Italiens qui ne parvenaient plus à aller vers l'avant, et en s'offraient que de rares occasions mal exploitées par Vucinic ou Menez. Tandis que les joueurs de Lucescu , en confiance, tentaient des choses à l'image de ce lob de Jadson, bien près de surprendre Doni, et  surtout ils se satisfaisaient d'avoir fait la différence avant une deuxième période où ils craignaient d'encaisser physiquement le coup.

Le Chakhtior en parfait gestionnaire

Les Italiens revenaient avec l'intention de d'aller de l'avant, mais leurs actions manquaient cruellement de vivacité. Leur collectif était brouillon et ils devaient compter sur quelques éclairs pour se donner quelques espoirs. C'était d'abord De Rossi qui servait  au premier poteau Totti qui talonnait pour Menez dont la volée passait au-dessus.Mais le Français se reprenait dans la minute suivante. sur une occasion toute personnelle, avec un ballon récupéré dans l'axe, une accélération dans la défense ukrainienne, et une frappe enroulée qui venait se loger dans la lucarne de Piatov (3-2, 61e).  Les hommes du Chakhtior ne se démontaient pas pour autant se créaient coup sur coup deux belles possibilités, d'abord par Luiz Adriano butant sur Doni (61e), puis bien près de profiter d'une mauvaise sortie de Doni, puis sur une belle frappe de Mkhitaryan.

Les Romains battus dans le rythme éprouvaient quelques difficultés à passer le premier rideau ne profitant pas de la baisse de régime des  Ukrainiens semblant chercher leur second souffle. Et lorsqu'ils parvenaient enfin à mettre du mouvement et à trouver quelques ouvertures, ils ne parvenaient pas à assurer le dernier geste. Une frappe de Totti stoppée par Piatov  (82e) et c'était tout comme occasion dans une fin de match qui changeait de physionomie puisque les Ukrainiens, fatigués, reculaient à leur tour, et se regroupaient en défense alors que les Italiens se projetaient davantage vers le but adverse mais perdaient trop de ballons dans des gestes techniques peu précis.

Les Italiens d'ailleurs ne semblaient pas avoir l'énergie suffisante et le goût de la révolte pour aller chercher ce troisième but. alors qu'en face, les hommes du Chakhtior laissaient venir et tentaient quelques coups même si leurs offensives étaient moins tranchantes. Le score n'évoluait plus et Donestk signait peut-être au Stade Olympique la performance de ces huitièmes de finale en ayant parfaitement su gérer sur la longueur. Pour la Roma, déjà en panne de certitudes et mal en point en championnat, ce sera peut-être le faux-pas de trop.

Déclarations :

Mircea Lucescu (entraîneur roumain du Shakhtar Donetsk): "La Roma a joué avec une grande pression, je ne comprends pas les huées des supporters, c'est difficile de jouer dans ces conditions. En deuxième mi-temps, la Roma a vraiment bien joué, on ne peut rien leur reprocher. Nous avons également fait un grand match, nous avons cinq joueurs âgés seulement de 20 et 21 ans. Je savais que nous devions mettre la Roma sous pression et nous l'avons fait".

Claudio Ranieri (entraîneur de l'AS Rome): "Nous  aurions pu couler mais nous avons réagi. Nous n'aurions pas pu faire plus. Nous  avons joué comme il le fallait, même tactiquement. Mais tout a mal tourné. Nous  n'abandonnons pas et, au retour, nous pouvons faire ce qu'ils ont réussi ici".

John-Arne Riise (défenseur de la Roma, fautif sur  le 3e but de Donetsk): "je me sens très mal, c'est une incroyable faute de ma  part. Les supporters sont en colère contre moi et je demande pardon à chacun et  à mon équipe aussi. Je pense que l'on a mal joué mais en ce moment je me sens  surtout très mal pour ma faute. J'étais prêt à disputer la deuxième mi-temps  mais (l'entraîneur) Ranieri m'a dit qu'il me remplaçait. Je pense que c'est en  raison de mon erreur. Je suis mal et je le serai encore demain. J'espère que  les supporters comprennent que je me donne à fond".

CG

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