CAN: l'Egypte arrache son billet pour la finale
Longtemps le match a suivi le cours d'une histoire écrite à l'avance. "Ils défendent bien et beaucoup. Ils vont sans doute nous laisser la maîtrise du jeu", avait prédit le sélectionneur portugais du Burkina Paulo Duarte.
Ce fut le cas: à la moindre offensive des Etalons, les Egyptiens se repliaient à onze dans leurs 45 mètres, avec un double rideau de quatre défenseurs à l'approche des buts d'El-Hadary. Anticipant ce remake du catenaccio italien des années 1970-80, le très créatif Paulo Duarte a chargé Aristide Bancé et Préjuce Nakoulma d'animer un jeu séduisant à une touche de balle ponctué d'accélérations et de coups de force techniques, comme la tentative de retourné de Bancé juste au-dessus de la transversale (25).
Quand ils se souvenaient que le football peut aussi se jouer en attaque, les Egyptiens assuraient des contres furtifs, comme ce tir brossé du gauche de Mahmoud Hassan de peu à côté (17). "Ils vont gagner sans jouer", se désolait à la mi-temps un journaliste africain favorable au Burkina, comme à peu près 99% des 19.422 spectateurs de Libreville.
Dans ce match à l'Italienne, c'est le buteur égyptien de l'AS Rome Mohamed Salah qui a trouvé la faille d'un tir puissant dans la lucarne du Burkina Faso (66). Les chroniqueurs commençaient à parler d'une leçon de réalisme froid et sans génie imposée à des Burkinabés trop romantiques pour les rigueurs du football contemporain.
C'était sans compter sur une action collective superbe, talonnade de Steeve Yago, remise à l'instinct de Charles Kaboré pour Bancé, qui d'une reprise rageuse a mis fin à la légende d'El Hadary le sphynx invincible (73). Provisoirement.
Un gardien burkinabé de 20 ans qui rate son pénalty face à son aîné de 44 ans: c'est le scenario inattendu qui a finalement permis mercredi à l'Egypte de se sortir du piège burkinabé.
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