EURO 2016 : L'Allemagne vainc le signe italien
On imaginait un quart de finale spectaculaire, débridé, avec tout ce qui se fait de mieux dans le football d'aujourd'hui… Avec 69% de possession de balle depuis le début du tournoi, on imaginait mal la Mannschaft faire autrement que de poser le pied sur le ballon, surtout face à une équipe comme l'Italie qui ferme souvent le jeu. Mais cette Italie là, emmenée par Antonio Conte, développe un jeu plutôt séduisant et ne se contente pas –seulement- d'attendre les contres. Tout était donc réuni pour vivre un superbe quart de finale. Sauf que… A la fois respectueuse et craintive l'une de l'autre, les deux formations n'ont pris que très peu de risques en début de rencontre. Tels deux boxeurs qui se jaugent, les 22 acteurs de ce choc ont tardé à prendre des risques et lancer quelques initiatives.
Özil décrispe tout le monde
La blessure de Khedira –remplacé par Schweinsteiger- à 13e minute n'a pas aidé à donner du rythme à cette affiche pourtant si alléchante. Il aura fallu attendre quasiment la demi-heure de jeu pour voir la première action dangereuse, et encore, le but de "Schweini" étant logiquement refusé pour une faute sur Buffon (27e). Alors que les spectateurs du stade de Bordeaux commençaient à s'impatienter devant le spectacle proposé, les champions du monde ont fini par tester un peu plus la défense italienne. Par deux fois, Buffon a été vaguement sollicité mais l'efficacité des attaquants allemands n'a pas été au rendez-vous, et Joachim Löw a commencé à se demander s'il avait eu raison d'écarter Draxler, au profit de Gomez, avec son 3-3-3-1.
Bénéficiant d'une occasion plus franche encore avant la pause sur une frappe de Sturaro, la Squadra Azzurra a poursuivi son travail défensif avec une rigueur que l'on pourrait qualifier "d'allemande". Conscients qu'ils n'arrivaient pas à développer leur jeu habituel, les coéquipiers de Neuer ont tenté de réagir, mais sans parvenir à trouver la faille, à l'image d'une frappe de Müller détournée en corner par Florenzi (54e). Les deux meilleures défenses de cet Euro ont attendu la faille, et celle-ci est arrivée à la 65e minute sur un bel appel de Hector et un centre en retrait repris victorieusement par Özil (1-0). Encore décontenancés par ce but, les Italiens ont bien failli prendre l'eau trois minutes plus tard sur une talonnade déviée superbement par Buffon.
La main de Boateng, et celle de Neuer
Préférant toujours mener au score, l'Italie a toutefois tenté de réagir, notamment à partir du dernier quart d'heure, où Pellè a donné un premier avertissement à la défense allemande sur une belle frappe passant juste à côté. Et c'est finalement sur une faute de main de Boateng dans la surface, que les coéquipiers de Buffon sont revenus dans la partie, Bonucci transformant le pénalty (78e, 1-1). A voir la rage du défenseur central de la Nazionale sur cette égalisation, les Allemands ont compris que la partie était encore loin d'être gagnée…
Finalement assez probable entre ces deux grosses cylindrées du football mondial, le scénario de la prolongation est devenu réalité lorsque l'arbitre hongrois M. Kassai a sifflé la fin du temps réglementaire. Mais à part une tentative de retourné de Draxler passée au–dessus du cadre (108e), il n'y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent que ce soit en première ou en deuxième période de la prolongation. Il a donc fallu en passer par la si cruelle séance de tirs au but pour désigner le vainqueur, et à ce petit jeu, c'est la Mannschaft qui a eu le dernier mot (1-1, 6 tirs au but à 5). Pas moins de sept joueurs ont raté leur frappe: Zaza, Pellè, Bonucci et Darmian ratant côté italien (avec deux arrêts de Neuer), Müller, Özil et Schweinsteiger ratant côté allemand, mais Hector n'a pas raté sa balle de match, et l'Allemagne se retrouve une nouvelle fois en demi-finales d'un tournoi majeur.
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