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Ballon d'or 2022 : ouverture progressive, critères, calendrier... Les grandes évolutions du règlement depuis la création du trophée

Depuis sa création en 1956, le Ballon d'or a connu plusieurs changements notables de règlement. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Etienne Leray
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le trophée du Ballon d'Or présenté au Parc des Princes, en marge du match de Ligue 1 entre le Paris-Saint-Germain et l'OGC Nice, le 1er décembre 2021.  (MATTHIEU MIRVILLE / DPPI via AFP)

Les règles du jeu ont changé. Pour la première fois, le Ballon d'Or va récompenser, lundi 17 octobre 2022, les meilleurs joueurs (et la meilleure joueuse) de la saison sportive écoulée, et non plus de l'année civile. "C'est un moyen de mieux harmoniser les choix et les décisions avec des joueurs qui ne changent pas de club en cours de saison", expliquait en mars dernier sur franceinfo Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction de L'Équipe. Une réforme majeure qui n'est par la première, depuis la création du trophée par l'hebdomadaire France Football, en 1956. 

1995 : la fin de la primauté européenne

Longtemps, le Ballon d'or a été euro-centré. Du sacre de l'Anglais Stanley Matthews en 1956 à celui du Bulgare Hristo Stoichkov en 1994, les lauréats ont été uniquement Européens. Ce qui explique l'absence au palmarès de légendes comme Pelé (Brésil) ou Diego Maradona (Argentine). En 1995, le règlement change et le Ballon d'or s'ouvre aux joueurs de toutes nationalités, mais évoluant dans un club européen. Un nouveau mode d'éligibilité qui sourit cette année-là au Libérien George Weah (Paris Saint-Germain puis AC Milan), premier Ballon d'or non-européen. Depuis Weah, qui est aussi l'unique footballeur africain récompensé, les Brésiliens Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho et Kaka, ainsi que l'Argentin Lionel Messi, ont remporté le trophée. 

2007 : une ouverture au monde en trompe-l'oeil 

L'ouverture à toutes les nationalités permet d'accroître la concurrence et l'intérêt du public pour le Ballon d'or. Dans cette optique, le trophée s'élargit en 2007 à tous les joueurs, peu importe le championnat où ils évoluent. Toutefois, hormis le Brésilien Rogerio Ceni (Sao Paulo, Brésil), l'Irakien Younis Mahmoud (Al-Gharafa, Qatar) et le Mexicain Guillermo Ochoa (Club América, Mexique) en 2007, ainsi que le Brésilien Neymar (Santos) en 2011 et 2013, les joueurs nommés au Ballon d'or évoluaient systématiquement dans les championnats européens. Une tendance moins nette avec l'ouverture du trophée aux joueuses, les États-Unis, qui ont gagné les deux dernières Coupes du monde, concurrençant l'Europe. 

2010 : le FIFA Ballon d'or

Le prestige du Ballon d'or attire les convoitises. En 2010, un accord est trouvé pour la fusion du Ballon d'or France Football et du trophée de Joueur mondial FIFA, créé en 1991. La principale innovation de ce "FIFA Ballon d'or" réside dans son mode de scrutin. Alors que les journalistes internationaux étaient les seuls votants, l'élection s'ouvre désormais aux sélectionneurs et capitaines des 208 pays membres de la FIFA. Après six éditions, la collaboration entre France Football et la FIFA s'arrête en 2016. Le Ballon d'or revient au magazine français avec à nouveau, un unique jury de journalistes internationaux, tandis que l'instance du football mondial réactive sa récompense individuelle, sous le titre de "The Best - Joueur de la FIFA". Un trophée important dans la carrière d'un joueur, mais qui n'a toujours pas le prestige du Ballon d'or. 

2018 : les joueuses enfin à l'honneur 

Une grande année pour le trophée. Dans un souci d'attractivité et d'ouverture, France Football crée le Ballon d'or féminin pour récompenser la meilleure joueuse de la saison, parmi vingt sélectionnées. La Norvégienne Ada Hegerberg (Olympique lyonnais), l'Américaine Megan Rapinoe (Reign FC) et l'Espagnole Alexia Putellas (FC Barcelone) sont les trois premières récompensées. Les meilleurs jeunes et gardiens ne sont pas en reste avec la création du trophée Kopa la même année, et celle du trophée Yachine en 2019. Cette année, le meilleur buteur de la saison, toutes compétitions confondues, recevra pour la première fois le trophée Müller. Une récompense symbolique pour une édition du Ballon d'or unique. 

L'attaquante norvégienne de l'Olympique lyonnais, Ada Hegerberg, soulève le trophée du Ballon d'or féminin, le 3 décembre 2018 au Grand Palais (Paris).  (CHRISTOPHE ENA / AP)

2022 : une révolution ? 

Pour la 66e édition du Ballon d'or, France Football a décidé d'opérer une véritable révolution dans son règlement. Outre sa temporalité qui passe de l'année civile à la saison sportive, d'autres changements importants sont à notifier. L'élaboration des listes de joueurs et joueuses nommées a été renforcée, le jury de journalistes votants a été réduit (représentants des 100 premiers pays au classement FIFA) et les critères d'élections ont été clarifiés. Le ou la Ballon d'or sera élu sur le critère de ses performances individuelles, puis sur ses performances collectives et son palmarès, et enfin sur sa classe et son fair-play. La disparition du critère "carrière du joueur" a pour but d'empêcher la monopolisation du trophée, comme l'ont fait Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pendant plus d'une décennie. Les deux prochains lauréats ouvriront donc une nouvelle ère. 

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