Cet article date de plus de neuf ans.

Bayern-Dortmund : le baroud d'honneur de Klopp ?

Complètement fantomatique en début de saison, le Borussia poursuit sa folle remontée en Bundesliga. Opposés à l'insatiable Bayern Munich ce mardi en demi-finale de la Coupe d'Allemagne, les joueurs de Jürgen Klopp, qui quittera Dortmund en juin, peuvent finir en trombe. Un trophée comme cadeau de départ ? On a vu pire.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Jürgen Klopp (Borussia Dortmund) (CHRISTIAN CHARISIUS / DPA)

Les histoires d'amour ne finissent pas toujours mal. Relégables il y a encore quelques semaines, les coéquipiers de Marco Reus pointent désormais à 3 points de la place qualificative pour la Ligue Europa. Un redressement spectaculaire, qui puise ses fondements dans l'efficacité retrouvée de ses joueurs offensifs - Pierre Emerick Aubameyang en premier lieu, auteur de 14 buts cette saison -, et d'une solidité défensive retrouvée. En championnat le BVB reste sur une série convenable de 4 victoires sur les 8 derniers matches ( pour 2 nuls, et 2 défaites), un train largement acceptable pour une équipe engluée dans les bas fonds de la Bundesliga en février dernier. Voilà pour l'explication technico-chiffrée. Car les raisons de ce revirement pourraient, selon une autre acception, se concentrer autour d'un seul homme : Jurgen Klopp (ou "Kloppo" pour les intimes). Un homme à la racine du grand d'Europe qu'est le Borussia aujourd'hui, capable de priver le Bayern du titre de champion d'Allemagne deux années consécutives (2011, 2012), de le hisser sur le toit de l'Europe (finaliste de la C1 en 2013), et de révéler des joueurs tels que Marco Reus, Gotze, ou Lewandoski. Ce bonhomme mérite mieux que de finir à Dortmund sur une note désastreuse. Son équipe lui doit bien ça. 

Klopp veut "fumer" le Bayern... avant de le rejoindre ? 

A Dortmund, tout le monde veut voir "Kloppo" triompher du Bayern Munich, et remporter un dernier trophée. Mais sur le papier, l'obstacle munichois parait difficilement surmontable. Sacré dimanche champion d'Allemagne pour la 25ème fois et toujours en lice pour un deuxième triplé C1-Bundesliga-Coupe en trois ans, le Bayern est un paquebot insubmersible, mené d'une main de maître par le génial Pep Guardiola. Pour le couler, le BVB devra se sublimer, et Jurgen Klopp, en meneur d'hommes qu'il est, titiller l'égo de ses joueurs, dont la majorité tâtonne cette saison. Et il connaît la recette : depuis 2010, les Jaune et Noir se sont déjà imposés à 3 reprises à l'Allianz Arena, à chaque fois sous la houlette de l'entraîneur de 47 ans.

Plus surprenante est l'attitude de l'état-major munichois, à l'égard du futur ex-entraîneur du BVB. Le club dirigé Karl-Heinz Rummenigge a d'abord annoncé qu'un bouquet de fleurs serait offert à Jurgen Klopp avant la rencontre, histoire de "fêter" son départ du club de la Ruhr. Mais la délicate attention n'est pas vue d'un bon oeil à Dortmund, qui craint que le symbole ne déconcentre ses joueurs : "c'est un très joli geste, mais mardi nous allons chercher la bagarre et nous ne voulons pas être affaiblis par des fleurs", a t-il répondu. Réaction immédiate du directeur général du Borussia, Hans-Joachim Watzke, a donc contacté le club ennemi, pour reporter l'hommage après le coup de sifflet final.

Mais comment va t-il réagir aux récentes déclarations de Franz Beckenbauer ? Le président d'honneur du Bayern a affirmé ce mardi que Klopp serait le successeur idéal du coach catalan : "Bien sûr que nous pouvons imaginer qu'il succède à Guardiola". Avant d'assurer que "Pep" ne partirait pas avant l'été 2016. Vraie déclaration d'amour ou tentative de déstabilisation ? Un départ du coach allemand chez l'ennemi bavarois serait, on l'imagine, assez mal vécu par les supporters du Borussia, déjà confrontés à cette situation l'été dernier lors du départ de l'attaquant polonais Lewandowski. Jurgen Klopp, qui a récemment confié ne pas être emballé par la Premier League, n'a pas encore filtré d'indices sur sa destination. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.