L'Uruguay et l'Allemagne pas heureux
On connaît désormais les huit groupes du Mondial 2014. Et déjà se dégage une tendance, celles que les Européens têtes de série n'ont pas été vernis, au contraire de la France. Les Bleus ont craint d'être tiré dans le chapeau 2, celui des Sud-Américains (non têtes de série) et des Africains, mais ce cadeau empoisonné, c'est l'Italie qui l'a reçu. L'équipe de Cesare Prandelli a été tirée parmi les neuf européens du chapeau 4, elle savait donc qu'elle aurait droit à une tête de série sud-américaine. Et si elle a évité le pays-hôte du Mondial (Brésil) ou l'Argentine, l'Italie affrontera le vainqueur de la Copa America en 2011, l'Uruguay, dans ce groupe D. Deux champions du monde dans le même groupe, puis même un troisième quand la boule de l'Angleterre a été sortie. En résumé, le quatrième du Mondial (Uruguay) en Afrique du Sud va affronter le finaliste du dernier Euro (Italie). "C'est le groupe le plus relevé (avec Uruguay, Croatie et Angleterre). Ce sera très difficile, mais si nous sommes bien préparés, je suis persuadé que nous parviendrons à bien faire", a estimé le sélectionneur transalpin.
Et pour arbitrer ce duel, les Anglais de Roy Hodgson, 13e à la Fifa. S'ils n'ont plus dépassé les quarts de finale depuis 1990, la sélection des Three Lions restent une valeur sûre au niveau mondial, même si leur sélectionneur n'a pas sauté de joie. "C'est un groupe compliqué, c'est sûr. Avec l'Italie et l'Uruguay, c'est presque comme s'il y avait deux têtes de série dans le groupe. On sait à quel point l'Italie est bonne vue que l'on a perdu contre elle à l'Euro en quart de finale (aux tirs au but, ndlr)", a régi Hodgson au micro de la BBC. Pour accompagner ces trois équipes classées parmi les 13 premières selon la FIFA, le modeste Costa Rica, qui vivra son 4e Mondial. Face à tous ces anciens vainqueurs (l'Italie a remporté 4 titres, l'Uruguay 2 et l'Angleterre un seul), le deuxième des qualifications de la zone Concacaf avec son unique huitième de finale en 1990 en Italie fait office de "petit poucet". Les Ticos, absents en 2010, restent sur deux éliminations en 2002 et 2006. Malgré cette faible expérience, cet adversaire ne sera pas sous-estimé si l'on en croit Hodgson. "Même le Costa Rica a une très bonne équipe. Après les avoir joués, Jürgen Klinsmann m'a dit à quel point ils sont bons", a-t-il déclaré.
L'Allemagne devra être à la hauteur
On a beau resté sur quatre demi-finales de suite lors des quatre grandes compétitions internationales - même une finale à l'Euro 2008 -, on peut ne pas être sur de sortir de sa poule. Parmi les têtes de série, l'Allemagne l'autre mal lotie : le Ghana, deuxième meilleur équipe africaine (24e au classement Fifa) et quart-de finaliste en 2010 - a une main celle de Luis Suarez de se hisser dans le dernier carré il y a 4 ans - l'épouvantail portugais et sa star Cristiano Ronaldo et enfin les Etats-Unis, 14e à la Fifa. La Mannschaft ne devrait pas être la seule à maudire ce tirage puisque Cristiano Ronaldo vendredi avait souhaité éviter le Brésil, l'Espagne et... l'Allemagne. Le Ballon d'Or 2008 n'a pas été entendu et le Portugal retrouvera un adversaire qui ne lui a pas réussi en 2006, en 2008 et en 2012. En Allemagne, Ronaldo et les siens s'étaient inclinés dans la "petite finale". En 2008, ce sont encore les Allemands qui leur avaient barré la route en quart de finale de l'Euro. Quatre ans plus tard, les deux équipes s'étaient une nouvelle fois retrouvées en phase de poule et l'Allemagne l'avait emporté 1-0.
Ils auront donc l'occasion de prendre leur revanche Toutefois, Paulo Bento, le sélectionneur portugais n'a pas voulu dramatiser la situation. "C'est un groupe équilibré", a-t-il assuré. Si l'Allemagne peut être "considérer comme favorite (...) en raison de son potentiel et de son histoire", il n'a pas oublié de mentionner les Etats-Unis et le Ghana, "deux équipes bien organisées, qui disposent aussi de valeurs individuelles qui ont de l'expérience dans des grands clubs du football européen". Pour Jurgen Klinsmann, le sélectionneur des Etats-Unis, la rencontre face à l'Allemagne sera forcément particulière, lui qui a entraîné la Mannschaft entre 2004 et 2006. Joakim Low, son successeur, a indiqué que "d'avoir les Etats-Unis dans le groupe, c'est quelque chose de très spécial". Tout comme seront spéciales les retrouvailles entre les deux frères Boateng, Kevin-Prince qui joue pour le Ghana et Jérome, international allemand. "Mon frère, c'est reparti. Que la vie est belle ! C'est la preuve que les voeux peuvent encore être exaucés. J'attends avec impatience ce nouveau duel avec mon frère en Coupe du monde", s'est réjoui le joueur de Schalke 04.
Une chance quand même?
Pour l'Allemagne et l'Uruguay, la chance réside dans l'après-poule puisque les adversaires potentiels en 8e de finale ne seront pas aussi terribles que ceux affrontés lors des groupes. En effet, si la Celeste s'extirpe de son groupe D, elle pourrait affronter la Colombie, la Côte d'Ivoire, le Japon ou la Grèce. L'Allemagne, elle, pourrait croiser la Belgique, l'Algérie, la Russie ou la Corée du Sud. L'espoir reste permis, si les deux têtes de série évitent les pièges de ces "groupes de la mort".
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