Attribution du Mondial 2022 au Qatar : l'ancien vice-président de la Fifa Reynald Temarii mis en examen pour corruption
L'ancien vice-président de la Fifa, Reynald Temarii, est mis en examen depuis le 22 mai pour corruption privée passive dans l'enquête à Paris sur l'attribution du Mondial 2022 au Qatar, comme l'a déclaré samedi 27 mai le Parquet national financier (PNF), confirmant une information du Monde. Il s'agit de la première mise en examen dans ce volet de l'information judiciaire ouverte en 2019 à Paris sur la désignation de l'émirat comme pays hôte.
Les juges d'instruction s'intéressent à la volte-face de Reynald Temarii, par ailleurs ancien président de la Confédération océanienne de football (OFC). Le 1er décembre 2010, la veille de l'attribution de la Coupe du monde au Qatar, l'ancien footballeur avait changé d'avis concernant une procédure interne pour infraction au code d'éthique, en faisant appel à la surprise générale. Cela avait eu pour conséquence de priver l'OFC d'un représentant, et donc d'un vote, dans le scrutin qui a finalement vu le Qatar emporter la coupe devant les Etats-Unis. Depuis novembre 2021, Reynald Temarii était placé sous le statut plus favorable de témoin assisté dans cette affaire.
Des liens troubles avec un influent Qatari
Le PNF s'intéresse également à la relation qu'entretenait Reynald Temarii avec un membre de l'élite qatarie, Mohammed Bin Hammam, président de la Confédération asiatique de football de 2002 à 2011. Un temps suspecté d'avoir acheté des voix pour le Qatar, finalement banni à vie de la Fifa en 2012 pour des malversations, Mohammed Bin Hammam avait réglé les frais de défense de Reynald Temarii, pour un montant de 305 000 euros. A l'approche du vote sur l'attribution de la Coupe du monde 2022, le Tahitien avait également été invité tous frais payés en Malaisie pour y rencontrer Mohammed Bin Hammam.
Samedi 27 mai, sur le plateau de la chaîne polynésienne TNTV, Reynald Temarii a réfuté ces accusations et s'est dit "serein". "C'est un non-événement, la vérité ne change pas, il n'y a jamais eu de corruption", a-t-il déclaré, se disant "surpris" de sa mise en examen. "Avec mes avocats, nous attendons les pièces que nous avons réclamées", a-t-il expliqué, et ce, afin de "comprendre" les raisons de cette mise en examen qui pourrait, selon lui, être liée à la décision de la cour d'appel de Paris de changer les juges d'instruction en charge de son dossier.
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