Football : en Allemagne, des supporters protestent en envoyant des voitures télécommandées sur les pelouses

De nombreuses rencontres de première et deuxième divisions allemandes sont perturbées par des manifestations de supporters, qui s'opposent à l'arrivée de nouveaux investisseurs.
Article rédigé par Loris Belin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Une voiture télécommandée envoyée par des supporters sur le terrain du match de deuxième division allemande entre Rostock et Hambourg, le 16 février 2024 (CHRISTIAN CHARISIUS / AFP)

Les supporters allemands ne manquent pas d'inventivité pour exprimer leur colère. De nombreuses rencontres de Bundesliga et de deuxième division ont été perturbées par des mouvements de protestation contre l'arrivée de nouveaux investisseurs. Un accord signé par la majorité des clubs professionnels début décembre prévoit la cession de 8% des droits télévisés des 20 prochaines saisons contre un apport financier immédiat pour faciliter la promotion du championnat à l'international.

Samedi 18 février, quatre des six rencontres de Bundesliga ont été retardées, parfois de plus d'un quart d'heure. Ces protestations se multiplient depuis plusieurs semaines et ne font que croître. Les supporters ont multiplié leurs actions de manière de plus en plus visuelles. Après les traditionnelles banderoles et les boycotts au coup d'envoi, le choc entre le leader, le Bayer Leverkusen, et le Bayern Munich, le 10 février, avait été retardé par le jet de milliers de faux billets sur la pelouse avant le début du match.

D'autres objets ont été jetés, comme des pièces en chocolat ou des balles de tennis. Dernière trouvaille en date : l'utilisation de voitures télécommandées, parfois équipées de fumigènes comme samedi à Rostock, club de deuxième division, pour empêcher leur évacuation rapide par les stadiers.

Des manifestations pour préserver l'identité des clubs

Les supporters dénoncent un accord signé à leurs yeux sans transparence et demandent un nouveau vote. Pour eux, cette transaction met à mal la règle du 50+1, qui garantit en Allemagne qu'un investisseur privé ne puisse contrôler la majorité d'un club.

Plusieurs équipes, comme le Borussia Mönchengladbach ou Sankt-Pauli, ont affiché leur soutien à ces protestations. Certains joueurs, notamment au Borussia Dortmund, espèrent pour leur part la résolution rapide du conflit face aux perturbations des rencontres. "Nous en souffrons beaucoup, a estimé le capitaine Emre Can. Ce n'est pas facile, vous perdez votre rythme. Il y a un moment où c'est assez. J'espère que cela va s'arrêter bientôt."

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