L'Allemagne ne fait pas peur aux Bleus
Ces jeunes Bleus se sentent pousser des ailes au Brésil et ce n'est pas la perspective de croiser les Allemands qui va les effrayer. Le parcours sans faute effectué jusqu'ici, la bonne ambiance qui règne au sein du groupe et le rôle de totem protecteur que remplit parfaitement Didier Deschamps leur ont ôté toute crainte et c'est avec un moral au plus haut qu'ils vont aborder le plus grand défi de leur carrière. A chaque rendez-vous face au voisin et rival allemand, les Français se sont présentés sur la pelouse la peur au ventre, le souvenir des échecs cuisants revenant à la surface et paralysant toute velléité de victoire. Et si ce temps était enfin révolu? "L'Allemagne est une grosse équipe, une grande nation de football mais je n'ai pas trop envie d'en parler, je préfère me concentrer sur notre équipe, garder notre état d'esprit, être concentré sur notre jeu, a expliqué mercredi le défenseur Mamadou Sakho à 48 heures de ce choc. Quand on a joué contre eux il y a un petit moment (défaite 2-1 en amical au Stade de France en février 2013, ndlr), on était en phase de recherche. L'équipe ne se trouvait pas encore très bien mais elle a progressé."
A chaque éloge de l'Allemagne, Sakho a tenu à ajouter un compliment à ses coéquipiers, une manière de dire que la France n'avait désormais rien à envier aux triples champions du monde et à une nation qui s'est hissée au moins dans le dernier carré à chaque phase finale depuis 2006, Coupe du monde et Euro compris. "C'est une très belle équipe, quand on regarde le passé, elle a souvent fait de belles choses en Coupe du monde. Elle garde bien le ballon, a un jeu plaisant à voir, mais nous aussi on est très fort et j'ai confiance en nous. Peu importe s'ils sont mieux ou moins bien qu'avant, ce qui m'importe c'est notre jeu et de tout donner pour ce maillot", a déclaré Sakho. L'infatigable Blaise Matuidi n'a pas dit autre chose et s'est même permis d'écarter le mot "exploit" en cas de qualification des Bleus pour les demi-finales.
'Je n'étais pas né'
"L'équipe de France est une très bonne équipe, a-t-il souligné. L'Allemagne est favorite de par son passé mais sur un match tout peut arriver. Il n'y a pas d'équipes favorites en soi. C'est une compétition très difficile, sur un match tout peut arriver et on va faire en sorte de leur poser des problèmes et de tout faire pour se qualifier." Matuidi a tout de même énuméré les atouts de l'équipe de Joachim Löw ("forte dans tous les compartiments du jeu, avec un bon gardien si ce n'est le N.1, de la qualité au milieu, un grand buteur, Thomas Müller") avant de les annuler d'un trait par un laconique: "Mais toutes les équipes ont leurs faiblesses, il n'y a pas d'équipes parfaites". Visiblement, le 8e de finale poussif de la Mannschaft face à l'Algérie (2-1 a.p.) a aussi eu son petit effet. Et quand un journaliste a osé évoquer l'attirance qu'exercerait le football d'outre-Rhin en France, Matuidi s'est montré très ferme pour repousser cette thèse.
"J'ai toujours été fier de ce que la France a pu faire par le passé, que ce soit 1998, 2006, a-t-il répliqué. 1982, 1986, je n'étais pas né. C'est une fierté d'avoir ce maillot, je ne ressens pas le besoin d'envier une autre nation." A l'image de Didier Deschamps, les joueurs français refusent de ressasser le passé et les deux cauchemars de Séville en 1982 et de Guadalajara en 1986, les derniers face-à-face des Bleus avec les Allemands dans une phase finale de Coupe du monde, en demi-finales. "On m'en a parlé mais je n'étais pas né, je ne peux pas trop m'exprimer là-dessus", a botté en touche Sakho. Matuidi s'est fait plus précis parlant de "Battiston en 82" et "d'un contact avec le gardien" (sic) et du "souvenir de la demi-finale perdue 2-0 en 1986 alors que l'équipe de France avait battu le Brésil avec un grand match", des images qu'il n'a, bien entendu, pas vues en direct mais en "vidéos". Cette fois, ce seront eux les acteurs principaux et ils comptent bien réécrire l'histoire.
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