La CAN 2015 en cinq questions
Quelles nations manqueront à l’appel ?
Le Nigéria ne défendra pas son titre. Sacrés champions d’Afrique il y a deux ans (1-0 face au surprenant Burkina Faso en finale), les Super Eagles sont complètement passés à côtés des qualifications : troisièmes du groupe A derrière l’Afrique du Sud et le Congo, ils ne feront même pas le déplacement en Guinée-Equatoriale. Une autre nation majeure du football africain brillera par son absence : l’Egypte, triple championne d’Afrique entre 2006 et 2010. La terrible série des Pharaons continue, puisqu’ils n’avaient déjà pas participé aux trois dernières CAN… Enfin, après avoir refusé d’organiser la compétition par mesure de précaution face à l’ampleur de l’épidémie d’Ebola, le Maroc a lui été disqualifié par la CAF.
Un Français peut-il remporter la CAN ?
Six entraîneurs français seront à la tête de sélections africaines pour cette nouvelle grand-messe du football continental. Le plus expérimenté d’entre eux, Claude Le Roy participera à sa huitième CAN, et espère, à la faveur d’un groupe A très ouvert, créer la surprise avec le Congo. Doyen des sélectionneurs (68 ans), le Franco-Polonais Henri Kasperczak (Mali) va également tenter de bousculer la hiérarchie en s’appuyant sur son guide, Seydou Keita. La tâche s’annonce plus compliquée encore pour Michel Dussuyer (Guinée), placé dans un groupe D impossible, et pour Alain Giresse (Sénégal), qualifié de justesse et dont la sélection n’a plus franchi le 1er tour depuis 2006. En revanche, Christian Gourcuff (Algérie) et Hervé Renaud (Côte d’Ivoire) peuvent légitimement prétendre à la victoire finale. Le premier tentera de surfer sur la dynamique du Mondial magnifique des Fennecs (8e de finale), le second essayera de montrer que les Eléphants, même sans Didier Drogba, peuvent retourner au sommet de la hiérarchie continentale.
L’Algérie va-t-elle confirmer ?
Au Mondial brésilien, les Fennecs avaient été héroïques en tenant tête à l’Allemagne (1-2 a.p.) : il s’agit désormais de tenir ce nouveau statut. Vahid Halilhodzic a laissé sa place à Christian Goucruff, l’ex-entraîneur de Lorient qui rêve d’offrir à l’Algérie un deuxième titre, 24 ans après le triomphe de 1990. Dans le groupe C dit "de la mort" (Ghana, Sénégal, Afrique du Sud), les Algériens sont déterminés à ne pas décevoir en restant fidèle à leur jeu offensif et spectaculaire. "J'ai toujours insisté sur la nécessité d'imposer notre jeu dans chaque rencontre. Nous n'allons pas déroger à la règle en Guinée équatoriale", a prévenu Gourcuff.
Les Eléphants ivoiriens y arriveront-ils enfin ?
Avec Hervé Renard, la génération dorée ivoirienne parviendra-t-elle enfin à soulever un trophée qui lui échappe depuis 1992 ? Le sélectionneur français, qui a remplacé Sabri Lamouchi après une CAN-2013 (quart de finale) et un Mondial (1er tour) décevants, en a fait le pari. En 2012, il avait déjoué tous les pronostics avec la Zambie en s’emparant de la couronne africaine. Pour rééditer pareille performance, son atout numéro un ne sera pas Didier Drogba, qui a pris sa retraite international, mais Yaya Touré, tout juste sacré pour la 4e fois meilleur joueur africain de l’année. Les Eléphants pourront montrer ce dont ils sont capables dès la phase de poules, dans un groupe D très relevé (Mali, Cameroun, Guinée).
La Guinée équatoriale sera-t-elle à la hauteur ?
Le pays, riche en pétrole et tenu de main de fer par le président Teodoro Obiang arrivé au pouvoir sur un coup d'Etat en 1979, a dû se mettre en ordre de bataille en l'espace de deux mois après le forfait du Maroc. Le pouvoir ne cesse d'envoyer des messages rassurants sur sa capacité à accueillir un tournoi de cette ampleur et à faire face au virus Ebola. Mais trois partis d'opposition ont appelé jeudi la population à boycotter une CAN "qui va (la) rendre plus pauvre et plus esclave". Le financement de la compétition n'est ainsi pas prévu dans le budget 2015, et le Parlement n'a pas été consulté au sujet de sa tenue dans le pays… En outre, si la Guinée Equatoriale dispose d'infrastructures correctes dans la capitale Malabo et à Bata, sites de la CAN 2012 coorganisée avec le Gabon, un gros doute subsiste concernant Mongomo et Ebebiyin.
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