Bundesliga (13e journée) : Dortmund s'effondre contre Schalke 04
Avec des buts d'Aubameyang (12e), Stambouli contre son camp (18e), Götze (20e) et Guerreiro (25e), les Jaune et Noir ont cru s'assurer en moins d'un quart d'heure ce derby de la Ruhr, traditionnelle confrontation qui a enflammé des générations de supporters depuis près d'un siècle. Mais Guido Burgstaller (61e), Amine Harit (65e), Caliguiri (86e) et Naldo (90+4) ont réussi une extraordinaire "Remontada" à l'allemande, arbitrée par... Deniz Aytekin, l'homme qui avait tenu le sifflet lors de la remontée historique de Barcelone contre le PSG l'an dernier en Ligue des champions.
"Gagner ! Et aussi pour mon poste !"
Mais comment le Borussia a-t-il pu laisser échapper ces trois points imperdables ? "Nous devons gagner. Gagner ! Et aussi pour mon poste", avait martelé Bosz avant le match, trois jours après la défaite contre Tottenham (1-2) en Ligue des champions, la quatrième de la saison sur la pelouse naguère inviolable du Signal Iduna Park. Le Néerlandais avait d'ailleurs mis de l'eau dans son vin en modifiant son système, très critiqué, pour adopter un 3-4-3 où Weigl et Sahin verrouillaient le milieu défensif.
Le changement essentiel n'était pourtant pas dans la tactique, mais bien dans l'état d'esprit. Combatifs, audacieux, implacables dans les duels, rigoureux derrière : jamais depuis septembre on n'avait vu les Noir et Jaune jouer avec un tel engagement. Malédiction ? Peur de gagner ? Talent du coach de Schalke Domenico Tedesco, qui a fait deux changements dès la 33e minute ? Dortmund a totalement perdu en deuxième période le contrôle du match, a cessé de jouer vers l'avant, et a regardé ses visiteurs prendre confiance minute après minute, jusqu'à revenir au score dans le temps additionnel.
Aubameyang, un rouge et un tournant
En voulant trop défendre, un exercice qu'il ne pratique pas si souvent, le buteur de Dortmund Pierre-Emerick Aubameyang a écopé d'un deuxième carton jaune à la 72e minute, alors que le score était de 4-2. Peter Bosz, dans l'idée de verrouiller la victoire, a cru bon de faire sortir Yarmolenko et Götze, deux joueurs offensifs, pour les remplacer par Bartra et Castro, un défenseur et un milieu de terrain. Mauvais coaching. Malgré les dénégations des dirigeants du club, qui ont affirmé toute la semaine qu'il n'y avait aucun "ultimatum" contre l'entraîneur, l'ensemble des commentateurs allemands se demandent maintenant comment il va pouvoir rester en poste, après une telle série noire sur un temps aussi long.
Les déclarations
Peter Bosz (entraîneur du Borussia Dortmund, 4-4 contre Schalke, après avoir mené 4-0) : "C'est dur. La seule chose que l'on ressent dans son corps, c'est la déception, ça ne doit pas arriver. Quand on mène 4-0, Aubameyang a une chance d'en mettre un cinquième, ça ne doit jamais arriver, et le carton rouge (d'Aubameyang) non plus. Nous avons arrêté de jouer au football, nous avons perdu la balle trop vite, nous n'avons pas utilisé les espaces. Mais je ne veux pas chercher d'excuses".
Domenico Tedesco (entraîneur de Schalke) : "Il y avait des choses à changer après la première période. Nous avons essayé de rester calmes et structurés. Nous voulions gagner la deuxième mi-temps, c'était notre but. Nous voulions nous fixer un objectif réaliste. Schalke a du caractère, Schalke a un mental, et Schalke peut offrir du spectacle".
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